Avant que Ravage Cérébral ne dévoile incessamment sous peu le top 30 de ses albums death metal préférés de l'année 2024 (vous pouvez toujours vous reporter à l'année précédente en attendant), nous débutons le traditionnel bilan de fin d'année par une petite liste, sans ordre particulier, de dix albums de death metal parus entre janvier dernier et ce mois-ci, qui bien que n'étant pas sélectionnés dans le top 30, méritent une attention toute particulière de par les qualités incontestables qu'ils dégagent. Voici donc les dix mentions honorables de Ravage Cérébral pour 2024.
Mortal Wound - The Anus of the World (Dark Descent Records / Me Saco un Ojo Records) :
On attendait beaucoup de ce premier acte de la formation californienne et on n'est pas déçu. Le gore, la putréfaction et les odeurs pestilentielles sont au rendez-vous sur cet opus de pur death metal old school, très vieille école jusque dans sa production et revêtant un caractère assez cinématique en raison des références qui le traversent, venant entre autres du film Apocalypse Now. Un album délicieusement grotesque et gargantuesque à l'atmosphère morbide.
Gutless - High Impact Violence (Me Saco un Ojo Records) :
Un album qui porte bien son titre tant les australiens nous servent ici du death ultra rapide, sur un rythme de maniaque, tel un assaut de blindés écrasant tout sur leur passage. Ce premier opus ne fait aucune concession en étant à la fois old school, brutal et lorgnant parfois vers le grindcore. De la violence sonore à l'état brut que ne reniera pas la pochette suffisamment explicite pour que l'auditeur sache dans quoi il met les pieds.
Ashen Tomb - Ecstatic Death Reign (Everlasting Spew Records) :
Ce groupe finlandais nous inflige une claque magistrale sur ce premier album d'une rare brutalité. L'instrumentation, d'une régularité de métronome, nous secoue sans ménagement, décochant les directs du gauche et du droit jusqu'au K.O. Chaque morceau est une vague qui déferle sans la moindre pitié en ne laissant que la désolation après le reflux. C'est du death sérieux et sincère, superbement exécuté et qui trouve son inspiration du côté d'Incantation et Abhorrence en passant par Morta Skuld. Comme souvent, la Finlande ne nous déçoit pas quand il s'agit de death metal.
Amputate - Abysmal Ascent (Massacre Records) :
Troisième opus de ce groupe expérimenté (avec des membres de Kraanium et Sadistik Warfare) fondé au Portugal puis, délocalisé en Suisse. Nous sommes ici dans du brutal death metal très influencé par la vieille école, puissant, ravageur et bien produit. Chaque morceau s'enchaîne comme autant de pains distribués en pleine poire avec pour objectif principal de provoquer de gros dégâts. Et ça marche. On ressort groggy de ce disque imposant qui n'est pas là pour vous apprendre à faire du tricot.
Sanctuarium - Melted and Decomposed (Me Saco un Ojo Records) :
Second album de ces catalans venant des fins fonds de l'underground à tel point que les égouts de Barcelone ont dû les recracher. Vous n'entendrez sans doute pas plus insalubre et malsain que leur death/doom puant la mort et la putrescence à des kilomètres à la ronde. La basse va vous liquéfier les chairs, la batterie vous fragmenter les os jusqu'à les réduire en poudre, le chant de zombie vous décomposer jusqu'à ce que vous soyez réduits en une bouillie difforme. Bon, vous l'aurez compris, c'est du death/doom produit comme il se doit et comme il devrait toujours l'être.
Emaciated - Death from the Southwest (Indépendant) :
Une bonne surprise, à n'en pas douter, de ce groupe originaire de l'état du Nouveau-Mexique, errant dans l'ombre avant que ce premier album auto-produit ne le fasse entrer dans la lumière. Le quatuor propose ici un death au rythme régulier, avec des riffs assassins et des influences venant des thèmes horrifiques. Nul doute que chaque morceau qui compose cet album se marierait très bien avec n'importe quel film d'horreur de l'âge d'or. Certains seraient tentés de dire qu'on est dans du death très classique mais, ce groupe parvient à dégager quelque chose qui lui permet de créer sa propre identité, aussi bien au niveau des vocaux que des instruments. Un disque chaudement recommandé.
Mortal - As Life Leaves the Body (Indépendant) :
Comme beaucoup de ceux qui ont écouté cet album, je me suis dit que ce groupe était né au début des années 90 et qu'il s'agissait sans doute de la réédition d'un disque paru durant cette période. Que nenni ! Mortal a bel et bien été fondé l'année dernière à San José, Californie. Cette bande de gamins peinturlurés semblent pourtant tout droit venir de cette époque à l'écoute de ce premier opus dantesque qui transpire la vieille école par tous les pores. Du death old school dans les moindres détails, tant musicalement qu'esthétiquement, jusqu'au style pictural de la pochette. Et le meilleur dans tout ça est que c'est sacrément bon et qu'on en redemande, au point qu'on irait se vautrer avec eux dans les cryptes sous la pleine lune. Gros coup de cœur !
Living Gate - Suffer As One (Relapse Records) :
Imaginez des membres de Wiegedood, Amenra et Yob s'associant pour former un groupe de death metal. Et bien c'est possible grâce à Living Gate, supergroupe belge qui nous a pondu en octobre dernier un premier album de derrière les fagots. Attention, l'opus ne s'apprivoise pas facilement. Les compositions possèdent des structures complexes, drôlement alambiquées et particulièrement techniques sur lesquelles la distorsion et la brutalité accouchent d'un mélange donnant un death metal d'une rare sophistication qu'on n'entend pas tous les jours. Autant vous le dire, écouter cet album est une expérience unique en son genre pour tout auditeur appréciant les prises de risques.
Conglaciation - Conglaciation (Liminal Dread Productions) :
À propos de risques, Conglaciation en prend sur son premier album éponyme. Mais, un risque calculé de la part du trio de New-York qui convie à sa table Afterbirth, Spawn of Possession, The Faceless et Blood Incantation pour un résultat prodigieux de death metal progressif, technique et dissonant, travaillé jusqu'à l'os, où la science-fiction rencontre le jazz. Une expérience immersive que vous n'oublierez pas de sitôt.
Sepulchral Whore - The Return from a Sepulchral Rest (Excarnation Records) :
Enfin un premier album pour ce groupe brésilien d'expérience fondé à Recife en 2015 mais, qui demeurait depuis trop longtemps dans les profondeurs obscures de l'underground. La bête est finalement sortie de sa tombe au printemps dernier grâce à ce premier opus très réussi, résolument inscrit dans une veine death old school typiquement sud-américaine, avec son côté malfaisant, ses riffs entraînants, ses vocaux cauchemardesques, sans oublier le son de clavier pour donner un côté encore plus horrifique à l'histoire. Trop classique, diront certains ? Sans doute mais, c'est la vieille école du death qui s'exprime ici dans toute son ignoble majesté.
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