lundi 30 décembre 2024

RAVAGE CÉRÉBRAL : PLAYLIST / DECEMBER 2024


Tracklist :

Immortal Form - Traversing the Immaterial Expanse.
Fleshmass - Anarchic Chapel Rape.
Barbarous - Injection of the Exhumed.
Inoculated Life - Grief.
Crypt Feeder - Reborn Through Flesh.
Stagnant - Active Decay.
Cryogenic - Mystic Resonance of Fading Age.
Obscene Altar - Sepulchral Monument.
Shrieking Demons - Abstract Hallucinating.
Moondark - The Abysmal Womb.
Abyssery - Entropic Enslavement.
Trepacide - Cranial Immolation.
After the Plague - Twisted Creations.
Horse Butcher - Pathogenic Attenuation.
Excruciations - Putrefying Cadaveric Beauty.
Horrid Remorse - Lay Down and Rot.
Pseudo Coma - Mortuary Love Song.
Mutagenic Host - Artificial Harvest of the Obscene.
Faithxtractor - Noose of Being.
Infested Angel - Euphony of Dismay.

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 27


Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.

Necrophile - Apostle of Destruction (1986) :
D'abord, attention à ne pas faire la confusion avec le groupe japonais du même nom que nous avions d'ailleurs évoqué dans un précédent épisode de cette rubrique. Ici, nous parlons d'une formation originaire du New-Jersey, dont faisait partie notamment le batteur Joe Moore (ex-Blood Feast et malheureusement décédé en 2022) et qui ne laissa en tout et pour tout que cette démo comportant quatre morceaux d'un death/thrash particulièrement furieux. J'aurais d'ailleurs plutôt envie de dire thrash/death car, c'est surtout le côté thrash qui ressortait le plus ici, surtout sur les deux premiers morceaux, Apostle of Destruction et Out of the Womb, tandis que l'ambiance était plus sombre sur les deux superbes titres que sont Masochist et Necrowitch. Un "must-have" pour tous ceux qui voudraient se replonger dans cette époque prolifique ou thrash et death étaient très liés l'un à l'autre.

Autopsy Torment - Darkest Rituals (1991) :
Ce groupe suédois sortit pas moins de sept démos entre 1989 et 1992, dont ce Darkest Rituals cryptique à souhait, bâti sur un death metal mid-tempo d'une extrême rugosité, surtout au niveau du chant, et qui pouvait aussi bien lorgner vers le blackened death que le brutal death metal mais, d'une façon très primale. L'écoute n'est pas simple et nécessite un vrai temps d'adaptation avant d'en saisir la complexité et les chemins cachés, ce qui rend l'expérience d'autant plus passionnante.

Seirim - ... of the Dark One (1995) :
Il s'agissait de la première démo de ce groupe allemand qui vécut de 1994 à 2003. L'objet renfermait six morceaux d'un death magnifique, implacable , au rythme soutenu et à l'équilibre parfait, sans trop en faire. Écoutez notamment Sign of Blasphemy, dont vous me direz des nouvelles, splendide composition d'une noirceur macabre sur laquelle chaque instrumentiste, en parfaite adéquation, accomplit des prodiges. C'est du death savamment conçu et qui ne déborde pas du cadre, un objet plus qu'essentiel que tout amateur du genre se doit de posséder.

Bien des groupes se sont appelés Cenotaph. Celui-ci arrivait de Trieste et proposait sur cette démo un death assez remarquable de par le fait que le chanteur utilisait un clavier sur certains morceaux, comme Catacombal Womb et Interplanetary Death Thirst, sans doute le morceau le mieux élaboré et le plus abouti de ce curieux objet non dénué de charme et dégageant un côté mystique pas désagréable à l'écoute même si l'ensemble s'inscrit dans du death typique de cette période.

Apostasy - Accuser of Brethren (1993) :
Seule et unique démo de ce groupe de Tampa, en Floride, dont le chanteur était Tony Blakk qui passa par des formations comme Acheron, Equinox, Gravewürm et qui allait bien plus tard cofonder Druid Lord. Les cinq morceaux qui composent cette démo sont une tuerie absolue de death metal sincère, puissant, solide dans tous les compartiments et n'hésitant pas à frapper sous la ceinture en toute décontraction. On atteint ici un très haut niveau de constance, de brutalité et de malfaisance, le tout exécuté avec une aisance qui déconcerte l'auditeur. Dommage que l'aventure n'ait pas continué.

dimanche 29 décembre 2024

LE COIN DES DÉMOS (29/12/24)


Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de metal extrême tapis dans les profondeurs de l'underground.

Caustic Vomit - Festering Odes to Deformity (2018) :
Il y a six ans, quasiment jour pour jour, ce groupe originaire de Saint-Pétersbourg faisait paraître cette démo cataclysmique contenant trois longs morceaux de dix minutes environ d'un death/doom nécrotique et abyssal. L'ambiance suffocante qui s'en dégageait était renforcée par une captation volontairement basse, aussi bien au niveau des instruments (la basse notamment était réglée dans les tonalités les plus graves possibles) que des vocalises. Il en résultait des compositions lentes et lourdes, coulées dans le béton et d'une noirceur cauchemardesque. Sortir indemne d'une telle démo constituerait un exploit remarquable, même pour un auditeur aguerri.

Visteria - Visteria (Godz ov War Productions, 2024) :
Changement complet d'univers avec ce projet fondé à Varsovie, entièrement conçu par une femme folle à lier baignant dans le speed/thrash et le punk. Chacun des cinq morceaux qui composent cette démo est un doigt d'honneur insolent à toute la terre, une ode à la débauche et au "je m'en-foutsime", le cri d'une femme qui se fout royalement de l'ordre établi et envoie valser les tables dans un joyeux capharnaüm. Et pourtant, il y a de quoi se rassasier au milieu de tout ce bordel qui accouche d'un speed metal redoutablement efficace, surtout sur les tubesques Die et Alcoholic Slut, points d'orgue de cette démo complètement barrée qui ne laisse pas indifférent.

