Après les mentions honorables pour les albums de death metal, Ravage Cérébral poursuit son bilan avant la grande révélation finale qui devrait arriver bientôt sous la forme d'un top 30 des meilleurs albums de death parus en 2024. Mais, en attendant, et parce que ce site a toujours su conserver une certaine ouverture d'esprit même s'il s'est recentré sur le death metal depuis quelques temps, voici une sélection, sans ordre particulier, de cinq albums thrash et cinq albums black qui ont compté cette année et que vous devriez écouter séance tenante, si ce n'est pas encore fait.
Vicious Blade - Relentless Force (Redefining Darkness Records) :
Nous attendions ce premier album avec beaucoup d'impatience tant le groupe de Pittsburgh, emmené par sa charismatique chanteuse Clarissa Badini, nous avait impressionné en 2022 sur l'EP Siege of Cruelty. L'essai est brillamment transformé sur ce disque renfermant neuf morceaux baignant dans le blackened thrash le plus irrévérencieux, agrémenté d'une bonne dose de punk. Les vocaux de Clarissa y sont pour beaucoup mais, pas que. C'est toute l'instrumentation, d'une puissance phénoménale, qui nous soulève et nous retourne comme des toasts grillés des deux côtés. Un album brûlant, provoquant, avec un petit-arrière goût "eighties" pas déplaisant du tout.
Faüst - Death Galore (Doomentia Records) :
Une bonne surprise en provenance de République Tchèque même si ces gamins s'étaient déjà fait connaître il y a deux ans sur leur premier opus, Tinnitus Inquisition. Les pragois enfoncent le clou sur cet album zéro prise de tête où toute l'artillerie thrash metal est déployée dans l'indécence la plus totale avec des hymnes qui s'enchaînent tranquillement comme autant de tubes. Entre thrash, death et punk, Faüst ne perd pas le rythme et confirme qu'il va falloir compter sur lui à l'avenir.
Nuclear Tomb - Terror Labyrinthian (Everlasting Spew Records) :
On rentre dans un trip très différent avec ce groupe de Baltimore qui, bien que fondé en 2011, propose seulement cette année son premier album. Une longue gestation débouchant sur une expérience d'écoute surprenante et assez novatrice avec un thrash metal progressif lorgnant vers le death, rempli de sentiers cachés, de manœuvres diversives et de digressions créant un univers à part entière, comme si l'on voyageait dans une dimension parallèle au futur dystopique. Pas facile à décrire, je vous l'accorde, le mieux étant que vous vous en rendiez compte par vous-mêmes en écoutant sans plus attendre cet album peu ordinaire.
Dungeon Crawl - Maze Controller (Carbonized Records) :
Trois ans après Roll for Your Life, le combo californien poursuit sa route avec ce second opus magistral sur lequel s'exprime une créativité sans limites, chaque composition étant un pur joyau de thrash épique, symphonique et mélodique, gratiné de heavy metal de la vieille école. C'est comme si l'on sortait quelques instants de son corps pour participer à une aventure sur des terres inconnues où toutes les fantaisies sont possibles, à la rencontre de sorciers et de créatures mythiques. Vous n'entendrez sans doute pas thrash plus déroutant et exaltant cette année que celui pratiqué par ce groupe qui se joue des codes.
Pandemic - Phantoms (Dying Victims Productions) :
Retour aux bases avec ce groupe polonais qui fait du pur thrash des familles très old school et qui peut rappeler parfois des sommités comme Atrophy, Vio-lence ou pourquoi pas le Slayer des débuts. Sur une formule simple, le combo de Cracovie fait déferler les riffs dévastateurs à vitesse grand V en ne nous laissant pas le temps de souffler entre deux morceaux tellement les pépites s'enchaînent. La vieille école du thrash metal est dignement représentée sur cet album taillé comme un bulldozer et que vous allez être amenés à vous remettre souvent dans les oreilles tellement il est addictif.
Drape - A Thousand Cuts (Indépendant) :
Un chef-d'œuvre de black metal, profond, nécrotique et nihiliste, qui plonge l'auditeur dans les profondeurs les plus obscures de l'âme humaine, ici en l'occurrence celle de l'artiste américain derrière ce projet. L'ouvrage est sincère, viscéral, reposant dans une ambiance funéraire où la malfaisance est omniprésente. Dommage que le chapitre soit trop court (quatre morceaux seulement), ce qui en fait du coup un mini-album. Ne crachons pas dans la soupe, nous avons là du black metal très inspiré.
Sortilegia - Sorcerous Communion (Indépendant) :
L'énigmatique duo canadien n'avait plus rien sorti depuis 2017 et l'album Sulphurous Temple. À la surprise générale, il a surgi soudainement des bois obscurs avec un nouvel EP en main, Sorcerous Communion, contenant trois nouveaux hymnes blasphématoires que l'enfer lui-même aurait sans doute recraché. Nous voici, pauvres auditeurs, cernés par les ténèbres, avec comme seul repère des voix sombres et menaçantes invoquant les esprits anciens les plus maléfiques, le groupe demeurant dans cette veine occulte qui a construit sa renommée.
Flagellant - Remnants of Ancient Dread (Indépendant) :
À tout juste vingt ans, Jakob William Fallon, alias Vollmond, continue d'explorer des mondes de ténèbres et de désolation où les plus téméraires des corbeaux n'oseraient eux-mêmes s'aventurer. Quelque part entre les dimensions occultes et les pierres tombales que les ravages du temps ont délabré, il délivre ses psaumes incantatoires sous la forme d'un black metal qu'il rend à l'état brut, dans l'idée sans doute que si l'humanité est fichue, autant lui offrir des funérailles dignes de ce nom. Du black metal horrifique et sans espoir qui en impose.
Wuldorgast - Cold Light (Iron Bonehead Productions) :
Un premier album réussi pour le duo américain, forgé dans un black metal guerrier, haineux, rugueux et glacial, avec des compositions travaillées reposant sur des riffs majestueux et d'une impressionnante rapidité. Du black metal entre tradition et modernité, que les anciens ne renieront pas, et comme on aimerait en entendre plus souvent. Au contraire de certains dont nous ne citerons pas les noms, Wuldorgast ne se vautre pas dans le mainstream et la médiocrité. À écouter pour tous ceux qui sont attachés affectivement au true black metal.
Luring - Malevolent Lycanthropic Heresy (Iron Bonehead Productions) :
Un des albums de black metal les plus étonnants que j'ai pu entendre cette année car, partant dans de multiples directions allant de Gorgoroth à Lunar Aurora, pour prendre large. Old school dans l'esprit mais, intensément moderne de par son style pouvant aller du black ambient au blackgaze (précisons qu'il y a un membre de Wuldorgast dans l'histoire). Extrêmement déroutant au premier abord mais, après une ou deux écoutes supplémentaires, des chemins secrets se révèlent, rendant cet album d'une beauté magistrale.
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