lundi 29 décembre 2025

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 39


Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.

Mortuary - Blackened Images (1990) :
Fondé en 1988 à Monterrey, Mortuary débarque dans une époque où le death metal et le thrash metal sont encore très liés l'un à l'autre même si certains groupes ont déjà commencé à prendre la tangente pour emprunter une voie plus sombre qui mènera véritablement à l'avènement du death. Après une démo parue en 1989, le combo mexicain dévoile son premier album, Blackened Images, l'année suivante. En un peu moins de trente minutes, les quatre latinos déchaînent les enfers en multipliant les brûlots avec une facilité déconcertante grâce à un mélange astucieux et corrosif de death et de thrash dont les influences peuvent très bien aller de Sepultura à Sarcofago, en passant par Massacra et Merciless. Du pur concentré d'énergie que Mortuary renouvellera cinq ans plus tard sur Shine of the End, avant que la séparation ne soit actée en 1997 après seulement neuf ans d'existence. Cependant, et ce fut une énorme surprise, Alberto Martinez, premier guitariste de la formation, reforma celle-ci en 2008 avec un nouveau lineup.

Denial of God - The Horrors of Satan (Painkiller Records, 2006) :
Sur les terres du black metal scandinave, Denial of God vit le jour au Danemark alors que le genre était en pleine expansion en raison de la vague ayant déferlé de Norvège. Néanmoins, il eut tout de même fallu attendre quinze ans, le temps que le lineup se stabilise tant bien que mal, pour que le groupe sorte enfin son premier album. Une attente qui valait la peine tant The Horrors of Satan fut une réussite sur tous les points. Du chant à l'instrumentation, en passant par les paroles, les danois ouvraient un livre de sortilèges obscurs en proposant un black viscéral aux structures énigmatiques, capable de prendre des atours tantôt radicaux, tantôt épiques dans ces moments les plus mélodiques, comme sur The Book of Oiufael, par exemple, ou l'imposant The Iron Gibbet. C'était du black metal sophistiqué, en somme, toujours d'actualité aujourd'hui puisque le groupe poursuit son périple sur les terres désolées.

Mortality - Eternal Prophecy Reigns (Demo Collection 89-91) :
J'ignore en quelle année est sortie cette grosse compilation mais, quoi qu'il en soit, il y a des choses à en dire. L'objet rassemble les trois premières démos de ce groupe suédois fondé en 1987. Le groupe s'est toujours attaché à pratiquer un thrash metal old school d'une très grande sincérité, dans la veine de Mezzrow. C'était le genre de thrash que l'on pouvait se coller dans les oreilles en allant faire une petite session de skate dans les rues surchauffées des grandes agglomérations, du thrash à l'énergie communicative, très typé américain et, forcément moins entendu durant cette période dans les contrées nordiques qui étaient déjà à fond dans le death ou le black. Une vraie curiosité donc, d'où l'initiative intéressante qui fut prise de rassembler ces trois démos tombées aux oubliettes sur un seul disque, pour un plat copieux de plus de cinquante minutes d'écoute.

Death Vomit - Gutted by Horrors (Xtreem Music, 2014) :
Cela fait un moment que ce groupe chilien ne donne plus trop de nouvelles, cet album étant à ce jour le seul de sa discographie. C'est bien dommage car, Death Vomit a tout du groupe de death metal sud-américain délétère et malsain. Aucun des douze morceaux contenus dans la galette ne dévie de sa ligne directrice, demeurant solidement ancré dans un death de la vieille école, pestilentiel à souhait, empruntant à Putrid Yell ou à Sadistic Intent, si l'on veut se référer à quelques glorieux anciens. La mécanique est bien huilée, redoutablement efficace dans tous les compartiments et suffisamment rodée pour vous donner des cauchemars pendant un certain temps. Vous voici avertis.

Patologicum - Hecatomb of Aberration (Crude Entertainment, 2003) :
À propos de cauchemars, Patologicum pourrait bien vous en donner également. Ce groupe polonais, natif de Cracovie en 2000, débuta sa carrière sur les chapeaux de roue en sortant un album, Hecatomb of Aberration, dès son premier essai discographique, en 2003. Bien qu'il s'agisse là de son seul et unique long jet (il y eut une démo et quelques splits par la suite avant une séparation en 2008, suivie d'une brève reformation en 2013), le groupe frappait un gros coup en pratiquant un brutal death metal de toute première qualité, avec un penchant pour le deathgrind, le tout dans un style très calibré vieille école. La majorité des morceaux, évidemment très courts, s'ancraient dans une imagerie gore typique qui aurait parfaitement convenu pour la bande-son de n'importe quel film d'horreur. Du bel ouvrage que les puristes apprécieront à sa juste valeur.

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