lundi 17 mars 2025

LE CULTE DE L'UNDERGROUND : IMPRECATION OU L'HOMMAGE VIBRANT D'UN GROUPE À SON REGRETTÉ BATTEUR


Le 29 juillet 2021, Imprecation, le groupe de légende formé à Houston en 1991, était frappé par une terrible tragédie avec la perte de son batteur et claviériste Ruben Elizondo, soudainement emporté par le Covid après un combat d'un mois contre le virus. La formation texane était alors en train de travailler sur un nouveau 45 tours, comprenant deux morceaux, Wretched Majesty et Fire Salvation, sur lesquels Elizondo avait pu enregistrer ses parties de batterie et de clavier avant d'être emmené à l'hôpital. Malgré le choc émotionnel provoqué par sa disparition et le coup très rude porté aux projets du groupe, dont l'avenir devint plus qu'incertain durant cette période, Dave Herrera, vocaliste et cofondateur d'Imprecation, refusa de baisser les bras. L'année suivante, il contacta le guitariste Milton Luna qui lui rappela notamment l'existence de deux morceaux non enregistrés, Cursed into Black et Deamonium, que Ruben Elizondo avait écrit de son vivant. Avec l'aide de l'expérimenté Matt Heffner (Cruciamentum, Oath of Cruelty et ex-Cemetarian) à la batterie, les compères se remirent au travail afin de terminer ce que leur défunt ami avait commencé. Totalement revigoré, Imprecation se montra même plus ambitieux en ajoutant d'autres morceaux à sa liste. Ainsi, ils restaurèrent la version originale du single Devil's Furnace provenant des sessions studio de l'album In Nomine Diaboli, œuvre remarquable parue en 2022 chez Dark Descent Records, ainsi que le titre Ancient Portals of the Faceless Lord, qui figure à l'origine sur le split-EP sorti en 2014 avec Blaspherian, projet auquel participa Wes Weaver (et Matt Heffner également), guitariste d'Imprecation de 1992 à 1998 et qui mourut d'un arrêt cardiaque la même année que Ruben Elizondo.

Voici donc aujourd'hui la boucle enfin bouclée sous la forme d'un EP intitulé Vomitum Tempestas que le label texan Nuclear War Now! Productions éditera le 30 juin au format vinyle et que l'on peut déjà écouter dans son intégralité en version dématérialisée ci-dessous ou sur la page Bandcamp du label. Produit par le très réputé producteur Harris Johns (qui travailla notamment avec Immolation et Kreator), l'EP offre un résultat prodigieux allant au-delà des espérances. On y retrouve un rendu ultra agressif digne des premières démos d'Imprecation, mais aussi de la dernière en date, Jehovah Denied (2012) qui présente des similitudes en terme de compositions et de riffs avec Vomitum Tempestas. Il y a une certaine majesté dans les structures, particulièrement quand Elizondo apporte sa touche personnelle aux claviers, et un impact réel, puissant, dégageant un côté maléfique et malfaisant dont l'empreinte est prégnante sur tous les morceaux. Enfin, le travail accompli sur les guitares, impeccable dans sa production et son rendement, mérite d'être grandement souligné ici. Malgré les drames qu'il a traversés, Imprecation montre sur cet EP que des événements les plus terribles peuvent naître des miracles que seule la musique peut nous offrir.


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