Né en 2018 dans le New-Jersey, sous l'impulsion de Chris Demydenko (Disma, Mausoleum) et Joe Aversario (Altar of Gore), Blasphematory s'est toujours évertué à pratiquer consciencieusement un death old school brut de décoffrage, décision qui l'a amené vers une certaine notoriété même si les profondeurs de l'underground demeurent toujours son refuge. Dans ces ténèbres environnantes, le groupe a puisé son inspiration en fouillant dans les pourritures les plus viles du monde, ce qu'il leur a valu l'attention de labels indépendants tels que Nihil Verum Nisi Mors (qui fit paraître leur premier EP, Depths of the Obscurity, en février 2019 puis, l'album du même nom quelques mois plus tard) et Nuclear Winter Productions (qui géra la sortie de The Lower Catacombs en mai 2022, et dont il sera question ici).
The Lower Catacombs fut révélé alors que le guitariste Tom Deceiver (du groupe Altar of Gore lui aussi) venait de compléter l'effectif. Pour ceux qui sont familiers d'Altar of Gore (dont nous discutions ici), l'influence du groupe se fait ressentir sur ces sept compositions. On y retrouve en effet les mêmes attraits blasphématoires et horrifiques de cette entité avec ce death profond, malsain, sombre et irrésistiblement attiré vers les contrées délétères du black metal que Blasphematory explore avec minutie sur des morceaux comme Flooded Graves, Key to the Furnace, ou encore le remarquable morceau d'ouverture, Cruciform Shadows, pièce maîtresse de cet album, qui dérive en territoire death scandinave grâce à des éléments mélodiques très obscurs issus de l'école suédoise de la fin des années 80 et du début des années 90. Globalement d'ailleurs, la Scandinavie est bien présente sur ce disque avec une inspiration pouvant provenir de Demigod, Gorement ou Abhorrence, tandis que du côté des influences américaines, on ira plutôt chercher vers Morpheus Descends ou Funebrarum.
Cependant, ces influences peuvent également dériver vers quelque chose de plus pernicieux, plus scélérat et même plus profond quand le groupe décide de prendre son temps sur des morceaux plus longs. Leur death s'insinue alors en territoire doom sur The Corruption of Saints, et ce avec une certaine réussite, avant que l'album ne s'achève par un single éponyme au rythme syncopé, écrasant et taillé dans le roc, plus proche d'Incantation dans sa démarche stylistique. Ajoutez les vocaux gutturaux et caverneux de Joe Aversario et vous avez là un album qui n'a jamais aussi bien porté son nom.
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