vendredi 21 février 2025

VIDÉO : CRYFEMAL - ATLANTICO CAOS


Pourfendeur de la bien-pensance et figure subversive de la scène black metal européenne depuis presque trente ans, Cryfemal revient le 28 février avec un dixième album, Puro Carbon, qui va sortir chez Immortal Frost Productions. Ronald Rodriguez (alias Ebola) a beau demeurer le seul membre originel de la formation espagnole, il semble ne rien avoir perdu de son énergie et de sa verve dans le clip proposé pour Atlantico Caos, morceau ouvrant cet opus qui s'annonce délétère.

RITUAL ASCENSION - WOMB EXEGESIS


Ritual Ascension est le résultat d'une association entre trois musiciens appartenant à Void Rot, Aberration et Suffering Hour. Le groupe américain dévoilera le 28 février chez Sentient Ruin Laboratories son premier album, Profanation of the Adamic Covenant, dont on peut entendre un extrait avec Womb Exegesis, véritable monolithe de blackened death doom metal érigé pour la fin des temps.

jeudi 20 février 2025

PUTRESCENT - BUTCHERY OF DISEMBOWELMENT


Jamais à cours d'idées, l'Indonésie continue inlassablement d'investir le créneau déjà surchargé du brutal death metal avec Putrescent. Ce projet solo, semble-t-il, qui débuta en 2022, propose ce mois-ci son premier album, Butchery of Disembowelment, qui sort sur le label indépendant Trading the Cadavers. Un bonheur n'arrivant jamais seul, vous pouvez écouter l'intégralité de l'opus ci-dessous.

LE CULTE DE L'UNDERGROUND : SAMMATH, CRYPTOPSY, DEUX LÉGENDES DANS LA FORCE DE L'ÂGE


Par un heureux hasard, deux immenses groupes se retrouvent au cœur de l'actualité des sorties. Même si aucune date n'a été communiquée pour le moment, il a été confirmé que Sammath allait dévoiler incessamment sous peu un nouveau single devant paraître au format 45 tours chez le label WolfKult Religion. Le morceau s'intitule Amongst the Dead in the Darkness et sera accompagné d'un autre titre inédit en b-side. En voici l'artwork, ci-dessous, signé Dylan Humphries.


Comme d'habitude, et sans surprise, la rhétorique guerrière occupe une place prépondérante sur cette pochette. Ceux qui connaissent Sammath savent à quel point le groupe néerlandais est très attaché à ce sujet. Il suffit de regarder l'artwork de tous leurs albums pour s'en rendre compte. Sammath est l'un des groupes de black metal les plus respectés en Europe. Fondé à Nimègue, aux Pays-Bas, en 1994 par son charismatique leader Jan Kruitwagen, qui aura cinquante-et-un ans le mois prochain, le groupe atteignait l'an dernier le cap des trente ans de carrière avec derrière lui sept albums d'un black metal intransigeant qui, au fil du temps, s'est fait de plus en plus rapide et de plus en plus violent. Avec le retour dans ses rangs du batteur Koos Bos, qui avait officié à cette place entre 2001 et 2016, Sammath s'active en studio pour concevoir le successeur de Grebbeberg paru en juin 2023. Le label Hammerheart Records, sur lequel sont sortis Godless Arrogance, Across the Rhine is Only Death et Grebbeberg, est bien entendu sur le coup pour cette très attendue nouvelle offrande de l'institution qu'est Sammath.


En attendant, quoi de mieux que de se replonger dans le passé. Deux labels indépendants, Zwaertgevegt et Doc-Records, ont eu la très bonne initiative de rééditer récemment au format CD, vinyle et cassette audio De Ruïnes Fluisteren, troisième démo de Samath parue en 1997. À cette époque reculée, Jan Kruitwagen était pour ainsi dire seul maître à bord de son destroyer avec M. Geertsen en soutien à la batterie. C'était alors un autre temps, quand Kruitwagen incorporait encore beaucoup de clavier dans les compositions, avant que Sammath n'adopte une attitude plus guerrière et plus brutale. Cette démo, de même que les deux précédentes, Visions upon Winterland et Zwaardbroeders bij de bergengte, préfiguraient ce qu'allait être le premier opus du groupe, Strijd, paru en 1999 sur Folter Records.