Diseath - Diseath (Deepswarming Bloodmagik, 2024) :
Retour au death/doom avec cet énigmatique projet en provenance de Kiev derrière lequel se cacherait un artiste multi-instrumentiste, seul et unique créateur de cette entité machiavélique. On ignore quelle incantation il a prononcé pour libérer cette bête des profondeurs mais, quoi qu'il en soit, c'est à quelque chose de très noir et de très malfaisant que nous avons affaire ici, quelque chose de terrifiant et d'abyssal. Musicalement, la lourdeur des compositions ne trompe pas, c'est bien d'un death/doom lent et lugubre dont il est question ici, efficace dans son exécution bien que sans surprise.

Idolatry - Terminal Devastation (2024) :
Ce groupe australien distribue les mandales sur cette solide première démo qui, bien que très courte (trois morceaux), nous gratifie d'un death/thrash des familles produit avec sérieux et application, puissant et vindicatif, et sur laquelle on sent une réelle implication et une excellente complémentarité de la part de ce jeune trio. Si vous appréciez Demolition Hammer, cette petite démo bien sympathique devrait vous satisfaire.

Cavurn - Rehearsal (2017) :
Dernier crochet par le death/doom avec ce groupe américain qui, hélas, aurait mis fin à ses activités il y a quelques années. Il nous a néanmoins laissé cet objet remarquable qui est plus une séance de répétition qu'une démo à proprement parler. Vous vous attendez sans doute à entendre un son crasseux, directement sorti de vieux amplis sans avoir été retravaillé. Détrompez-vous, la production est absolument remarquable pour ce type d'enregistrement, dévoilant sur trois morceaux un death qui vient des tripes, sombre, menaçant et dont la construction tient de l'orfèvrerie. Ce défunt groupe va vous en boucher un coin et va hanter vos nuits pendant très longtemps.

samedi 28 décembre 2024

NAVALM - UPON THE BLACK RAINBOWS EDGE


Né en 2009, Navalm a probablement réussi l'un des exploits les plus incommensurables que l'on ait pu voir dans le petit monde du metal extrême, celui de faire paraître un album par an entre 2015 et 2022. Upon the Black Rainbows Edge, qui vient de sortir chez Dark East Productions, est donc le dixième si l'on compte le premier paru en 2013. N'allez pas croire pour autant que ces gars bâclent le travail. Il ont un vrai sens du rythme, du groove et un don inné pour créer d'intéressantes harmonies, des qualités que l'on retrouve entre autres sur Carpe Noctem!, morceau de pur death refermant l'opus.

INFESTATION OF DEATH - REFLECTIVE HALLUCINATIONS IN THE DARKNESS


Ce n'est pas si souvent que l'on voit débarquer du Chili des groupes de death metal progressif. Alors, profitons de l'occasion qui nous est offerte pour faire plus ample connaissance avec Infestation of Death. Fondé à Santiago en 2021, le tout jeune groupe avait momentanément disparu des écrans radars avant de revenir l'année dernière avec un album, The Journey, premier chapitre d'un grand concept relatant la vie mouvementée d'un protagoniste en proie à la dépression. Le nouvel opus, Reflective Hallucinations in the Darkness, aborde ce sujet délicat par le biais d'un death metal technique et progressif d'apparence cosmique savamment distillé sur six morceaux très profonds composés par une bande de gamins latinos pétris de talent. Une expérience à tenter avant de refermer cette année pour le moins dépressive.

NECRAMBULANT - CHUNKED PUS CHOWDER


Necrambulant a connu quelques remous avant de trouver la stabilité. Né à Phoenix en 2008, le groupe s'était subitement séparé en 2014, après la sortie de son premier album, avant de renaître de ses cendres huit ans plus tard avec deux membres du lineup originel rejoints ensuite par un nouveau bassiste et un nouveau batteur. Cette réunion a provoqué la gestation d'un nouvel album studio, Unheaval of Malignant Necrambulance, qui sortira le 7 mars prochain chez Gore House Productions. Pour nous faire patienter, le quatuor, qui s'est spécialisé dans le slam/brutal death metal, a dévoilé le single Chunked Pus Chowder, extrait du dit album.

vendredi 27 décembre 2024

TOP 30 : ALBUMS DEATH METAL DE L'ANNÉE 2024


Encore une année qui s'achève, une page qui se tourne, un chapitre qui se referme, tandis qu'un autre va bientôt s'ouvrir. Une année très excitante pour les fans de death metal que nous sommes sur ce site. Que dire, si ce n'est que le death va bien au vu des productions de qualité qui sont parues cette année. La vieille école du genre se porte toujours autant à merveille grâce au travail accompli par les groupes de vétérans de la scène qui, malgré quelques rides et des barbes qui grisonnent, sont toujours présents pour faire retentir le cri primal du death old school avec, à leurs côtés toutes les formations plus récentes, les jeunes, qui entretiennent avec passion et dévouement pour les anciens cette flamme qui brûle depuis les années 80. Le death metal vieillit, comme tout mais, alors qu'il se rapproche de son demi-siècle d'existence, il vieillit bien, comme le bon vin, résistant fièrement au deathcore de midinettes qui poursuit son avancée. Ne soyons pas pessimistes, le death metal que nous connaissons a encore de beaux jours devant lui tant que dure la ferveur. Alors qu'approche la nouvelle année, que je vous souhaite la plus extrême possible musicalement parlant, gardons intacte cette ferveur, cette passion qui nous anime, en espérant que 2025 nous offrira d'aussi bons albums que ceux sortis cette année. Ça tombe bien, il est temps de regarder une dernière fois dans le rétroviseur en découvrant sans plus attendre les trente albums de death metal de 2024 que Ravage Cérébral a adoré.

