vendredi 27 décembre 2024

CHRONIQUES DE LA FOSSE : CAVERNUM - BORN IN A CAVE (2022)


Vous savez à quel point la presse musicale adore coller des étiquettes aux artistes dans le but de mieux définir le genre auquel ils appartiennent. Le death metal n'y échappe pas. Il y a les étiquettes officielles, que tout le monde reprend aujourd'hui, telles que le brutal death metal, le slamming death metal, le blackened death, le death thrash, le death doom ou le technical death metal. À côté de cela, on trouve des étiquettes plus farfelues comme le deathgore, par exemple, le putrid death metal, le primitive death metal ou pourquoi pas, le cavernous death metal, qui se réfère à un death dont les vocalises très basses et très gutturales donnent l'impression qu'elles ont été enregistrées dans une grotte. Cavernum a été rangé dans une autre catégorie plus loufoque encore que l'on nomme maladroitement prehistoric death metal. N'y voyez surtout pas un groupe constitué d'hommes de Néandertal qui font du death assis autour d'un feu en savourant au fond d'une caverne le sanglier qu'ils ont chassé. On les a affublés de cette étiquette tout simplement parce que le groupe argentin s'intéresse au thème de la préhistoire, en particulier les hommes des cavernes et le cannibalisme. D'un point de vue purement musical, vous constaterez par vous-mêmes que ces sud-américains n'ont rien de préhistorique.

Nous parlons ici d'un groupe dont les membres possédaient déjà une bonne expérience de la scène avant que celui-ci ne soit fondé à Buenos Aires en 2019. Fernando Larriestra, le chanteur, Walter Thompson, le guitariste, et Gustavo Quiroga, le batteur, roulaient leur bosse depuis dix ans déjà au sein de l'entité death metal Bloodfiend, à laquelle ils appartiennent toujours actuellement, avant que Cavernum ne naisse. Quiroga est même un des cofondateurs de Feel the Knife, le groupe de heavy/thrash argentin fondé en 2018 et dont le premier album est paru en avril dernier. Nous avons donc affaire à des artistes d'expérience qui se côtoient depuis un certain temps et qui ont acquis de la notoriété, notamment sur la très active scène metal extrême d'Amérique du Sud.

Cette complicité se ressent à l'écoute de Born in a Cave, seul album du groupe paru à ce jour, le 8 juin 2022, chez Disembodied Records. Chacune des huit compositions repose sur de solides fondations forgées dans un death metal très old school, très rapide, brut de décoffrage et allant droit au but. Le rythme est régulier, constant, lâchant les chevaux sur des morceaux dépassant rarement les trois minutes. C'est d'ailleurs dans ce registre court que le combo excelle le plus. Des titres comme War of Fire ou Monolith on Bones, sont le reflet d'un groupe sachant maîtriser à la perfection les harmonies rapides et urgentes. Toute la puissance et l'aisance des musiciens se trouve ici parfaitement déployée dans le but de déboîter des nuques. Là où les choses semblent se compliquer est lorsque Cavernum s'embarque dans des compositions plus longues comme You are Their Prey ou Bear Skull. L'on sent bien dans ce cas que le groupe se cherche un peu plus et qu'il a tendance à tourner en rond. Cependant, c'est le seul défaut mineur d'un album qui, disons-le clairement, a su trouver sa voie. Le terme de prehistoric death metal apparaît bien désuet. Certes, les thèmes abordés sont évidents jusque dans les titres des chansons (I Fought the Neanderthals, Born in a Cave, Defleshed Mammoths). On voit très bien que les gars s'impliquent à fond dans le sujet mais, leur style musical n'a lui rien de préhistorique. C'est du bon death, purement et simplement, du death old school intense et sincère, et c'est ce que l'on retiendra surtout de cet album solide comme un roc.

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