Une autre légende du metal extrême, Cryptopsy, s'est également remise au travail pour préparer son neuvième album studio. Est-il encore besoin de présenter le groupe fondé à Montréal en 1992 et qui s'appelait auparavant Necrosis (de 1988 à 1992). Véritable institution du death metal brutal et technique, le quatuor, dont Flo Mounier, le batteur, n'est plus que le seul membre originel, dévoilera bientôt un successeur à As Gomorrah Burns, son précédent méfait daté de 2023 sur Nuclear Blast.


Avant que cet événement n'arrive, un autre label, français celui-ci, j'ai nommé Season of Mist, propose une réédition de Ungentle Exhumation, toute première démo du combo datée de juillet 1993 que le label Gore Records avait publié au format cassette audio. Dan Greening (alias Lord Worm) était alors le vocaliste de la formation avec Steve Thibault et Dave Galea aux guitares, Kevin Weagle à la basse et, bien sûr, Mounier à la batterie. Cette démo est intéressante à plus d'un titre car, les quatre morceaux qu'elle contient s'inscrivent plus dans un death pur et dur, déjà très brutal mais moins technique que ce vers quoi Cryptopsy s'est dirigé par la suite, même si certains titres, comme Mutant Christ, étaient précurseurs de la transformation à venir. On peut dire, en quelque sorte, que cette démo cruciale a véritablement marqué la transition des canadiens vers ce qu'ils allaient devenir au cours des années 90. Season of Mist proposera à la vente le 11 avril prochain deux versions physiques de cet œuvre fondatrice en CD et vinyle.


VIDÉO : SUMMONED - TORMENT NEXUS


Après cinq ans de silence, les américains de Summoned se rappellent à notre bon souvenir avec un nouvel EP, Torment Nexus, venant tout juste de paraître. L'objet contient trois morceaux forgés dans un death metal brutal contenant des parties assez techniques, dont le morceau éponyme Torment Nexus pour lequel un clip a été conçu et que vous pouvez visionner sans plus attendre.

mercredi 19 février 2025

VIDÉO : ATHIRIA - INTO THE PIT


Fort de trois albums parus entre 2014 et 2023, Athiria est devenu au fil du temps une valeur montante du death metal autrichien. En début d'année, le groupe revenait avec un EP, Bash of the Beast (paru via Kvlt und Chaos Productions), dont il continue d'assurer la promotion avec un clip très énergique tourné pour le morceau Into the Pit et dans lequel la chanteuse Andy Schaf, arrivée dans le combo en 2023, nous fait chavirer grâce à ses remarquables vocalises.

CHRONIQUES DE LA FOSSE : LUCIFERIAN - SUPREME INFERNAL LEGIONS (2006)


Durant mes (pas si lointaines) années de jeunesse où je ne jurais que par les incantations blasphématoires du metal noir, juste après avoir pris en pleine poire la seconde vague de black metal en provenance de Norvège (dont je ressens toujours les effets aujourd'hui, c'est vous dire), je me suis mis à approfondir mes connaissances dans ce domaine tel un jeune sorcier passant ses journées entières dans les couloirs lugubres et poussiéreux de la bibliothèque de Poudlard. C'est durant ces années d'étude de l'art noir que j'ai découvert que le black metal pouvait en fait se décliner à toutes les sauces. Radical, mélodique, symphonique, ambient, atmosphérique, tantôt mélangé avec du death metal, du thrash, du doom ou du rock, le black m'attirait et me désemparait en même temps, au point qu'un jour, je me suis posé cette question qui m'est venue tardivement à l'esprit : comment le black metal doit-il être écouté ? J'imagine que cela est avant tout une question de feeling car, après tout, la musique, sous toutes ses formes, n'est-elle pas avant tout source d'émotion. Néanmoins, en prenant le recul nécessaire, c'est-à-dire en réécoutant attentivement le black metal des débuts, aussi bien celui de la première vague que celui de la deuxième, je me demande finalement si la réponse à cette question ne se trouve pas parmi ces formations d'antan qui ont forgé ce que sont les fondations mêmes du genre. Prenez n'importe quel groupe de black metal du débuts des années 90, ou même ceux des années 80, vous verrez qu'à de très rares exceptions, toutes ces formations ont pour point commun une radicalité des plus extrêmes.