30 Festergore, Constellation of Endless Blight, Personal Records

29 Rotpit, Long Live the Rot, War Anthem Records

28 Stress Angel, Punished by Nemesis, Dying Victims Productions

27 Stenched, Purulence Gushing from the Coffin, Me Saco un Ojo Records

26 Defeated Sanity, Chronicles of Lunacy, Season of Mist

25 Agathisma, Adversarial Reality, Indépendant

24 Trog, Horrors Beyond, Indépendant

23 Sarcophagum, The Grand Arc of Madness, Nuclear Winter Records

22 Mephitic Grave, Dreadful Seizures, Memento Mori

21 Laceration, I Erode, 20 Buck Spin

20 Obscene, Agony & Wounds, Nameless Grave Records

19 Necrotum, Defleshed Exhumation, Memento Mori

18 Apparition, Disgraced Emanations from a Tranquil State, Profound Lore Records

17 Civerous, Maze Envy, 20 Buck Spin

16 Antisma, Mockery, Indépendant

15 Harsh Realm, Death Carries On, Indépendant

14 Necrot, Lifeless Birth, Tankcrimes

13 Uttertomb, Nebulas of Self-Desecration, Pulverised Records

12 Contaminated, Celebratory Beheading, Blood Harvest

11 Vaticinal Rites, Cascading Memories of Immortality, Everlasting Spew Records

10 Rotten Tomb, The Relief of Death, Death Division Rituals

9 Morbus Grave, Feasting the Macabre, Memento Mori

8 Deceased, Children of the Morgue, Hells Headbangers Records

7 Abhorration, Demonolatry, Invictus Productions

6 Cardiac Arrest, The Stench of Eternity, Indépendant

5 Coffin Curse, The Continuous Nothing, Memento Mori

4 Mausoleum, Defiling the Decayed, Moribund Records

3 Nekus, Death Apophenia, Sentient Ruin Laboratories

2 Coffins, Sinister Oath, Relapse Records

1 Horrifying, Dreaful Parasomnia, Veins Full of Wrath Productions

CHRONIQUES DE LA FOSSE : CAVERNUM - BORN IN A CAVE (2022)


Vous savez à quel point la presse musicale adore coller des étiquettes aux artistes dans le but de mieux définir le genre auquel ils appartiennent. Le death metal n'y échappe pas. Il y a les étiquettes officielles, que tout le monde reprend aujourd'hui, telles que le brutal death metal, le slamming death metal, le blackened death, le death thrash, le death doom ou le technical death metal. À côté de cela, on trouve des étiquettes plus farfelues comme le deathgore, par exemple, le putrid death metal, le primitive death metal ou pourquoi pas, le cavernous death metal, qui se réfère à un death dont les vocalises très basses et très gutturales donnent l'impression qu'elles ont été enregistrées dans une grotte. Cavernum a été rangé dans une autre catégorie plus loufoque encore que l'on nomme maladroitement prehistoric death metal. N'y voyez surtout pas un groupe constitué d'hommes de Néandertal qui font du death assis autour d'un feu en savourant au fond d'une caverne le sanglier qu'ils ont chassé. On les a affublés de cette étiquette tout simplement parce que le groupe argentin s'intéresse au thème de la préhistoire, en particulier les hommes des cavernes et le cannibalisme. D'un point de vue purement musical, vous constaterez par vous-mêmes que ces sud-américains n'ont rien de préhistorique.

Nous parlons ici d'un groupe dont les membres possédaient déjà une bonne expérience de la scène avant que celui-ci ne soit fondé à Buenos Aires en 2019. Fernando Larriestra, le chanteur, Walter Thompson, le guitariste, et Gustavo Quiroga, le batteur, roulaient leur bosse depuis dix ans déjà au sein de l'entité death metal Bloodfiend, à laquelle ils appartiennent toujours actuellement, avant que Cavernum ne naisse. Quiroga est même un des cofondateurs de Feel the Knife, le groupe de heavy/thrash argentin fondé en 2018 et dont le premier album est paru en avril dernier. Nous avons donc affaire à des artistes d'expérience qui se côtoient depuis un certain temps et qui ont acquis de la notoriété, notamment sur la très active scène metal extrême d'Amérique du Sud.

Cette complicité se ressent à l'écoute de Born in a Cave, seul album du groupe paru à ce jour, le 8 juin 2022, chez Disembodied Records. Chacune des huit compositions repose sur de solides fondations forgées dans un death metal très old school, très rapide, brut de décoffrage et allant droit au but. Le rythme est régulier, constant, lâchant les chevaux sur des morceaux dépassant rarement les trois minutes. C'est d'ailleurs dans ce registre court que le combo excelle le plus. Des titres comme War of Fire ou Monolith on Bones, sont le reflet d'un groupe sachant maîtriser à la perfection les harmonies rapides et urgentes. Toute la puissance et l'aisance des musiciens se trouve ici parfaitement déployée dans le but de déboîter des nuques. Là où les choses semblent se compliquer est lorsque Cavernum s'embarque dans des compositions plus longues comme You are Their Prey ou Bear Skull. L'on sent bien dans ce cas que le groupe se cherche un peu plus et qu'il a tendance à tourner en rond. Cependant, c'est le seul défaut mineur d'un album qui, disons-le clairement, a su trouver sa voie. Le terme de prehistoric death metal apparaît bien désuet. Certes, les thèmes abordés sont évidents jusque dans les titres des chansons (I Fought the Neanderthals, Born in a Cave, Defleshed Mammoths). On voit très bien que les gars s'impliquent à fond dans le sujet mais, leur style musical n'a lui rien de préhistorique. C'est du bon death, purement et simplement, du death old school intense et sincère, et c'est ce que l'on retiendra surtout de cet album solide comme un roc.

jeudi 26 décembre 2024

BILAN 2024 : MENTIONS SPÉCIALES THRASH METAL ET BLACK METAL


Après les mentions honorables pour les albums de death metal, Ravage Cérébral poursuit son bilan avant la grande révélation finale qui devrait arriver bientôt sous la forme d'un top 30 des meilleurs albums de death parus en 2024. Mais, en attendant, et parce que ce site a toujours su conserver une certaine ouverture d'esprit même s'il s'est recentré sur le death metal depuis quelques temps, voici une sélection, sans ordre particulier, de cinq albums thrash et cinq albums black qui ont compté cette année et que vous devriez écouter séance tenante, si ce n'est pas encore fait.

