Chaque Lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Au début des années 90, l'Europe possède déjà un énorme vivier de groupes de death metal pour répondre à la vague en provenance des voisins d'Outre-Atlantique. Gorefest est déjà un groupe en plein devenir lorsque surgit Horrors in a Retarded Mind, leur seconde démo. Les quatre morceaux qui la composent s'inscrivent alors dans du death lourd et imposant, bien produit pour l'époque et surtout très éloigné du death 'n' roll que proposera le combo après sa signature chez Nuclear Blast. D'ailleurs, Gorefest finira par imploser en 1998 avant d'être reformé en 2004 pour une durée de cinq ans. Cette démo demeure encore aujourd'hui l'une de leurs plus grandes pièces.
La grande légende débuta à la fin des années 80. Les termes employés ici ne sont pas usurpés même si Funebre ne vécut que de 1989 à 1991, avec un split qui faillit lui être fatal juste après la sortie de cette démo titanesque. On parle de légende parce que ce groupe fut, avec Abhorrence, un des tous premiers combos de death metal finlandais. En 1989 donc, le quatuor atomise tout sur son passage avec Cranial Torment. Les cinq morceaux dégageaient une ambiance lugubre, malsaine, démoniaque. Du très grand death scandinave, impitoyable et écrasant qui laissa bien des auditeurs pantois, le regard perdu dans le vide. Deux ans plus tard, avant que Funebre ne devienne définitivement poussière, un album superbe, Children of the Scorn, sortit via le label Spinefarm Records, dernier témoignage d'un groupe à jamais dans l'histoire du death metal.
Il n'y a pas de mal, de temps en temps, à revoir les bases. Les américains de Blessed Death déboulent sur la scène metal extrême au milieu des années 80 avec une démo qui va faire date, composée de sept morceaux propulsés au speed/thrash le plus explosif qui soit. Chaque membre du groupe accomplit des prodiges. Les compositions sont fabuleuses, la batterie sensationnelle et la voix du chanteur Larry Portelli atteint des sommets de beauté. Cette démo est un rollercoaster émotionnel permanent. Aujourd'hui encore, on continue de prendre son pied à écouter les joyaux que sont les singles Blessed Death, monument du genre, et Into the Ovens. Et dire que ce groupe ne vécut que huit ans. Huit petites années mais, ça valait le coup.
C'était un autre temps, une autre époque, le temps où Pestilence faisait du très grand death, loin de ses futurs délires prog. Cette démo, leur toute première, constitue sur quatre morceaux le mélange parfait de thrash et de death assaisonné au speed metal. En un peu plus de quinze minutes, la galette n'offre aucun moment de répit, aucune plage de repos. À vrai dire, on ne récupère jamais après une telle écoute. On en sort groggy, le visage tuméfié par les directs du gauche et les coups dans le bas ventre que le groupe nous assène. Un pur chef-d'œuvre contre lequel on se casse encore les dents de nos jours et rarement égalé malgré le temps qui passe.
Dites vous bien que Muhammed Suiçmez, le chanteur et vocaliste de Necrophagist, n'avait que dix-neuf ans quand les quatre morceaux qui composent cette démo éponyme ont été conçus. Une performance qui force le respect vu la qualité remarquable de ce disque constituant une œuvre majeure du death metal technique, on pourrait même dire en avance sur son temps. Beaucoup sont d'accord pour dire que Fermented Offal Discharge, single qui referme la démo, demeure l'une des plus belles compositions de death metal de tous les temps, toute catégorie confondue. Cette démo a changé la vie de tous ceux qui l'ont écoutée, moi y compris.