mercredi 22 janvier 2025

CHRONIQUES DE LA FOSSE : STRESS ANGEL - BURSTING CHURCH (2021)


Enfanté dans les rues de Brooklyn en 2018, sous l'égide du créatif chanteur/batteur Manny Sores et son fidèle acolyte Nicolai Orifice, Stress Angel s'est taillé une solide réputation sur la scène death metal de New-York à tel point que votre serviteur n'hésitait pas récemment à placer leur second album Punished by Nemesis parmi les trente meilleurs albums de death metal de l'année 2024, ni plus ni moins. Avant cet opus majeur, le duo, qui s'est récemment enrichi d'un troisième membre à la basse, s'était déjà distingué sur quelques brûlots bien sentis tels que des démos et des singles. Puis, il y eut en 2021 ce qui constituait le premier grand acte de leur discographie, l'album Bursting Church, qui les propulsa véritablement sur le devant de la scène.

Je me souviens avoir été quelque peu dérouté quand j'ai découvert Stress Angel pour la première fois car, pour tout vous dire, je m'attendais surtout à un énième groupe de death metal old school US en me référant à ce que j'avais pu entendre sur eux par le bouche à oreille. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me rendis compte que les new-yorkais étaient bien plus que ça. J'en ai réellement pris conscience à l'écoute de cet album. Oui, il est vrai que dans l'esprit, le death metal occupe une place très importante chez Stress Angel. Du death crasseux, grossier (les Anglo-Saxons emploieraient sans doute à bon escient le terme de filthy ou smutty), très vieille école dans sa conception, à l'image de ce que Possessed, Death Strike ou Autopsy, par exemple, pouvaient nous proposer du temps de leur prime jeunesse. Néanmoins, les gars de Brooklyn s'attachent sur cet album à bousculer certains codes en ne se gênant pas pour taper du pied dans la fourmilière.

Ainsi, l'on se retrouve parfois plongé dans le death/thrash de la fin des années 80 sur les bombes incendiaires que sont Exposure to a Disease ou Starving to a Closet, alors que Flaming Kingdom ou Angel of Stress ont plus tendance à se braquer sur un New-York hardcore de la grande époque imprégné d'un death old school guerrier et subversif. Sur certains riffs et solos de guitare, le blackened thrash d'Aura Noir n'est pas loin (Godless Shrill) avec même un petit arrière-goût bien épicé de Venom (Mohel's Kiss) et le vieux Celtic Frost période 1984-87 (Final Doom). Stress Angel nous dévoile également toute son adresse et sa technicité sur des morceaux au tempo plus lent comme Life Alert (sublime section rythmique) sans oublier le phénoménal The Human refermant l'opus où l'on entre sur un territoire flirtant avec les frontières du doom des temps anciens typé seventies. C'est dire à quel point ces jeunots connaissent les classiques sur le bout des doigts.

Death, black, thrash, hardcore, punk. Chercher à coller une étiquette à Stress Angel dans le but de l'identifier dans le paysage musical serait vain. Dites vous simplement que Bursting Church est comme un livre d'histoire du metal grand ouvert dans lequel on peut s'abreuver à volonté, un livre essentiellement conçu pour le pur plaisir d'écouter de la bonne musique pratiquée par un groupe au talent infini.

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