Vicious Blade - Relentless Force (Redefining Darkness Records) :


Nous attendions ce premier album avec beaucoup d'impatience tant le groupe de Pittsburgh, emmené par sa charismatique chanteuse Clarissa Badini, nous avait impressionné en 2022 sur l'EP Siege of Cruelty. L'essai est brillamment transformé sur ce disque renfermant neuf morceaux baignant dans le blackened thrash le plus irrévérencieux, agrémenté d'une bonne dose de punk. Les vocaux de Clarissa y sont pour beaucoup mais, pas que. C'est toute l'instrumentation, d'une puissance phénoménale, qui nous soulève et nous retourne comme des toasts grillés des deux côtés. Un album brûlant, provoquant, avec un petit-arrière goût "eighties" pas déplaisant du tout.

Faüst - Death Galore (Doomentia Records) :


Une bonne surprise en provenance de République Tchèque même si ces gamins s'étaient déjà fait connaître il y a deux ans sur leur premier opus, Tinnitus Inquisition. Les pragois enfoncent le clou sur cet album zéro prise de tête où toute l'artillerie thrash metal est déployée dans l'indécence la plus totale avec des hymnes qui s'enchaînent tranquillement comme autant de tubes. Entre thrash, death et punk, Faüst ne perd pas le rythme et confirme qu'il va falloir compter sur lui à l'avenir.

Nuclear Tomb - Terror Labyrinthian (Everlasting Spew Records) :


On rentre dans un trip très différent avec ce groupe de Baltimore qui, bien que fondé en 2011, propose seulement cette année son premier album. Une longue gestation débouchant sur une expérience d'écoute surprenante et assez novatrice avec un thrash metal progressif lorgnant vers le death, rempli de sentiers cachés, de manœuvres diversives et de digressions créant un univers à part entière, comme si l'on voyageait dans une dimension parallèle au futur dystopique. Pas facile à décrire, je vous l'accorde, le mieux étant que vous vous en rendiez compte par vous-mêmes en écoutant sans plus attendre cet album peu ordinaire.

Dungeon Crawl - Maze Controller (Carbonized Records) :


Trois ans après Roll for Your Life, le combo californien poursuit sa route avec ce second opus magistral sur lequel s'exprime une créativité sans limites, chaque composition étant un pur joyau de thrash épique, symphonique et mélodique, gratiné de heavy metal de la vieille école. C'est comme si l'on sortait quelques instants de son corps pour participer à une aventure sur des terres inconnues où toutes les fantaisies sont possibles, à la rencontre de sorciers et de créatures mythiques. Vous n'entendrez sans doute pas thrash plus déroutant et exaltant cette année que celui pratiqué par ce groupe qui se joue des codes.

Pandemic - Phantoms (Dying Victims Productions) :


Retour aux bases avec ce groupe polonais qui fait du pur thrash des familles très old school et qui peut rappeler parfois des sommités comme Atrophy, Vio-lence ou pourquoi pas le Slayer des débuts. Sur une formule simple, le combo de Cracovie fait déferler les riffs dévastateurs à vitesse grand V en ne nous laissant pas le temps de souffler entre deux morceaux tellement les pépites s'enchaînent. La vieille école du thrash metal est dignement représentée sur cet album taillé comme un bulldozer et que vous allez être amenés à vous remettre souvent dans les oreilles tellement il est addictif.

Drape - A Thousand Cuts (Indépendant) :


Un chef-d'œuvre de black metal, profond, nécrotique et nihiliste, qui plonge l'auditeur dans les profondeurs les plus obscures de l'âme humaine, ici en l'occurrence celle de l'artiste américain derrière ce projet. L'ouvrage est sincère, viscéral, reposant dans une ambiance funéraire où la malfaisance est omniprésente. Dommage que le chapitre soit trop court (quatre morceaux seulement), ce qui en fait du coup un mini-album. Ne crachons pas dans la soupe, nous avons là du black metal très inspiré.

Sortilegia - Sorcerous Communion (Indépendant) :


L'énigmatique duo canadien n'avait plus rien sorti depuis 2017 et l'album Sulphurous Temple. À la surprise générale, il a surgi soudainement des bois obscurs avec un nouvel EP en main, Sorcerous Communion, contenant trois nouveaux hymnes blasphématoires que l'enfer lui-même aurait sans doute recraché. Nous voici, pauvres auditeurs, cernés par les ténèbres, avec comme seul repère des voix sombres et menaçantes invoquant les esprits anciens les plus maléfiques, le groupe demeurant dans cette veine occulte qui a construit sa renommée.

Flagellant - Remnants of Ancient Dread (Indépendant) :


À tout juste vingt ans, Jakob William Fallon, alias Vollmond, continue d'explorer des mondes de ténèbres et de désolation où les plus téméraires des corbeaux n'oseraient eux-mêmes s'aventurer. Quelque part entre les dimensions occultes et les pierres tombales que les ravages du temps ont délabré, il délivre ses psaumes incantatoires sous la forme d'un black metal qu'il rend à l'état brut, dans l'idée sans doute que si l'humanité est fichue, autant lui offrir des funérailles dignes de ce nom. Du black metal horrifique et sans espoir qui en impose.

