Né il y a environ dix ans à Santiago du Chili, Devs Mortvorvm était longtemps demeuré dans les ombres avant qu'il ne finisse par surgir ce mois-ci avec un premier EP dans sa besace intitulé The Oldest Crypt, que le label indépendant polonais Ancient Sounds of Madness productions dévoile aujourd'hui au format cassette dans une édition limitée à cinquante copies seulement. Le secret était bien gardé et c'est au grand jour qu'il apparaît maintenant, ces chiliens n'y allant pas de main morte avec leur blackened death/doom pestilentiel et ténébreux à vous glacer le sang dans les veines. N'espérez pas trouver un atome d'espoir ou de rédemption ici, c'est perdu d'avance.
RAVAGE CÉRÉBRAL
dimanche 24 novembre 2024
RITUAL FOG - SLIMEBLADE
Plus que quelques jours à patienter avant la parution du premier album de Ritual Fog, But Merely Flesh (que nous évoquions déjà dans cet article). Le label Transcending Obscurity Records ouvrira les vannes le 29 novembre afin de faire découvrir au monde entier le death old school de ces gars de Memphis, Tennessee. En attendant, un nouveau single extrait de l'opus, Slimeblade, est dévoilé, histoire de bien se mettre dans l'ambiance.
LE COIN DES DÉMOS (24/11/24)
Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.
Malignant Altar - Retribution of Jealous Gods (2019) :
Officiellement séparé en 2022, Malignant Altar avait pourtant tout pour faire une carrière exemplaire. Le talent bien sûr mais aussi, de fortes individualités comme le guitariste Joshua Bokemeyer (Church of Disgust, ex-Necrofier) ainsi que des membres du groupe Oceans of Slumber (Mat V. Aleman, Beau Beasley et Dobber Beverly, ce dernier y officiant toujours aujourd'hui contrairement aux deux autres). Avant qu'il ne laisse un témoignage inoubliable de son passage avec l'album Realms of Exquisite Morbidity en 2021, le combo de Houston fit paraître deux démos dont Retribution of Jealous Gods en mars 2019, sur laquelle Malignant Altar prenait un malin plaisir à nous torturer l'esprit avec son death old school putride et très sombre où se télescopaient diverses influences venant de Morbid Angel, Cianide, Incantation, Bolt Thrower ou encore Fetid. Une démo de toute beauté qui préfigurait sans doute ce qu'allait être deux ans plus tard le seul et unique album studio de la formation, paru chez Dark Descent Records.
Traumfresser - III (Nithstang Productions, 2024) :
Derrière cette entité maléfique se cache un mystérieux artiste américain qui semble avoir enregistré sur un vieux magnétophone les pensées obscures de son âme tourmentée. Beaucoup d'entre vous n'apprécieront sans doute pas les sept morceaux qui composent cette démo en critiquant sa qualité sonore déplorable (certainement voulu) et pourtant, il se passe quelque chose. L'artiste parvient à créer des sentiers labyrinthiques sur lesquels l'auditeur s'égare, entre le black metal très rude de Grave Spotting, le dungeon synth mélancolique et désespéré d'Isabel et le black'n'roll endiablé de Psychological Sadism. Au final, et c'est là que réside la surprise, cette démo à l'apparence repoussante de prime abord révèle une véritable identité, celle d'un musicien à l'esprit dérangé.
Astriferous - Raise High the Scepter of Indulgence (2019) :
Avec en son sein des membres de Perishing, Candarian et Umbra Conscentia, pas étonnant qu'Astriferous ait frappé un gros coup sur cette première démo datée de 2019. Tout est noir et obscur comme dans un puits, tout n'est que désolation et perdition sur ces trois morceaux de death lourd et méphitique écrasant tout sur son passage. Un vrai travail de fond qui allait donner quelques quatre ans plus tard un très bon album, Pulsations from the Black Orb.
