mardi 24 décembre 2024

ACID MASS - VIOLENT END


Infatigable travailleur de l'ombre enchaînant les singles à la vitesse de la lumière depuis deux ans (déjà deux albums à son actif), l'artiste multi-facettes Ben Ricketts continue d'alimenter son entité Acid Mass d'un thrash metal dopé à la vieille école. L'homme de Cincinnati n'allait pas refermer 2024 sans nous proposer un dernier cadeau, sous la forme d'un morceau inédit, Violent End, qui ne devrait figurer sur aucun EP, ni album, et que vous pouvez écouter dès à présent. Comme à son habitude, Acid Mass nous fait l'offrande d'un thrash direct qui ne fait pas dans la demi-mesure.

VIDÉO : DISRUPTED - CHOKE ON THE CROSS


Pour ceux qui auraient manqué l'épisode précédent, Disrupted, excellent groupe de death metal old school suédois, dévoilera son troisième album studio, Stinking Death, le 23 janvier prochain via Trust No One Recordings. En attendant cette date, le combo nous offre un clip lugubre et subversif pour Choke on the Cross, morceau qui ouvre l'opus.

VIDÉO : CELESTIAL SCOURGE - VESSELS


Amateurs de death metal brutal et technique, soyez rassurés, vous aurez droit à votre dose avec plein de bonnes sorties prévues l'année prochaine dans ce secteur. Celestial Scourge sera notamment de la partie puisque les norvégiens dévoileront leur premier album, Observers of the Inevitable, le 28 février chez Time to Kill Records. Un bonheur n'arrivant jamais seul, le morceau Vessels bénéficie d'un traitement vidéo que voici.

lundi 23 décembre 2024

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 26


Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.

Molested - Unborn Woods in Doom (1993) :
Commençons par un peu d'histoire. Fondé à Bergen en 1991, Molested était le premier groupe d'un certain Øystein Garnes Brun qui allait fonder trois ans plus tard Borknagar. Erlend Erichsen, qui fit dans sa carrière un court passage chez Gorgoroth, en était quant à lui le batteur. On était ici loin du black metal de Gorgoroth et encore plus loin des expérimentations viking/folk/black/prog indigestes de Borknagar puisque Molested faisait du death et du très bon, brutal et délétère. Un groupe qui sortait de l'ordinaire, c'est le moins qu'on puisse dire, alors que la Norvège était encore submergée par la vague black metal du début des années 90. Le groupe dévoilait sur cette démo cinq morceaux terrifiants et lourds ne laissant aucune place à la faiblesse.

Immortal Possession - Mass Murder (1994) :
Ce groupe fondé à Winnipeg en 1989 avait un sérieux atout dans sa manche, son chanteur Chris Labossiere, dont les vocaux graves, bas et profonds étaient particulièrement effrayants. Pour le reste, les canadiens envoyaient du gros death lugubre et blasphématoire sur cette troisième démo. Étrangement, ils allaient disparaître de la circulation en 1995 pour finalement se reformer en 2020, à la surprise générale. Ils ont même sorti un album il y a deux ans sur CDN Records avec toujours l'ami Labossiere au chant.

Exorcist - Voices from the Graves (1987) :
Sur cette vieille démo, ce groupe polonais né à Varsovie en 1986 pratiquait du thrash très speed qui, sur certains morceaux, comme Last Priest ou Nun's Sabbath, lorgnait beaucoup vers le black et même un death que l'on pourrait qualifier ici de très primitif. Ces gars ont dû se laisser bercer étant jeune par les rythmiques endiablées de Bulldozer, le vieux Kreator et bien sûr Venom. Une drôle de curiosité.

Antropomorphia - Bowel Mutilation (1992) :
Toujours en activité aujourd'hui malgré une séparation en 1999, ce groupe fondé à Tilburg, aux Pays-Bas, à la fin des années 80, déboulait avec cette démo composée de cinq morceaux ancrés dans un death metal typique de l'époque sur le continent européen et qui n'était pas sans rappeler leurs compatriotes de Gorefest, Asphyx et surtout Sinister, sans oublier Thanatos. Rien de surprenant, tant la scène néerlandaise était en pleine vitalité durant cette période.