Wuldorgast - Cold Light (Iron Bonehead Productions) :


Un premier album réussi pour le duo américain, forgé dans un black metal guerrier, haineux, rugueux et glacial, avec des compositions travaillées reposant sur des riffs majestueux et d'une impressionnante rapidité. Du black metal entre tradition et modernité, que les anciens ne renieront pas, et comme on aimerait en entendre plus souvent. Au contraire de certains dont nous ne citerons pas les noms, Wuldorgast ne se vautre pas dans le mainstream et la médiocrité. À écouter pour tous ceux qui sont attachés affectivement au true black metal.

Luring - Malevolent Lycanthropic Heresy (Iron Bonehead Productions) :


Un des albums de black metal les plus étonnants que j'ai pu entendre cette année car, partant dans de multiples directions allant de Gorgoroth à Lunar Aurora, pour prendre large. Old school dans l'esprit mais, intensément moderne de par son style pouvant aller du black ambient au blackgaze (précisons qu'il y a un membre de Wuldorgast dans l'histoire). Extrêmement déroutant au premier abord mais, après une ou deux écoutes supplémentaires, des chemins secrets se révèlent, rendant cet album d'une beauté magistrale.

mardi 24 décembre 2024

ACID MASS - VIOLENT END


Infatigable travailleur de l'ombre enchaînant les singles à la vitesse de la lumière depuis deux ans (déjà deux albums à son actif), l'artiste multi-facettes Ben Ricketts continue d'alimenter son entité Acid Mass d'un thrash metal dopé à la vieille école. L'homme de Cincinnati n'allait pas refermer 2024 sans nous proposer un dernier cadeau, sous la forme d'un morceau inédit, Violent End, qui ne devrait figurer sur aucun EP, ni album, et que vous pouvez écouter dès à présent. Comme à son habitude, Acid Mass nous fait l'offrande d'un thrash direct qui ne fait pas dans la demi-mesure.

VIDÉO : DISRUPTED - CHOKE ON THE CROSS


Pour ceux qui auraient manqué l'épisode précédent, Disrupted, excellent groupe de death metal old school suédois, dévoilera son troisième album studio, Stinking Death, le 23 janvier prochain via Trust No One Recordings. En attendant cette date, le combo nous offre un clip lugubre et subversif pour Choke on the Cross, morceau qui ouvre l'opus.

VIDÉO : CELESTIAL SCOURGE - VESSELS


Amateurs de death metal brutal et technique, soyez rassurés, vous aurez droit à votre dose avec plein de bonnes sorties prévues l'année prochaine dans ce secteur. Celestial Scourge sera notamment de la partie puisque les norvégiens dévoileront leur premier album, Observers of the Inevitable, le 28 février chez Time to Kill Records. Un bonheur n'arrivant jamais seul, le morceau Vessels bénéficie d'un traitement vidéo que voici.

lundi 23 décembre 2024

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 26


Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.

Molested - Unborn Woods in Doom (1993) :
Commençons par un peu d'histoire. Fondé à Bergen en 1991, Molested était le premier groupe d'un certain Øystein Garnes Brun qui allait fonder trois ans plus tard Borknagar. Erlend Erichsen, qui fit dans sa carrière un court passage chez Gorgoroth, en était quant à lui le batteur. On était ici loin du black metal de Gorgoroth et encore plus loin des expérimentations viking/folk/black/prog indigestes de Borknagar puisque Molested faisait du death et du très bon, brutal et délétère. Un groupe qui sortait de l'ordinaire, c'est le moins qu'on puisse dire, alors que la Norvège était encore submergée par la vague black metal du début des années 90. Le groupe dévoilait sur cette démo cinq morceaux terrifiants et lourds ne laissant aucune place à la faiblesse.

Immortal Possession - Mass Murder (1994) :
Ce groupe fondé à Winnipeg en 1989 avait un sérieux atout dans sa manche, son chanteur Chris Labossiere, dont les vocaux graves, bas et profonds étaient particulièrement effrayants. Pour le reste, les canadiens envoyaient du gros death lugubre et blasphématoire sur cette troisième démo. Étrangement, ils allaient disparaître de la circulation en 1995 pour finalement se reformer en 2020, à la surprise générale. Ils ont même sorti un album il y a deux ans sur CDN Records avec toujours l'ami Labossiere au chant.

Exorcist - Voices from the Graves (1987) :
Sur cette vieille démo, ce groupe polonais né à Varsovie en 1986 pratiquait du thrash très speed qui, sur certains morceaux, comme Last Priest ou Nun's Sabbath, lorgnait beaucoup vers le black et même un death que l'on pourrait qualifier ici de très primitif. Ces gars ont dû se laisser bercer étant jeune par les rythmiques endiablées de Bulldozer, le vieux Kreator et bien sûr Venom. Une drôle de curiosité.

Antropomorphia - Bowel Mutilation (1992) :
Toujours en activité aujourd'hui malgré une séparation en 1999, ce groupe fondé à Tilburg, aux Pays-Bas, à la fin des années 80, déboulait avec cette démo composée de cinq morceaux ancrés dans un death metal typique de l'époque sur le continent européen et qui n'était pas sans rappeler leurs compatriotes de Gorefest, Asphyx et surtout Sinister, sans oublier Thanatos. Rien de surprenant, tant la scène néerlandaise était en pleine vitalité durant cette période.

Deranged - Place of Torment (1989) :
Ce groupe canadien eut une très courte existence, de 1987 à 1989, soit tout juste le temps de publier deux démos, dont celle-ci, sur laquelle leur thrash metal ultra énergique faisait mouche (les vocaux maniaques de Scott Murdoch, le chanteur !) et alors que le thrash était déjà en plein boum dans leur pays grâce à Sacrifice et Infernäl Mäjesty. Leur destinée fut hélas toute autre.