Cryogenic - Mystic Resonance of Glacial Time (Terror from Hell Records, 2024) :
Ne soyez pas surpris si ce groupe vous fait songer parfois à Asphodelus à l'écoute de cette démo puisque l'un de ses membres, Jari Filppu, fait partie de la prestigieuse formation death/doom finlandaise née en 2012 sous le nom de Cemetery Fog. Attention néanmoins car, là où Asphodelus puise beaucoup dans un doom mélodique et progressif à la Katatonia des débuts, Cryogenic s'aventure sur des terres beaucoup plus sombres en pratiquant du death/doom plus orienté vers le black. L'expérience est ici enrichissante pour les auditeurs peu familiers du genre, notamment sur les majestueux monolithes que sont Celestial Mist ou Mystic Resonance of Fading Age. Nul doute que ce projet scandinave nous prépare de belles choses pour la suite.
Stagnant - Demo 2024 (2024) :
Actif depuis 2021 dans sa base de l'Illinois, où il a vu le jour, Stagnant est là pour nous rappeler que le death metal a une longue histoire dont les générations de fans ont su entretenir les braises au fil du temps. Le groupe s'est donc tout simplement fixé pour objectif sur cette démo d'apporter sa contribution pour que la flamme continue de briller. Le death metal old school simple, efficace et authentique qu'il pratique ici en est un témoignage des plus vibrants.
samedi 23 novembre 2024
ANAL STABWOUND - DIRGE OF WOODWORMS
Anal Stabwound est le projet solo d'un jeune artiste américain de dix-neuf ans du nom de Nikhil Talwalkar et qui fut fondé en 2018 dans le Connecticut. Oui, 2018. Ça veut dire que le gars était encore tout jeunot lorsqu'il s'est lancé et qu'il n'avait que seize ans lorsque son premier album, The Visceral Sovereign, est paru en 2021 sur le label Inherited Suffering Records. Signé aujourd'hui chez New Standard Elite, il vient de dévoiler un nouveau titre, Dirge of Woodworms, qui va figurer sur un futur EP 6 titres, Enshrining the Many-Fingered Grasp, dont la date de sortie est encore à préciser. L'artiste multi-instrumentiste, aidé par trois musiciens lorsqu'il se produit sur scène, officie dans un brutal death metal moderne et technique qui a de quoi impressionner pour quelqu'un d'aussi jeune. On n'a donc pas affaire à un amateur, qu'on se le dise.
NEKROPSALMS - REDUCING GODS TO DUST
Nekropsalms est un projet qui fut lancé l'année dernière par deux musiciens brésiliens, Vinicius Transgressor, guitariste du groupe Difuntor (dont nous parlions dans cet article) et Douglas Chaves. Le duo n'a pas perdu de temps puisque la même année, il sortait son premier opus sur le label Headbanger's Behavior. Un an plus tard, le revoilà déjà avec son second méfait, The Devil Never Reveals Himself in Vain, qui paraît sur le même label. Le death pratiqué par ce groupe est très vieille école. On peut y sentir des influences venant de diverses sphères du genre allant de Vader à Necrovore en passant par Immolation, Dead Congregation et Morbid Angel. Les connaisseurs ne devraient par conséquent pas être trop dépaysés.
HORSE BUTCHER - PENDUNCULAR HALLUCINOSIS
Après avoir mis en pause indéfinie leur groupe de blackened death Hissing, avec lequel ils ont sorti deux albums, Zach Wise et Joe O'Malley ont décidé de se lancer dans un projet très différent du nom de Horse Butcher. Le combo américain dévoilera son premier EP éponyme le 20 décembre prochain chez Sentient Ruin Laboratories. La bonne nouvelle est que l'on peut déjà s'en faire un aperçu avec Penduncular Hallucinosis, morceau direct et rugueux s'inscrivant dans une veine très deathgrind à la Disgorge, Impetigo et Pissgrave pour les références utiles. Vous savez maintenant à quoi vous attendre.
vendredi 22 novembre 2024
MORBID VISIONZ - REMNANTS OF DEATH
Depuis sa base de Little Rock dans l'Arkansas, Morbid Visionz fait vrombir les guitares et trembler les fûts depuis 2021, année de sa fondation. Le jeune groupe est de retour ce mois-ci avec un nouvel EP, Remnants of Death, qui sort via le label Maggot Stomp. C'est l'occasion, pour ceux qui ne les connaîtraient pas, de découvrir le death old school bien charpenté de ces américains qui s'inspirent aussi bien de l'école scandinave que de celle de leurs glorieux aînés du pays de l'Oncle Sam.
