EXTREMELY ROTTEN PRODUCTIONS MET LE DEATH DANOIS À L'HONNEUR.
Fondé à Copenhague en 2011, Extremely Rotten Productions a toujours soutenu avec ferveur les groupes death metal de la scène danoise qui fut longtemps en retrait derrière ses imposants voisins suédois, finlandais et norvégien avant d'acquérir tardivement ses lettres de noblesse. À titre personnel, je ne remercierai jamais assez ce label de m'avoir fait découvrir Deiquisitor, dont le dernier album en date, Apotheosis, sorti l'année dernière, m'a captivé. Bien que ce combo ne figure pas sur le nouveau split proposé par le label, on se jette tout de même à corps perdu, et à nos risques et périls, dans ce second chapitre de Tetralogy of Death, dont le but est tout simplement de faire découvrir aux auditeurs quatre groupes contemporains de la scène death du Danemark. Le label s'est appliqué à choisir des formations à l'identité forte ayant chacune leur propre vision et leur propre rendu du death metal. Ascendency, par exemple, offre un mélange subtil de death et de black dévoilant une ambiance très sombre sur A Purifying Flame. Avec dans ses rangs des membres ou ex-membres de Septage, Phrenelith et Hyperdontia, on pouvait s'attendre forcément à quelque chose de très inspiré. Chaotian nous entraîne sur des terres encore plus hostiles avec le terrifiant Vectors of Pestilence (Circles of Ubiquitous Mutilation). Leur death chaotique et méphitique est comme un cauchemar qui prend vie devant nos yeux à l'image de ce que le trio proposait déjà sur son sulfureux album Effigies of Obsolescence sorti en 2022. Septage arrive ensuite avec Sewage Spa, morceau le plus court du split, sur lequel le groupe récemment séparé fait montre de tout son étalage dans le deathgrind le plus insolent et crasseux qui soit. Ceux qui ont écouté l'album Septic Worship (Intolerant Spree of Infesting Forms) savent de quoi je parle. On termine enfin avec un petit bijou signé Sequestrum, groupe dans lequel on retrouve des membres de Phrenelith, Undergang et Chaotian (tiens donc), qui nous dévoile un Harvesting the Body Farm d'une grande profondeur, lourd et puissant, aux vocaux terrifiants et s'achevant pas un solo de guitare aux allures cosmiques. Précision importante : chaque groupe a enregistré pour l'occasion un morceau inédit ne figurant sur aucun autre disque, cela va de soit. Si vous avez un esprit curieux et avide de découverte, cette mini-compilation, que Extremely Rotten Productions sort en partenariat avec Night Shroud Records, label du Colorado, devrait satisfaire à vos besoins.
HAMMERHEART RECORDS RÉÉDITE "TRIBULATED BELLS" DE SADISM.
Sadism n'a sans doute rien montré d'aussi beau que ses premières années (d'une longue carrière débutée en 1988 sous le nom de Black Vomit) avec ses deux premières démos, Perdition of Souls et From the Perpetual Dark, sans oublier Tribulated Bells, bien sûr, premier opus des chiliens paru en 1992 chez Toxic Records, sur lequel sévissait Ricardo Roberts et Juan Pablo Donoso (Pentagram Chile) qu'il est important de citer puisque les deux lascars sont toujours dans l'aventure trente-cinq ans plus tard. Tribulated Bells était et demeure encore aujourd'hui un des plus beaux sommets d'irrévérence à l'ordre établi. Opus chaotique par excellence, habité d'une haine et d'une terreur sans nom, il était la quintessence du death et du thrash, le mariage parfait entre les deux genres et le symbole d'une époque en mutation quand le death metal était dans une phase de créativité très intense. Sa réédition à partir du 24 janvier de l'année prochaine par le label néerlandais Hammerheart Records est donc une excellente initiative qu'on ne peut que saluer, d'autant plus que les petits plats ont été mis dans les grands avec une parution en vinyle (couleur noir ou vert, au choix), plus un double CD qui, en plus de l'album, contient les deux démos classiques du combo de Santiago, citées plus haut et parues respectivement en 1989 et 1991, plus l'EP Darkside sorti en 1993 juste après Tribulated Bells. Violent, brutal, classique de chez classique, c'est la vieille école du death sud-américain qui nous éclate à la tronche ici.
DESTRUCTION DÉVOILERA SON NOUVEL ALBUM, "BIRTH OF MALICE", EN MARS 2025.
On ne présente plus Destruction, légende vivante du thrash metal née en 1983 et dont l'aventure se poursuit aujourd'hui grâce à un inépuisable Marcel Schirmer, qui aura cinquante-huit ans le mois prochain et qui demeure le seul membre originel et fondateur de l'entité du Bade-Wurtemberg. Destruction, c'est dix-sept albums studio, tous en l'honneur du thrash le plus sincère qui soit, et bientôt dix-huit puisque le combo allemand va rempiler le 7 mars de l'année prochaine avec Birth of Malice. Je ne vais pas vous cacher que j'éprouve une certaine appréhension car, bien évidemment, quand je pense à Destruction, je me souviens des années 80 et des brûlots incendiaires, des purs chef-d'œuvre de thrash metal que sont Infernal Overkill, Eternal Devastation (mon favori, paru en 1986) et Release from Agony. Je me demande légitimement où va Destruction aujourd'hui, si la flamme est toujours là, même si je sais pertinemment qu'on est dans une sorte de revival des vieux groupes thrash en ce moment avec, par exemple, Sacrifice, une autre institution, qui prépare aussi son retour. De plus, le clip que Destruction vient de dévoiler pour le morceau du même nom, extrait de ce nouvel album, tend à ne pas me rassurer, tant je trouve le niveau bien en-deçà de ce que le combo proposait avant. Mais bon, le lineup ayant beaucoup évolué et le temps ayant fait son œuvre, il faudra sans doute ne pas s'attendre à quelque chose de miraculeux. Saluons néanmoins le fait que Destruction soit toujours là aujourd'hui, prêt à remonter sur le ring.
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