Deranged - Place of Torment (1989) :
Ce groupe canadien eut une très courte existence, de 1987 à 1989, soit tout juste le temps de publier deux démos, dont celle-ci, sur laquelle leur thrash metal ultra énergique faisait mouche (les vocaux maniaques de Scott Murdoch, le chanteur !) et alors que le thrash était déjà en plein boum dans leur pays grâce à Sacrifice et Infernäl Mäjesty. Leur destinée fut hélas toute autre.

ANCIENT TOME - LAMENTATION


Avec à son bord deux membres de Civerous, Drew Horton et Aidan Neuner, pas étonnant qu'Ancient Tome ait tout de suite attiré l'attention sur lui depuis sa fondation en 2020 à Los Angeles. Le 20 janvier de l'année prochaine, le groupe californien livrera via Chaos Records son troisième EP, The Implications of Ascendancy, et cela risque d'être du lourd quand on écoute le premier morceau dévoilé, Lamentation, composition massive et écrasante longue de plus de douze minutes, d'un blackened death/doom sombre et glaçant qui se marie idéalement avec la saison hivernale.

BILAN 2024 : DIX MENTIONS HONORABLES D'ALBUMS DEATH METAL


Avant que Ravage Cérébral ne dévoile incessamment sous peu le top 30 de ses albums death metal préférés de l'année 2024 (vous pouvez toujours vous reporter à l'année précédente en attendant), nous débutons le traditionnel bilan de fin d'année par une petite liste, sans ordre particulier, de dix albums de death metal parus entre janvier dernier et ce mois-ci, qui bien que n'étant pas sélectionnés dans le top 30, méritent une attention toute particulière de par les qualités incontestables qu'ils dégagent. Voici donc les dix mentions honorables de Ravage Cérébral pour 2024.

Mortal Wound - The Anus of the World (Dark Descent Records / Me Saco un Ojo Records) :


On attendait beaucoup de ce premier acte de la formation californienne et on n'est pas déçu. Le gore, la putréfaction et les odeurs pestilentielles sont au rendez-vous sur cet opus de pur death metal old school, très vieille école jusque dans sa production et revêtant un caractère assez cinématique en raison des références qui le traversent, venant entre autres du film Apocalypse Now. Un album délicieusement grotesque et gargantuesque à l'atmosphère morbide.

Gutless - High Impact Violence (Me Saco un Ojo Records) :


Un album qui porte bien son titre tant les australiens nous servent ici du death ultra rapide, sur un rythme de maniaque, tel un assaut de blindés écrasant tout sur leur passage. Ce premier opus ne fait aucune concession en étant à la fois old school, brutal et lorgnant parfois vers le grindcore. De la violence sonore à l'état brut que ne reniera pas la pochette suffisamment explicite pour que l'auditeur sache dans quoi il met les pieds.

Ashen Tomb - Ecstatic Death Reign (Everlasting Spew Records) :


Ce groupe finlandais nous inflige une claque magistrale sur ce premier album d'une rare brutalité. L'instrumentation, d'une régularité de métronome, nous secoue sans ménagement, décochant les directs du gauche et du droit jusqu'au K.O. Chaque morceau est une vague qui déferle sans la moindre pitié en ne laissant que la désolation après le reflux. C'est du death sérieux et sincère, superbement exécuté et qui trouve son inspiration du côté d'Incantation et Abhorrence en passant par Morta Skuld. Comme souvent, la Finlande ne nous déçoit pas quand il s'agit de death metal.

Amputate - Abysmal Ascent (Massacre Records) :


Troisième opus de ce groupe expérimenté (avec des membres de Kraanium et Sadistik Warfare) fondé au Portugal puis, délocalisé en Suisse. Nous sommes ici dans du brutal death metal très influencé par la vieille école, puissant, ravageur et bien produit. Chaque morceau s'enchaîne comme autant de pains distribués en pleine poire avec pour objectif principal de provoquer de gros dégâts. Et ça marche. On ressort groggy de ce disque imposant qui n'est pas là pour vous apprendre à faire du tricot.

