Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Aberration - Like a Sacrilege (1993) :
Parmi les nombreux groupes qui se sont faits appeler Aberration, on trouve ce quintette originaire de la Province de Talagante, au Chili, où il fut fondé en 1990 avant de disparaître mystérieusement quelques années plus tard. Le groupe n'a laissé pour preuve de son existence que cette démo contenant quatre morceaux que l'on pourrait qualifier de death/thrash mid-tempo. Délétère et malfaisante, la démo souffre hélas d'un manque d'énergie de par son rythme assez lent. L'écoute n'en demeure pas moins intéressante, le Chili ayant toujours été, comme on le sait, un pourvoyeur du metal extrême.
Insanity - Insanity (1985) :
Malgré les drames et les épreuves qu'il a traversés, Insanity tient toujours le choc, grâce notamment à Dave Gorsuch, son inoxydable chanteur et guitariste, toujours présent dans l'effectif aujourd'hui. Lorsque cette première démo sort en octobre 1985, Gorsuch est accompagné de Keith Ellison à la basse, Bud Mills à la batterie et Joe DeZuniga qui est alors le vocaliste principal (ce dernier meurt hélas en 1987 d'une attaque cardiaque à seulement vingt-et-un ans, tandis que Mills décède vingt ans plus tard d'un cancer à quarante ans). Enfin, il faut également savoir que le groupe se sépara à quatre reprises avant de se reformer finalement en 2018 avec un lineup fortement recomposé, toujours emmené par Gorsuch, bien entendu. Quant à cette démo, disons-le clairement, elle s'inscrit dans l'histoire du death metal, avec ses trois morceaux rageurs et violents, dont le cultissime Fire Death Fate, qui inspirèrent bien des groupes par la suite, dont Carcass et Napalm Death. Légende vivante du death/thrash, Insanity a sans doute plus fait qu'apporter sa pierre à l'édifice dans la genèse du death aux États-Unis.
Evil Spells - A Path to the Void (Filthy Cave Records, 2014) :
En 2012, trois membres du groupe de black metal français Asmodée ont pour idée de fonder une nouvelle formation baptisée Evil Spells, à Jonzac, en Nouvelle-Aquitaine. De ce projet naîtra en avril 2014 cette superbe démo 7 titres d'un death metal sincère et puissant. Inspiré, le combo conçoit des compositions ambitieuses, travaillées jusqu'à l'os, en variant les plaisirs avec une certaine habileté. On se laisse ainsi emporter par le solo de guitare lunaire de Priest Molester, par l'atmosphère étrange et envoûtante de Beyond Redemption et par les envolées thrash de Whorekiller, tandis que Procession of the Headless Idol et A Path to the Void nous orientent vers des structures un peu plus complexes à la Immolation ou Incantation des débuts. Le groupe finit hélas par éclater quelques temps après cette magnifique offrande que je considère, à titre personnel, comme l'une des démos de death metal français les plus réussies.
Perifa - Demo 1 (1992) :
Groupe fondé à Trondheim, en plein dans la seconde vague du black metal norvégien, et qui n'avait qu'un objectif : faire du true black metal décharné et sculpté dans la glace. Le résultat sur cette démo 3 titres est perfide, ténébreux et particulièrement malfaisant, que ce soit sur la reprise convaincante de In the Shadow of the Horns de Darkthrone que sur les deux autres morceaux, typiquement black nordique, sans concession et sans pitié. La formation s'est ensuite scindée en deux pour faire naître Bloodthorn (qui ne vécut que neuf ans) et Manes (toujours actif de nos jours).
Hypocrite - Kingdom of Madness (1991) :
On reste en Norvège avec cet épatant groupe originaire d'Egersund dont le death/thrash vindicatif et sérieux s'avère d'une efficacité à toute épreuve sur cette démo comportant notamment deux reprises, une de Slowly We Rot d'Obituary et une autre de Zombie Ritual de Death. Cependant, c'est sur ses propres compositions que le groupe excelle le plus, grâce, entre autres, à un chant puissant et habité soutenu par une solide section rythmique. Le trio arrive même à nous surprendre en concluant par un étonnant titre bonus, Lead Me On, sur lequel se fait entendre le chant clair d'un chœur féminin. Étrange curiosité à écouter impérativement.
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