En 2006, Luciferian appliquait cette leçon à la lettre sur son premier album, Supreme Infernal Legions. Formé par le musicien Héctor Carmona en 1996 sur les cendres d'Ominous Sacrifice, le groupe demeura longtemps dans les dédales obscurs de l'underground avant de sortir du bois tel un loup affamé hurlant au clair de lune. Luciferian ne s'embarrassait pas de fioritures sur cet opus inaugural. Tant qu'à faire du black metal bestial et extrême, autant y aller franchement en laissant de côté le superflu. Du blastbeat, en veux-tu, en voilà, avec la guitare en mode scie sauteuse qui va bien et les vocaux démoniaques filant même des frissons d'angoisse à tous les suppôts de Satan. Les légions infernales se mettent en ordre de marche sur les refrains guerriers de The Rising Darkness et Eternal Fire, les créatures le plus viles des cercles inférieurs aiguisent leurs griffes sur Vision of Black Dimensions et Satan's Retaliation, tandis qu'une lune glaciale éclaire de sa lumière blafarde les champs de batailles jonchés de cadavres sur le pestilentiel Triumphant Existence of the Eternity.

Je fais ici un descriptif volontairement imagé justement pour montrer ce que cet album peut faire naître comme sentiment une fois l'écoute lancée. Vous aurez bien entendu compris que, d'un point de vue purement musical, c'est toute la radicalité du black metal old school qui s'exprime pleinement sur ce disque rageur avec, évidemment, ce petit côté cradingue et malsain qui fait la particularité de l'école sud-américaine, Luciferian étant originaire de Colombie, Armenia pour être précis, ville située entre Cali et Medellin. En conclusion, si le black metal sous son aspect  le plus brut, le plus cru, est le seul à trouver grâce à vos yeux, et si par la même occasion vous ne craignez pas de vous faire ramoner les conduits auditifs en profondeur, Supreme Infernal Legions ne peut se situer que dans votre créneau.