ANCIENT TOME - LAMENTATION


Avec à son bord deux membres de Civerous, Drew Horton et Aidan Neuner, pas étonnant qu'Ancient Tome ait tout de suite attiré l'attention sur lui depuis sa fondation en 2020 à Los Angeles. Le 20 janvier de l'année prochaine, le groupe californien livrera via Chaos Records son troisième EP, The Implications of Ascendancy, et cela risque d'être du lourd quand on écoute le premier morceau dévoilé, Lamentation, composition massive et écrasante longue de plus de douze minutes, d'un blackened death/doom sombre et glaçant qui se marie idéalement avec la saison hivernale.

BILAN 2024 : DIX MENTIONS HONORABLES D'ALBUMS DEATH METAL


Avant que Ravage Cérébral ne dévoile incessamment sous peu le top 30 de ses albums death metal préférés de l'année 2024 (vous pouvez toujours vous reporter à l'année précédente en attendant), nous débutons le traditionnel bilan de fin d'année par une petite liste, sans ordre particulier, de dix albums de death metal parus entre janvier dernier et ce mois-ci, qui bien que n'étant pas sélectionnés dans le top 30, méritent une attention toute particulière de par les qualités incontestables qu'ils dégagent. Voici donc les dix mentions honorables de Ravage Cérébral pour 2024.

Mortal Wound - The Anus of the World (Dark Descent Records / Me Saco un Ojo Records) :


On attendait beaucoup de ce premier acte de la formation californienne et on n'est pas déçu. Le gore, la putréfaction et les odeurs pestilentielles sont au rendez-vous sur cet opus de pur death metal old school, très vieille école jusque dans sa production et revêtant un caractère assez cinématique en raison des références qui le traversent, venant entre autres du film Apocalypse Now. Un album délicieusement grotesque et gargantuesque à l'atmosphère morbide.

Gutless - High Impact Violence (Me Saco un Ojo Records) :


Un album qui porte bien son titre tant les australiens nous servent ici du death ultra rapide, sur un rythme de maniaque, tel un assaut de blindés écrasant tout sur leur passage. Ce premier opus ne fait aucune concession en étant à la fois old school, brutal et lorgnant parfois vers le grindcore. De la violence sonore à l'état brut que ne reniera pas la pochette suffisamment explicite pour que l'auditeur sache dans quoi il met les pieds.

Ashen Tomb - Ecstatic Death Reign (Everlasting Spew Records) :


Ce groupe finlandais nous inflige une claque magistrale sur ce premier album d'une rare brutalité. L'instrumentation, d'une régularité de métronome, nous secoue sans ménagement, décochant les directs du gauche et du droit jusqu'au K.O. Chaque morceau est une vague qui déferle sans la moindre pitié en ne laissant que la désolation après le reflux. C'est du death sérieux et sincère, superbement exécuté et qui trouve son inspiration du côté d'Incantation et Abhorrence en passant par Morta Skuld. Comme souvent, la Finlande ne nous déçoit pas quand il s'agit de death metal.

Amputate - Abysmal Ascent (Massacre Records) :


Troisième opus de ce groupe expérimenté (avec des membres de Kraanium et Sadistik Warfare) fondé au Portugal puis, délocalisé en Suisse. Nous sommes ici dans du brutal death metal très influencé par la vieille école, puissant, ravageur et bien produit. Chaque morceau s'enchaîne comme autant de pains distribués en pleine poire avec pour objectif principal de provoquer de gros dégâts. Et ça marche. On ressort groggy de ce disque imposant qui n'est pas là pour vous apprendre à faire du tricot.

Sanctuarium - Melted and Decomposed (Me Saco un Ojo Records) :


Second album de ces catalans venant des fins fonds de l'underground à tel point que les égouts de Barcelone ont dû les recracher. Vous n'entendrez sans doute pas plus insalubre et malsain que leur death/doom puant la mort et la putrescence à des kilomètres à la ronde. La basse va vous liquéfier les chairs, la batterie vous fragmenter les os jusqu'à les réduire en poudre, le chant de zombie vous décomposer jusqu'à ce que vous soyez réduits en une bouillie difforme. Bon, vous l'aurez compris, c'est du death/doom produit comme il se doit et comme il devrait toujours l'être.

Emaciated - Death from the Southwest (Indépendant) :


Une bonne surprise, à n'en pas douter, de ce groupe originaire de l'état du Nouveau-Mexique, errant dans l'ombre avant que ce premier album auto-produit ne le fasse entrer dans la lumière. Le quatuor propose ici un death au rythme régulier, avec des riffs assassins et des influences venant des thèmes horrifiques. Nul doute que chaque morceau qui compose cet album se marierait très bien avec n'importe quel film d'horreur de l'âge d'or. Certains seraient tentés de dire qu'on est dans du death très classique mais, ce groupe parvient à dégager quelque chose qui lui permet de créer sa propre identité, aussi bien au niveau des vocaux que des instruments. Un disque chaudement recommandé.

Mortal - As Life Leaves the Body (Indépendant) :


Comme beaucoup de ceux qui ont écouté cet album, je me suis dit que ce groupe était né au début des années 90 et qu'il s'agissait sans doute de la réédition d'un disque paru durant cette période. Que nenni ! Mortal a bel et bien été fondé l'année dernière à San José, Californie. Cette bande de gamins peinturlurés semblent pourtant tout droit venir de cette époque à l'écoute de ce premier opus dantesque qui transpire la vieille école par tous les pores. Du death old school dans les moindres détails, tant musicalement qu'esthétiquement, jusqu'au style pictural de la pochette. Et le meilleur dans tout ça est que c'est sacrément bon et qu'on en redemande, au point qu'on irait se vautrer avec eux dans les cryptes sous la pleine lune. Gros coup de cœur !