PUTRID VOMIT CHRIST - DISSECTING AN INCESTUOUS DREAM
Ce n'est pas tous les jours qu'on voit des groupes de death metal débarquer du Vietnam. Profitons de l'occasion qui nous est offerte pour faire un peu plus ample connaissance avec Putrid Vomit Christ. Derrière ce nom très poétique se cachent deux artistes originaires de Hanoï qui ont décidé de se lancer dans le grand bain du metal extrême cette année en proposant un death/doom très traditionnel dans son approche. L'expérience d'écoute demeure captivante sur l'imposant single Dissecting an Incestuous Dream, extrait de leur démo Perpetual Intercourse qui doit normalement paraître le 6 décembre. Cerise sur le gâteau, un label, et pas n'importe lequel, Godz ov War Productions, va se charger d'éditer l'objet au format cassette. On peut dire que ça commence plutôt pas mal pour le duo vietnamien.
NECROGILISTIC ANOMALY - PROVERBS OF PROFANE INTENT
Cela fait un peu plus de dix ans que Necrogilistic Anomaly sévit sur la scène brutal death metal américaine. Basé à Houston, le groupe a récemment dévoilé son premier EP, Proverbs of Profane Intent, dont le label Comatose Music assure la promotion en attendant la suite. Et oui car, le combo n'a pas l'intention de s'arrêter là. Il prépare activement un autre EP pour le début de l'année prochaine, ainsi qu'un album prévu pour courant 2025. Vous n'échapperez donc pas à leur death brutal dans la grande tradition du genre.
jeudi 21 novembre 2024
LE CULTE DE L'UNDERGROUND : TETRALOGY OF DEATH VOL. 2 / SADISM / DESTRUCTION
EXTREMELY ROTTEN PRODUCTIONS MET LE DEATH DANOIS À L'HONNEUR.
Fondé à Copenhague en 2011, Extremely Rotten Productions a toujours soutenu avec ferveur les groupes death metal de la scène danoise qui fut longtemps en retrait derrière ses imposants voisins suédois, finlandais et norvégien avant d'acquérir tardivement ses lettres de noblesse. À titre personnel, je ne remercierai jamais assez ce label de m'avoir fait découvrir Deiquisitor, dont le dernier album en date, Apotheosis, sorti l'année dernière, m'a captivé. Bien que ce combo ne figure pas sur le nouveau split proposé par le label, on se jette tout de même à corps perdu, et à nos risques et périls, dans ce second chapitre de Tetralogy of Death, dont le but est tout simplement de faire découvrir aux auditeurs quatre groupes contemporains de la scène death du Danemark. Le label s'est appliqué à choisir des formations à l'identité forte ayant chacune leur propre vision et leur propre rendu du death metal. Ascendency, par exemple, offre un mélange subtil de death et de black dévoilant une ambiance très sombre sur A Purifying Flame. Avec dans ses rangs des membres ou ex-membres de Septage, Phrenelith et Hyperdontia, on pouvait s'attendre forcément à quelque chose de très inspiré. Chaotian nous entraîne sur des terres encore plus hostiles avec le terrifiant Vectors of Pestilence (Circles of Ubiquitous Mutilation). Leur death chaotique et méphitique est comme un cauchemar qui prend vie devant nos yeux à l'image de ce que le trio proposait déjà sur son sulfureux album Effigies of Obsolescence sorti en 2022. Septage arrive ensuite avec Sewage Spa, morceau le plus court du split, sur lequel le groupe récemment séparé fait montre de tout son étalage dans le deathgrind le plus insolent et crasseux qui soit. Ceux qui ont écouté l'album Septic Worship (Intolerant Spree of Infesting Forms) savent de quoi je parle. On termine enfin avec un petit bijou signé Sequestrum, groupe dans lequel on retrouve des membres de Phrenelith, Undergang et Chaotian (tiens donc), qui nous dévoile un Harvesting the Body Farm d'une grande profondeur, lourd et puissant, aux vocaux terrifiants et s'achevant pas un solo de guitare aux allures cosmiques. Précision importante : chaque groupe a enregistré pour l'occasion un morceau inédit ne figurant sur aucun autre disque, cela va de soit. Si vous avez un esprit curieux et avide de découverte, cette mini-compilation, que Extremely Rotten Productions sort en partenariat avec Night Shroud Records, label du Colorado, devrait satisfaire à vos besoins.