LE CULTE DE L'UNDERGROUND : OBSCURITY, MEGA SLAUGHTER, OU DEUX CONCEPTIONS DU DEATH METAL SUÉDOIS


En 1998, le label italien Scarlet Records, basé à Milan, eut la bonne idée de compiler sur un même support physique les trois démos qu'avait enregistrées entre 1986 et 1992 le groupe suédois Obscurity. L'initiative était d'autant plus louable qu'elle permettait de redécouvrir l'œuvre d'une formation faisant partie des rouages essentiels du death de la fin des années 80. Pour bien comprendre l'importance fondamentale d'Obscurity et le rôle majeur qu'il a joué dans le développement, l'expansion et l'émancipation du death metal en Europe, il faut d'abord remettre les choses dans leur contexte. En 1986, année de parution d'Ovations to Death, la première démo d'Obscurity, le death metal est encore viscéralement très attaché au thrash metal. En gros, le cordon ombilical reliant la mère à son rejeton n'est pas encore coupé. Dans les bacs des disquaires, Morbid Visions de Sepultura, Darkness Descends de Dark Angel, Reign in Blood de Slayer, Beyond the Gates de Possessed dominent les rayonnages, sans oublier Pleasure to Kill de Kreator, Bloody Vengeance de Vulcano ou Hymn to Abramelin de Messiah. C'est au cœur de cette mêlée que débarque de Malmö un trio de jeunes musiciens bien décidés à se faire entendre. Il y avait quelque chose de délétère, de nocif dans Ovations to Death, l'introduction sur la marche funèbre de Chopin étant suffisamment révélatrice du chaos qui allait suivre. Obscurity optait pour une approche très frontale, extrêmement brutale dans son rendu, sur six morceaux féroces et abrasifs où s'entrechoquaient death, thrash et black. On aurait alors juré que Possessed et Morbid s'étaient acoquinés sur cette démo avec le Mefisto et le Sorcery des débuts en invités surprises. L'année suivante, Damnations Pride emprunta les mêmes chemins tortueux avant que la démo de 1992 n'enfonce le clou. Durant cette période de créativité très intense, Obscurity s'attacha toujours à pratiquer un death/thrash direct, sincère et subversif, certes pas nouveau pour l'époque mais, qu'il est intéressant de réécouter aujourd'hui afin de se remémorer à quel point le terme de metal extrême n'était pas usurpé durant ces années cruciales allant de 1986 à 1990. Voilà pourquoi la compilation Damnations Pride du label Scarlet Records demeure un objet essentiel qui nous replonge dans l'histoire et la tradition de ce que l'on appelle encore quarante ans plus tard death metal old school. L'on se rend ainsi mieux compte du rôle prépondérant joué par ce groupe dont l'existence fut longtemps mise entre parenthèses avant que les trois membres d'origine ne se décident à sortir la bête de son sommeil sépulcral en 2006.



Bien plus tard, en 2010, un autre label, suédois celui-ci, To the Death Records, se lança dans une édition vinyle rassemblant deux démos de Mega Slaughter, Death Remains (1990) et la démo sobrement intitulée Demo 1991. Les deux ouvrages étaient intercalés entre l'album Calls from the Beyond, la pièce maîtresse du combo fondé à Göteborg en 1987 sous le nom de Din Loyd, opus d'une rare désinvolture qui parut chez Thrash Records. Mega Slaughter n'abordait pas les choses de la même manière qu'Obscurity. En changeant de chanteur en 1990, le groupe s'éloigna très vite du registre death/thrash de sa première démo, Negative Bitch (1989), pour s'engager sur un chemin résolument death metal avec Death Remains. Le rythme plus lent, le chant guttural et le rendu plus sombre, plus malsain, ouvraient la voie à une orientation musicale plus aboutie, s'éloignant des standards de l'époque par des influences de formations finlandaises telles que Purtenance, Demigod ou Convulse, auxquelles s'entremêlaient des structures qui pouvaient rappeler le Morgoth de la grande époque (période Resurrection Absurd). On peut dire que Mega Slaughter était un exemple parfait de transition vers un death metal pur et dur, comme il était coutume d'en voir entre 1987 et 1991. Tout comme pour Obscurity, au final, c'est un moment de l'histoire du death auquel nous étions conviés ici, que le label To the Death Records a bien fait de reconstituer sous ce format afin de réhabiliter un groupe dont la carrière fut hélas bien trop courte.


ANCIENT DEATH - BREAKING THE BARRIERS OF HOPE


L'heure du grand oral approche pour Ancient Death. C'est le 18 avril prochain que le jeune groupe du Massachusetts dévoilera son premier album, Ego Dissolution, via le label Profound Lore Records. Déjà prometteur sur son EP Sacred Vessel (2022) et sa démo parue l'année dernière, le quatuor nous propose un death old school viscéral dont les accents cosmiques et "lovecraftiens" sont mis en avant sur le premier extrait mis en ligne, Breaking the Barriers of Hope, dont les solos de guitare aériens vont vous faire planer.


mardi 18 février 2025

DECREPISY - SEVERED EPHEMERALITY

 

Le label californien Carbonized Records dévoilera le 28 mars prochain le nouvel album de Decrepisy, Deific Mourning. L'opus, qui fait suite à l'excellent Emetic Communion daté de 2021, se livre déjà sous la forme d'un morceau remarquable intitulé Severed Ephemerality, sur lequel le groupe de Portland impose son death écrasant, caverneux et mortifère.