Living Gate - Suffer As One (Relapse Records) :


Imaginez des membres de Wiegedood, Amenra et Yob s'associant pour former un groupe de death metal. Et bien c'est possible grâce à Living Gate, supergroupe belge qui nous a pondu en octobre dernier un premier album de derrière les fagots. Attention, l'opus ne s'apprivoise pas facilement. Les compositions possèdent des structures complexes, drôlement alambiquées et particulièrement techniques sur lesquelles la distorsion et la brutalité accouchent d'un mélange donnant un death metal d'une rare sophistication qu'on n'entend pas tous les jours. Autant vous le dire, écouter cet album est une expérience unique en son genre pour tout auditeur appréciant les prises de risques.

Conglaciation - Conglaciation (Liminal Dread Productions) :


À propos de risques, Conglaciation en prend sur son premier album éponyme. Mais, un risque calculé de la part du trio de New-York qui convie à sa table Afterbirth, Spawn of Possession, The Faceless et Blood Incantation pour un résultat prodigieux de death metal progressif, technique et dissonant, travaillé jusqu'à l'os, où la science-fiction rencontre le jazz. Une expérience immersive que vous n'oublierez pas de sitôt.

Sepulchral Whore - The Return from a Sepulchral Rest (Excarnation Records) :


Enfin un premier album pour ce groupe brésilien d'expérience fondé à Recife en 2015 mais, qui demeurait depuis trop longtemps dans les profondeurs obscures de l'underground. La bête est finalement sortie de sa tombe au printemps dernier grâce à ce premier opus très réussi, résolument inscrit dans une veine death old school typiquement sud-américaine, avec son côté malfaisant, ses riffs entraînants, ses vocaux cauchemardesques, sans oublier le son de clavier pour donner un côté encore plus horrifique à l'histoire. Trop classique, diront certains ? Sans doute mais, c'est la vieille école du death qui s'exprime ici dans toute son ignoble majesté.

dimanche 22 décembre 2024

MORTAL RITES - DEATH IN HEAVEN, LIFE IN HELL


Comme à son habitude, le Québec nous envoie régulièrement du lourd avec des groupes de qualité dans la frange du metal extrême. Ici, nous retrouvons Mortal Rites qui livre au monde son premier EP, Death in Heaven, Life in Hell via le label Iron, Blood and Death Corporation. Disons-le sans détour, le quatuor propose six morceaux d'un death old school sans pitié, taillé dans le roc et d'un style classique qui va faire plaisir aux aficionados. La preuve avec le morceau Enslaved que voici.

IMMORTAL FORM - ASHES OF A FALLEN WORLD


Choses promises, choses dues, Immortal Form livre en temps et en heure son premier EP, Ashes of a Fallen World, distribué par le label Hevay and Fast Records. Ce jeune groupe formé cette année à Washington nous offre un death metal frais et authentique au style très direct, impressionnant de puissance et de rigueur dans sa conception. N'hésitez donc pas à vous faire un cadeau de Noël en allant vous procurer l'objet au format cassette directement sur la page Bandcamp du groupe ou écoutez dès à présent ci-dessous le morceau qui ouvre cet EP. Immortal Form est à n'en pas douter une des bonnes surprises de cette fin d'année.

LE COIN DES DÉMOS (22/12/24)


Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.

Evil Deceiver - Evil Deceiver (2024) :
Première démo de ce projet basé aux États-Unis et qui entretient le mystère autour de lui. Groupe ou création d'une seule personne aux multiples talents ? Quoi qu'il en soit, l'auditeur est entraîné dans un maelström de violence à l'état brut sur ces quatre morceaux prenant leur source dans du blackened death primitif et pestilentiel ne passant pas inaperçu.

Lepra - Mortuus Morgana (2024) :
Une bonne surprise qui nous vient de Suède avec des membres de Black Wound et Atonement au centre de ce projet dont la première démo s'apparente à un curieux croisement entre black metal, crust punk et post-rock. Le résultat de ces expérimentations se laisse écouter sans anicroche grâce à des compositions très inspirées et qui tranchent littéralement avec ce qu'on a l'habitude d'entendre en provenance de ce pays.

Cerebral Rot - Cessation of Life (2018) :
Disparu corps et âme cette année après huit ans d'existence et après que deux de ses membres, Ian Schwab et Clyle Lindstrom aient décidé de monter Putrid Offal, Cerebral Rot était un sacré bon groupe de death metal US dont on retrouvait sur cette démo inaugurale toute la perfidie, la noirceur et la malfaisance qui allaient devenir la marque de fabrique du groupe de Seattle sur ses deux magistraux albums, Odious Descent into Decay (2019) et Excretion of Mortality (2021), tous deux parus chez 20 Buck Spin. Les créatures des bas-fonds les plus nauséabonds étaient à l'œuvre sur cette démo putride et horrifique.

Cemetarian - Tomb of Morbid Stench (2019) :
Du putride et de la pestilence, en veux-tu en voilà sur la seule démo de ce combo texan qui ne vécut que trois ans et dont faisait partie notamment deux membres de Oath of Cruelty, Matt Heffner et Dave Callier (Heffner qui partit ensuite rejoindre Cruciamentum). Sur cette démo puant le mal absolu, trois morceaux de pur death cryptique aux relents de putréfaction sur lesquels l'auditeur percute de plein fouet un monolithe érigé à la gloire des bêtes les plus infâmes et répugnantes des dimensions infernales. Inutile de tourner davantage autour du pot, c'est du death dans toute sa splendeur mortifère.