Sanctuarium - Melted and Decomposed (Me Saco un Ojo Records) :


Second album de ces catalans venant des fins fonds de l'underground à tel point que les égouts de Barcelone ont dû les recracher. Vous n'entendrez sans doute pas plus insalubre et malsain que leur death/doom puant la mort et la putrescence à des kilomètres à la ronde. La basse va vous liquéfier les chairs, la batterie vous fragmenter les os jusqu'à les réduire en poudre, le chant de zombie vous décomposer jusqu'à ce que vous soyez réduits en une bouillie difforme. Bon, vous l'aurez compris, c'est du death/doom produit comme il se doit et comme il devrait toujours l'être.

Emaciated - Death from the Southwest (Indépendant) :


Une bonne surprise, à n'en pas douter, de ce groupe originaire de l'état du Nouveau-Mexique, errant dans l'ombre avant que ce premier album auto-produit ne le fasse entrer dans la lumière. Le quatuor propose ici un death au rythme régulier, avec des riffs assassins et des influences venant des thèmes horrifiques. Nul doute que chaque morceau qui compose cet album se marierait très bien avec n'importe quel film d'horreur de l'âge d'or. Certains seraient tentés de dire qu'on est dans du death très classique mais, ce groupe parvient à dégager quelque chose qui lui permet de créer sa propre identité, aussi bien au niveau des vocaux que des instruments. Un disque chaudement recommandé.

Mortal - As Life Leaves the Body (Indépendant) :


Comme beaucoup de ceux qui ont écouté cet album, je me suis dit que ce groupe était né au début des années 90 et qu'il s'agissait sans doute de la réédition d'un disque paru durant cette période. Que nenni ! Mortal a bel et bien été fondé l'année dernière à San José, Californie. Cette bande de gamins peinturlurés semblent pourtant tout droit venir de cette époque à l'écoute de ce premier opus dantesque qui transpire la vieille école par tous les pores. Du death old school dans les moindres détails, tant musicalement qu'esthétiquement, jusqu'au style pictural de la pochette. Et le meilleur dans tout ça est que c'est sacrément bon et qu'on en redemande, au point qu'on irait se vautrer avec eux dans les cryptes sous la pleine lune. Gros coup de cœur !

Living Gate - Suffer As One (Relapse Records) :


Imaginez des membres de Wiegedood, Amenra et Yob s'associant pour former un groupe de death metal. Et bien c'est possible grâce à Living Gate, supergroupe belge qui nous a pondu en octobre dernier un premier album de derrière les fagots. Attention, l'opus ne s'apprivoise pas facilement. Les compositions possèdent des structures complexes, drôlement alambiquées et particulièrement techniques sur lesquelles la distorsion et la brutalité accouchent d'un mélange donnant un death metal d'une rare sophistication qu'on n'entend pas tous les jours. Autant vous le dire, écouter cet album est une expérience unique en son genre pour tout auditeur appréciant les prises de risques.

Conglaciation - Conglaciation (Liminal Dread Productions) :


À propos de risques, Conglaciation en prend sur son premier album éponyme. Mais, un risque calculé de la part du trio de New-York qui convie à sa table Afterbirth, Spawn of Possession, The Faceless et Blood Incantation pour un résultat prodigieux de death metal progressif, technique et dissonant, travaillé jusqu'à l'os, où la science-fiction rencontre le jazz. Une expérience immersive que vous n'oublierez pas de sitôt.

Sepulchral Whore - The Return from a Sepulchral Rest (Excarnation Records) :


Enfin un premier album pour ce groupe brésilien d'expérience fondé à Recife en 2015 mais, qui demeurait depuis trop longtemps dans les profondeurs obscures de l'underground. La bête est finalement sortie de sa tombe au printemps dernier grâce à ce premier opus très réussi, résolument inscrit dans une veine death old school typiquement sud-américaine, avec son côté malfaisant, ses riffs entraînants, ses vocaux cauchemardesques, sans oublier le son de clavier pour donner un côté encore plus horrifique à l'histoire. Trop classique, diront certains ? Sans doute mais, c'est la vieille école du death qui s'exprime ici dans toute son ignoble majesté.

dimanche 22 décembre 2024

MORTAL RITES - DEATH IN HEAVEN, LIFE IN HELL


Comme à son habitude, le Québec nous envoie régulièrement du lourd avec des groupes de qualité dans la frange du metal extrême. Ici, nous retrouvons Mortal Rites qui livre au monde son premier EP, Death in Heaven, Life in Hell via le label Iron, Blood and Death Corporation. Disons-le sans détour, le quatuor propose six morceaux d'un death old school sans pitié, taillé dans le roc et d'un style classique qui va faire plaisir aux aficionados. La preuve avec le morceau Enslaved que voici.

