Tandis que nous entamons déjà la seconde moitié de l'année 2016, Ravage Cérébral a profité des vacances pour faire le point sur les sorties récentes (ou à venir) d'albums dans la catégorie metal extrême à chant féminin. Dix voix, dans des domaines aussi variés que le death, le black ou le thrash, ont retenu notre attention. Petite revue d'effectif en attendant une rentrée qui s'annonce chargée.
Mallika Sundaramurthy (Abnormality) :
Mallika est devenue en quelques années une figure importante et respectée de la scène brutal death metal avec Abnormality, mais aussi avec Castration et Parasitic Extirpation (bien qu'elle ne fasse plus partie de ce dernier). Elle est aujourd'hui en passe de devenir une icône grâce au succès obtenu par le dernier album en date d'Abnormality, Mechanisms of Omniscience, qui a bénéficié d'une grosse promotion sur le label Metal Blade Records. Il faut dire aussi que le chant impressionnant de la jeune artiste, qui travaillait avant dans l'univers du jeu vidéo, est pour beaucoup dans le succès rencontré par la formation américaine.
Chaney Crabb (Entheos) :
Chaney Crabb a vraiment commencer à se faire remarquer en 2014 quand elle posté sur YouTube une vidéo la montrant en train de chanter un morceau du groupe Veil of Maya. Aujourd'hui à la tête du combo américain Entheos, elle fait partie de ces très rares femmes à officier dans des groupes de death/prog. Sa voix puissante qui ne craint pas les changements de rythme s'adapte idéalement à la technique moderne et exigeante des trois musiciens qui complètent la formation. Écoutez, si ce n'est pas encore fait, le dernier album en date d'Entheos, The Infinite Nothing, sur lequel la chanteuse excelle tout du long.
Tatiana Schmailyuk (Jinjer) :
Jinjer est un groupe qui a beaucoup évolué depuis ses débuts. En mal, diront certains, en bien, diront d'autres. C'est l'éternel débat quand une formation décide d'ouvrir son champ à d'autres styles musicaux. Quoi qu'il en soit, Jinjer peut toujours compter sur sa chanteuse Tatiana qui demeure une figure charismatique du metal extrême. Toujours aussi percutante dans le chant lourd, la belle ukrainienne a beaucoup travaillé les tons clairs ces derniers temps, ce qui va forcément se ressentir sur le prochain opus du combo, King of Everything, dont la sortie est imminente. Tatiana montre qu'elle est de plus en plus à l'aise dans le chant alterné crié/clair. D'ailleurs, elle est peut-être devenue l'une des meilleures en la matière.
Fernanda Lira (Nervosa) :
On ne présente plus Nervosa. Le trio 100% féminin est devenu en quelques années l'un des porte-drapeaux de la scène thrash sud-américaine. Il y a peu, les brésiliennes ont confirmé ce statut avec leur album, Agony, qui regorge de morceaux aussi addictifs que ravageurs. Jouissant d'une expérience scénique qui fait le bonheur de nombreux fans du monde entier, le combo peut toujours compter sur l'énergie débordante de sa chanteuse et bassiste Fernanda Lira qui, en plus d'être joli, possède un réel talent dans le chant thrash typique. L'avenir semble plus que radieux pour la jeune femme et ses deux partenaires.
Marloes Voskuil (Izegrim) :
Intégrée dans Izegrim en 2004 en tant que bassiste, Marloes Voskuil a peu à peu apporté sa petite touche de féminité au sein du groupe néerlandais pour en devenir finalement la chanteuse officielle à partir de 2008. De l'énergie, l'artiste à la longue chevelure blonde n'en manque pas, aussi bien sur scène que sur disque, même si le dernier album en date, The Ferryman's End, n'est peut-être pas à la hauteur des attentes. Néanmoins, Marloes nous laisse encore une fois béats d'admiration avec son chant death/thrash qui est certainement l'un des plus efficaces qu'on ait pu entendre depuis longtemps.
Cara McCutchen (Mortillery) :
Solidement installé au cœur de la prolifique scène metal extrême canadienne, Mortillery, en plus d'être un groupe de talentueux musiciens à la bonne humeur communicative, peut se vanter de posséder dans ses rangs un pur joyau du nom de Cara McCutchen. Pétrie de talent, la jeune artiste sait exploiter son chant thrash à la perfection, apportant une touche qui flirte de près avec les années 80. Une approche qui ne peut que ravir les plus nostalgiques d'entre nous même si le public plus jeune, nourri au thrash de papa et maman, peut aussi y trouver son compte. Précipitez-vous sans attendre sur la dernière galette du groupe, Shapeshifter.
Clarissa Badini (Tartarus) :
Quasiment inconnu il y a quelques mois, Tartarus est apparu sans crier gare de sa Pennsylvanie natale, armé d'un gros son blackened death qui s'est affirmé assez rapidement jusqu'à la sortie cette année d'un premier album en indépendant, le remarquable Et Eritis Sicut Dii. Figure de proue de la formation américaine, Clarissa Badini développe une technique de chant superbement aboutie qui montre une certaine aisance à alterner dans un même morceau le chant black et le chant death, chose qui n'est pas toujours évidente à faire et qui demande, on n'en doute pas, énormément de travail. Souhaitons que ce groupe prometteur se fasse remarquer par un label, ce ne serait que justice.
Morgan Weller (Lustravi) :
Parmi les groupes de black metal à tendance occulte qu'on voit fleurir depuis un certain temps, Lustravi sort du lot, emmenée par une chanteuse qui impressionne, Morgan Weller. Apparaissant le visage peinturluré, aussi bien sur scène que sur les photos de presse, la dame manie avec dextérité un chant black typique régulier et suffisamment puissant pour faire trembler les murs. Sorti cette année sur le label Obscure Musick, Cult of the Blackened Veil, est un premier opus qui, bien que souffrant de quelques erreurs de jeunesse, nous fait découvrir un groupe au fort potentiel, emmené par une chanteuse cultivant le mystère et faisant preuve d'une maîtrise intéressante des arts obscurs.
Spleen (Malevolentia) :
Deux albums, sortis respectivement en 2005 et 2011, ont fait de Malevolentia une figure imposante de la scène black metal symphonique, le groupe de Franche-Comté ayant apporté sa touche personnelle en chantant ses morceaux dans la langue de Molière. Sorti récemment chez Epictural Production, le troisième chapitre, intitulé République, est un jet puissant et vindicatif qui permet notamment d'apprécier le chant de Spleen, part féminine du groupe. Un chant chaotique, dépressif et destructeur que l'artiste va puiser au fond d'elle-même au prix d'un superbe effort qui force l'admiration. Malevolentia est à écouter impérativement pour tout fan de black sympho qui se respecte.
Polina Berezko (Grace Disgraced) :
En un peu plus de dix ans de carrière et trois albums (le dernier en date, Lasting Afterdeaths, étant tout juste sorti via Razed Soul Productions), Grace Disgraced s'est taillé une solide réputation d'outsider de la scène death metal d'Europe de l'Est. Le groupe moscovite attire surtout l'attention par la présence dans ses rangs de Polina Berezko, jeune chanteuse assez remarquable, dont le timbre empruntant au death old school, avec parfois une petite pointe de thrash (la demoiselle est également la chanteuse d'un groupe thrash appelé Flash of Aggression), se marie très bien avec la base instrumentale qui lorgne vers le technical death. On n'a pas fini d'entendre parler de Grace Disgraced.
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