Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Mutilated - Resurrected (1991) :
Quel dommage que Mutilated n'ait pas vécu longtemps. Le groupe fondé à Bourg-en-Bresse en 1987 possédait toutes les qualités requises pour devenir une référence du death français et même européen. Restera de leur passage deux témoignages sous forme de démos, Psychodeath Lunatics, que nous évoquions dans cet article, parue en 1988, et Resurrected trois ans plus tard. Sur cette dernière, le groupe maîtrise son art à la perfection avec un Philippe Herbaut plus maléfique que jamais au chant et un Michel Dumas (toujours actif aujourd'hui avec Agressor) aux doigts de feu à la guitare. Resurrected était la suite idéale de Psychodeath Lunatics avec un death authentique, ténébreux et majestueux tutoyant la perfection. Bref, du très grand death metal, viscéral et impitoyable, que l'on réécoute de nos jours en étant empli d'une émotion qui nous transperce de part en part.
Disabled - The Fall of Christ (1993) :
Restons en France avec ce groupe bordelais d'une férocité absolue, pas si éloigné de Mutilated au niveau du style musical. Sur cette deuxième démo parue en novembre 1993, les quatre musiciens montrent une remarquable complémentarité en pratiquant un death rapide et particulièrement malsain qui ne s'embarrasse pas de détours inutiles. Les uppercuts, les directs du gauche et du droit et les coups fourbes sous la ceinture s'enchaînent comme des perles, à l'image de morceaux comme Burning Pentagram et The Forest of the Damned qui atteignent des sommets d'intensité et de brutalité comme seul le death de cette époque pouvait nous en offrir. Deux autres démos du même acabit suivront en 1995 avant que la formation ne s'éteigne subitement trois ans plus tard.
Carnifex - Decadence (1991) :
Attention, nous ne parlons pas ici de la bouse infâme deathcore pour midinettes du même nom mais, bien du groupe finlandais né en 1989 et décédé quatre ans plus tard. Ce Carnifex-là ne nous laisse qu'une démo de son passage sur terre, parue en 1991. Un objet unique en son genre composé de cinq morceaux de pure violence imprégnés d'un death d'une grande brutalité, aux riffs assassins, parfois proche du grindcore avec des parties assez techniques par intermittence et des changements de rythme à vous filer des crampes, le morceau Disturbed One étant un bon exemple du descriptif que je fais, même si les quatre autres valent également le coup. Pour la petite histoire, Veijo Pulkkinen, qui officiait à la batterie sur cette démo colossale, est toujours actif aujourd'hui au sein de Cadaveric Incubator.
Malediction - Framework of Contortion (1991) :
Figure imposante de la scène death metal du Royaume-Uni depuis 1990 même si, paradoxalement, il n'a toujours pas sorti d'album, Malediction confirmait sur cette deuxième démo parue en octobre 1991 tout son potentiel grâce un death aux frappes chirurgicales, saignant et sans concession, et penchant fortement vers le grindcore. C'était de toute façon la marque de fabrique de ce groupe qui s'est rappelé à notre bon souvenir l'année dernière en sortant un excellent EP, The Soil Throne, très proche musicalement de ce qu'il proposait déjà dans les temps anciens. Une fidélité qui impose le respect et qu'on espère voir récompensée un jour, Malediction étant une formation, à mes yeux, cruellement sous-estimée.
Immortal Fate - Faceless Burial (1992) :
Cette démo, la quatrième de ce groupe fondé en Californie en 1989, sent à plein nez le vieux Autopsy des débuts mais, pas que. À l'écoute des quatre morceaux qui la composent, on découvre une source d'inspiration aux multiples ramifications allant de Rottrevore à Morpheus Descends en passant par Cannibal Corpse. Bon, vous l'aurez compris, c'est du gros death baveux, bien taillé et sculpté dans l'os, typiquement calibré pour les petites virées nocturnes dans les nécropoles méphitiques.
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