Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Adramelech - Grip of Darkness (1992) :
Injustement rejeté par une partie du public pour avoir pratiqué un style jugé trop complexe, le groupe finlandais était certes unique en son genre mais surtout, novateur dans son approche du death metal et incroyablement doué. Sur cette deuxième démo, le trio se laissait dériver dans les ténèbres les plus inhospitalières afin d'en explorer les recoins les plus secrets. L'instrumentation, lourde et oppressante, pouvait prendre une exceptionnelle envergure sur des morceaux pourtant courts n'excédant pas les trois minutes pour la plupart. La démo s'achevait par une terrifiante descente dans les abysses sur Dreamdeath, une des compositions les plus obscures jamais créées pour le death metal. Du grand ouvrage par un grand groupe dont on attend toujours qu'il soit enfin reconnu à sa juste valeur, vingt ans après la sortie de son dernier album.
Moribund - Into Depths of Illusion (1991) :
Restons en Scandinavie mais, partons pour la Suède cette fois-ci avec un autre groupe très doué à l'existence très courte qui ne sortit que deux démos, dont celle-ci, au court de ses trois petites années de carrière entre 1989 et 1992. Comme Adramelech, le quintette possédait ce même attrait pour l'obscurité mais, en exerçant un death metal moins alambiqué, plus direct et, j'aurais envie de dire, plus classique. Cette démo n'en demeurait pas moins sombre et glauque, notamment sur le morceau qui en donna le titre, Moribund ayant cette capacité à creuser profond pour explorer les tréfonds de l'âme humaine. C'était du death qui ne se laissait pas facilement apprivoiser et dont il était extrêmement compliqué de sortir indemne.
Inverted - Heaven Defied (1992) :
La prolifique Suède donna naissance à un joyau en 1991, dont l'éclat sur la scène du pays allait durer sept ans avant sa soudaine extinction. Sept ans d'intense créativité, ponctués d'un album phare, The Shadowland, paru en 1996 en faisant toujours l'objet d'un culte aujourd'hui. Avant cet ouvrage majeur, la formation forgea son identité sur des démos, dont Heaven Defied, en exécutant un death très sombre, pas si éloigné de leurs compatriotes de Moribund, sur le fond comme sur la forme, et explorant notamment les thèmes impies. Un death profond et viscéral qui allait droit au but, d'une sincérité crue et, au bout du compte, très typique de cette période.
Demogoth - Flesh Consumed (1992) :
Né en 1991, ce groupe obscur ne sortit que cette seule et unique démo comme preuve de son passage sur terre. À l'écoute des quatre morceaux qui la composent, sans compter l'introduction et la conclusion, on croirait entendre un de ces groupes sinistres venus de Finlande, tellement le death entendu ici semble malfaisant à tous les niveaux, et pourtant, ces gars venaient bien de Floride, un des berceaux du death, mais avaient un style et une approche qui pouvaient différer des autres formations bien connues de cet état au début des années 90. Leur truc était vraiment la noirceur et le désespoir, ce qui, ma foi, avait le mérite de s'avérer efficace sur cette démo.
Astaroth - Drowning in Blood (1992) :
La Floride, justement, Astaroth (que nous avions longuement évoqué dans cet article) en était originaire, plus précisément de Tampa, un des plus gros foyers du death metal des années 90. Tout comme Demogoth, ce groupe était fermement décidé à ne pas faire comme les autres. Dès cette première démo, il s'attachait à fracasser du pied toutes les portes des dimensions infernales afin d'y extraire les choses les plus vils et malfaisantes qui y habitaient. À la limite de l'inaudible, cette démo infusait dans du death cauchemardesque, rude, primitif et difficile d'accès pour le commun des mortels. C'était là la force d'un groupe déterminé à emprunter des chemins que peu avaient arpenté et sur lesquels le risque était grand de se perdre à tout jamais.
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