HAMMERHEART RECORDS RÉÉDITE "TRIBULATED BELLS" DE SADISM.
Sadism n'a sans doute rien montré d'aussi beau que ses premières années (d'une longue carrière débutée en 1988 sous le nom de Black Vomit) avec ses deux premières démos, Perdition of Souls et From the Perpetual Dark, sans oublier Tribulated Bells, bien sûr, premier opus des chiliens paru en 1992 chez Toxic Records, sur lequel sévissait Ricardo Roberts et Juan Pablo Donoso (Pentagram Chile) qu'il est important de citer puisque les deux lascars sont toujours dans l'aventure trente-cinq ans plus tard. Tribulated Bells était et demeure encore aujourd'hui un des plus beaux sommets d'irrévérence à l'ordre établi. Opus chaotique par excellence, habité d'une haine et d'une terreur sans nom, il était la quintessence du death et du thrash, le mariage parfait entre les deux genres et le symbole d'une époque en mutation quand le death metal était dans une phase de créativité très intense. Sa réédition à partir du 24 janvier de l'année prochaine par le label néerlandais Hammerheart Records est donc une excellente initiative qu'on ne peut que saluer, d'autant plus que les petits plats ont été mis dans les grands avec une parution en vinyle (couleur noir ou vert, au choix), plus un double CD qui, en plus de l'album, contient les deux démos classiques du combo de Santiago, citées plus haut et parues respectivement en 1989 et 1991, plus l'EP Darkside sorti en 1993 juste après Tribulated Bells. Violent, brutal, classique de chez classique, c'est la vieille école du death sud-américain qui nous éclate à la tronche ici.
DESTRUCTION DÉVOILERA SON NOUVEL ALBUM, "BIRTH OF MALICE", EN MARS 2025.
On ne présente plus Destruction, légende vivante du thrash metal née en 1983 et dont l'aventure se poursuit aujourd'hui grâce à un inépuisable Marcel Schirmer, qui aura cinquante-huit ans le mois prochain et qui demeure le seul membre originel et fondateur de l'entité du Bade-Wurtemberg. Destruction, c'est dix-sept albums studio, tous en l'honneur du thrash le plus sincère qui soit, et bientôt dix-huit puisque le combo allemand va rempiler le 7 mars de l'année prochaine avec Birth of Malice. Je ne vais pas vous cacher que j'éprouve une certaine appréhension car, bien évidemment, quand je pense à Destruction, je me souviens des années 80 et des brûlots incendiaires, des purs chef-d'œuvre de thrash metal que sont Infernal Overkill, Eternal Devastation (mon favori, paru en 1986) et Release from Agony. Je me demande légitimement où va Destruction aujourd'hui, si la flamme est toujours là, même si je sais pertinemment qu'on est dans une sorte de revival des vieux groupes thrash en ce moment avec, par exemple, Sacrifice, une autre institution, qui prépare aussi son retour. De plus, le clip que Destruction vient de dévoiler pour le morceau du même nom, extrait de ce nouvel album, tend à ne pas me rassurer, tant je trouve le niveau bien en-deçà de ce que le combo proposait avant. Mais bon, le lineup ayant beaucoup évolué et le temps ayant fait son œuvre, il faudra sans doute ne pas s'attendre à quelque chose de miraculeux. Saluons néanmoins le fait que Destruction soit toujours là aujourd'hui, prêt à remonter sur le ring.
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