Fleshmass - Abhorrent Ritual Abuse (2024) :
Terminons avec une entité maléfique tapie dans les bas-fonds de New-York. Guettant dans les ombres sa nouvelle proie, ce combo délivre sur sa troisième démo trois suppliques de blackened death bestial et sanglant qu'une introduction horrifique digne des plus grands films d'épouvante vient agrémenter. Il n'y a ni lumière, ni espoir ici, seulement les incantations barbares d'un monstre déchaînant les enfers sur terre. Du black/death d'excellente qualité qui ravira les amateurs du genre.

samedi 21 décembre 2024

INOCULATED LIFE - DESENSITIZED


Originaire de Denver dans le Colorado, Inoculated Life applique une formule toute simple qui consiste à mélanger du death metal old school de recette suédoise à du grindcore. Une mixture qui prenait déjà bien sur l'album Exist to Decay  paru en 2018 chez Redefining Darkness Records et que l'on retrouve sur le nouvel EP du groupe, Desensitized, dont vous pouvez entendre un extrait ci-dessous avec le morceau Born to Die.

PENDULVM - LLANOS DE TUMBAS


Pendulvm est le projet solo d'un artiste chilien qui signe cette année son premier EP, Llanos de Tumbas. Le musicien montre ici un certain potentiel en étant très à l'aise dans le domaine du death/doom. Il signe quatre morceaux inspirés, sombres et lourds, idéalement ancrés dans la tradition du genre et que vous pouvez écouter ci-dessous.

IMPURITY - ANCIENT REMAINS


Le label Hammerheart Records proposera le 7 mars prochain le premier album d'Impurity, The Eternal Sleep. Sans surprise, ce groupe suédois basé à Stockholm fait du death old school tout ce qu'il y a de plus... suédois, très inspiré par Dismember et Entombed, comme vous allez le découvrir sur Ancient Remains, morceau extrait de l'opus à venir.

vendredi 20 décembre 2024

BLUDGER - IN THE ABYSS


Si le death/thrash old school fait partie de vos apports quotidiens en énergie, Bludger devrait logiquement figurer dans votre liste puisque ce groupe australien originaire de Melbourne est en plein dans ce style. Après deux démos datées respectivement de 2020 et 2022, le trio a enchaîné avec un EP, In the Abyss, dont les cinq morceaux peuvent parfois évoquer des sommités telles que Morbid Saint, Possessed, Demolition Hammer ou pourquoi pas le Sepultura des débuts. Vous pourrez vous faire votre propre opinion en écoutant l'intégralité de ce mini-album ci-dessous.

CHRONIQUES DE LA FOSSE : FETID - STEEPING CORPOREAL MESS (2019)


Clyle Lindstrom et Julian Rhea sont deux hommes décidément très occupés. Le premier s'est beaucoup impliqué cette année au sein de Corpus Offal, nouvelle itération de "feu" Cerebral Rot, tout en demeurant le vocaliste de Caustic Wound, groupe de death metal grindcore qu'il monta en 2017 avec trois membres de Mortiferum, Max Bowman, Chase Slaker et Casey Moore. Quant au second, il s'investit toujours autant dans des projets death metal basés à Seattle (là où fut fondé Fetid en 2013 sous le nom de Of Corpse), notamment Cystic et Cryptic Excision, et demeure le batteur de Mortiferum, non sans avoir joué en live pour Sewercide et Hyperdontia. Toutes ces occupations n'ont pas empêché les lascars de sortir un des albums les plus aboutis de l'année 2019, Steeping Corporeal Mess, avec leur entité commune, Fetid, pour laquelle ils ont pu compter sur la bassiste Chelsea Loh, présente depuis le début de l'aventure et qui fit un bref passage chez Witch Vomit en tant que musicienne "live".

Vous l'aurez compris, nous n'avons pas affaire à une bande d'amateurs. D'ailleurs, le très réputé label de Pittsburgh, 20 Buck Spin, avait flairé le bon coup en décidant d'éditer ce premier opus du groupe, après que ce dernier ait dévoilé deux ans plus tôt chez Headsplit Records une prometteuse démo, Sentient Pile of Amorphous Rot, qui avait permis de poser les bases. Si vous avez écouté la dite démo, vous allez retrouver un univers familier sur Steeping Corporeal Mess. En un peu plus de trente minutes, le trio dévoile un death vicié et délétère, aux effluves méphitiques, porté par les vocaux abyssaux d'un Clyle Lindstrom habité par la bête des cavernes. Dès le premier des cinq morceaux, Reeking Within, le groupe nous met tout de suite dans l'ambiance avec son death viscéral, profond, glauque et lugubre, lorgnant avec le doom, oppressant dans les passages lents et terriblement écrasant lorsque le rythme s'accélère. Une impression qui se confirme sur le morceau suivant, Cranial Liquescent, véritable monolithe gore et putrescent que la ligne de basse de Chelsea Loh rend encore plus terrifiant. Les diverses influences du groupe se font sentir au fil de l'écoute. Incantation et Witch Vomit ne sont pas loin sur le pestilentiel Consumed Periphery, et bien sûr Cerebral Rot sur le redoutable et suffocant Dripping Sub-Tepidity, tandis que l'on sent que Mortiferum est passé par là sur Draped in What Was, véritable amplificateur de douleur de plus de huit minutes qui montre l'aisance et la complémentarité du trio de musiciens sur des pièces plus longues, plus complexes et plus tortueuses. On notera enfin, et c'est l'un des autres atouts majeurs de cet album, la très bonne qualité de la production assurée par quelqu'un qui est tout sauf un inconnu, Greg Wilkinson, actuel bassiste du groupe Autopsy avec lequel on sent quelques atomes crochus sur ce disque massif.

Puissant, solide, lourd et ténébreux, Steeping Corporeal Mess est à n'en pas douter une pièce maîtresse du death metal US, typique de l'école américaine avec son rythme écrasant comme un rouleau compresseur et malsain jusque dans les moindres recoins, avec son atmosphère irrespirable et ses riffs implacables. Il est la marque d'un groupe surdoué dont on attend avec impatience le prochain méfait.