Je ne vous apprendrai rien en disant que le death metal et le film d'horreur ont toujours entretenu une relation très proche, le premier s'inspirant beaucoup du second à l'image de nombreux groupes fouillant dans les archives de ce genre cinématographique pour y trouver les ingrédients nécessaires aux compositions qui figureront sur leurs futurs albums. Pestilent Death fait partie de ces formations entretenant depuis ses débuts en 2010 à Los Angeles un lien solide et affectif avec le cinéma d'épouvante. Un lien qui s'est toujours traduit aussi bien dans les morceaux qu'ils ont conçu que pour les pochettes de leurs albums, jamais avares en référence.
Après deux démos et un EP parus entre 2012 et 2014, les californiens se décidaient à franchir un cap important en 2016 avec la parution de Eulogies of Putrefaction, leur premier album. Sans surprise, ce dernier révélait le goût prononcé du quatuor pour les ambiances horrifiques avec moult zombies, cimetières, cadavres et autres squelettes de retour de la tombe. Au-delà de l'aspect purement esthétique de ce disque, aspect auquel il faut accorder de l'importance afin que toute l'imagerie ayant attrait à l'horreur puisse se révéler efficace, le groupe prend soin ici de concevoir des morceaux racontant chacun leur petite histoire mortifère. On y voit ainsi des galeries de personnages que l'on n'aimerait pas rencontrer, du profanateur de sépultures aux lâches penchants nécrophiles, au psychopathe prenant un plaisir obscène à torturer ses victimes, en passant par un passionné de films d'horreur qui a sans doute trop regardé Massacre à la tronçonneuse.
Au milieu de ce chaos où les odeurs de pestilence pourraient presque être palpables, les californiens s'expriment musicalement dans un registre death metal old school très intéressant, parfois sur un rythme endiablé pas très loin du death/thrash, comme sur Unearthly Immolations ou la bonne reprise de Necrocannibal de Mortician, parfois sur un rythme beaucoup plus lent (Premonitions of Misery et The Lament Configuration) où le groupe se rapproche d'un death/doom massif et lugubre à la Mortiferum. On peut aussi ressentir des influences venant de Necrophagia (grand adepte du death gore devant l'éternel) sur Chainsaw Debauchery, hommage direct à Massacre à la tronçonneuse, comme évoqué plus haut, même si, on ne va pas se le cacher, c'est surtout l'école du vieux death putride et malsain de l'Amérique du Sud qui est mise en avant sur cet album. La formule a beau être d'une simplicité confondante, Pestilent Death la travaille avec une dextérité qui a de quoi imposer le respect.
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