IMMORTAL FORM - ASHES OF A FALLEN WORLD


Choses promises, choses dues, Immortal Form livre en temps et en heure son premier EP, Ashes of a Fallen World, distribué par le label Hevay and Fast Records. Ce jeune groupe formé cette année à Washington nous offre un death metal frais et authentique au style très direct, impressionnant de puissance et de rigueur dans sa conception. N'hésitez donc pas à vous faire un cadeau de Noël en allant vous procurer l'objet au format cassette directement sur la page Bandcamp du groupe ou écoutez dès à présent ci-dessous le morceau qui ouvre cet EP. Immortal Form est à n'en pas douter une des bonnes surprises de cette fin d'année.

LE COIN DES DÉMOS (22/12/24)


Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.

Evil Deceiver - Evil Deceiver (2024) :
Première démo de ce projet basé aux États-Unis et qui entretient le mystère autour de lui. Groupe ou création d'une seule personne aux multiples talents ? Quoi qu'il en soit, l'auditeur est entraîné dans un maelström de violence à l'état brut sur ces quatre morceaux prenant leur source dans du blackened death primitif et pestilentiel ne passant pas inaperçu.

Lepra - Mortuus Morgana (2024) :
Une bonne surprise qui nous vient de Suède avec des membres de Black Wound et Atonement au centre de ce projet dont la première démo s'apparente à un curieux croisement entre black metal, crust punk et post-rock. Le résultat de ces expérimentations se laisse écouter sans anicroche grâce à des compositions très inspirées et qui tranchent littéralement avec ce qu'on a l'habitude d'entendre en provenance de ce pays.

Cerebral Rot - Cessation of Life (2018) :
Disparu corps et âme cette année après huit ans d'existence et après que deux de ses membres, Ian Schwab et Clyle Lindstrom aient décidé de monter Putrid Offal, Cerebral Rot était un sacré bon groupe de death metal US dont on retrouvait sur cette démo inaugurale toute la perfidie, la noirceur et la malfaisance qui allaient devenir la marque de fabrique du groupe de Seattle sur ses deux magistraux albums, Odious Descent into Decay (2019) et Excretion of Mortality (2021), tous deux parus chez 20 Buck Spin. Les créatures des bas-fonds les plus nauséabonds étaient à l'œuvre sur cette démo putride et horrifique.

Cemetarian - Tomb of Morbid Stench (2019) :
Du putride et de la pestilence, en veux-tu en voilà sur la seule démo de ce combo texan qui ne vécut que trois ans et dont faisait partie notamment deux membres de Oath of Cruelty, Matt Heffner et Dave Callier (Heffner qui partit ensuite rejoindre Cruciamentum). Sur cette démo puant le mal absolu, trois morceaux de pur death cryptique aux relents de putréfaction sur lesquels l'auditeur percute de plein fouet un monolithe érigé à la gloire des bêtes les plus infâmes et répugnantes des dimensions infernales. Inutile de tourner davantage autour du pot, c'est du death dans toute sa splendeur mortifère.

Fleshmass - Abhorrent Ritual Abuse (2024) :
Terminons avec une entité maléfique tapie dans les bas-fonds de New-York. Guettant dans les ombres sa nouvelle proie, ce combo délivre sur sa troisième démo trois suppliques de blackened death bestial et sanglant qu'une introduction horrifique digne des plus grands films d'épouvante vient agrémenter. Il n'y a ni lumière, ni espoir ici, seulement les incantations barbares d'un monstre déchaînant les enfers sur terre. Du black/death d'excellente qualité qui ravira les amateurs du genre.

samedi 21 décembre 2024

INOCULATED LIFE - DESENSITIZED


Originaire de Denver dans le Colorado, Inoculated Life applique une formule toute simple qui consiste à mélanger du death metal old school de recette suédoise à du grindcore. Une mixture qui prenait déjà bien sur l'album Exist to Decay  paru en 2018 chez Redefining Darkness Records et que l'on retrouve sur le nouvel EP du groupe, Desensitized, dont vous pouvez entendre un extrait ci-dessous avec le morceau Born to Die.