dimanche 6 octobre 2024

LE COIN DES DÉMOS (06/10/24)


Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.

Real Hell - Beneath the Pillars of Mortality (Old Skull Productions, 2023) :
Quand il était tout jeune, l'artiste finlandais Markus Ketonen était chanteur et guitariste d'un groupe de death metal appelé Monstrosity (à ne surtout pas confondre avec la formation américaine du même nom toujours en activité aujourd'hui) dont l'existence fut si éphémère qu'il ne fit paraître qu'une démo, Theatre of Operations, en 1991. Plus de trente ans plus tard, c'est avec un autre projet, Real Hell, que l'on retrouve Ketonen, seul maître à bord de cette rutilante cylindrée dont la première démo, Beneath the Pillars of Mortality, est, disons-le clairement, un remarquable exercice de style s'inscrivant dans la tradition la plus pure du death old school. Avec un son qui flirte parfois vers le blackened death et une voix qui rappelle celle de Nocturno Culto (Darkthrone, Sarke), Real Hell parvient à placer la barre très haut grâce à des compositions bien travaillées qu'un morceau comme Death Justice Penalty, point d'orgue de cet objet, met en exergue en étant porté par une instrumentation d'une solidité à toute épreuve. Quand il ne chante pas, Markus Ketonen excelle dans la créativité sur des pièces instrumentales très inspirées, The Wrought Iron Gate of Abyss étant un bon exemple. On obtient au final une superbe démo qu'on aurait tort de zapper tant le death de l'école scandinave s'exprime ici dans toute sa plénitude.

Rigorist - Demo '23 (Gurgling Gore, 2023) :
Avec un lineup composé de membres de Gutted et Mephitic Grave (dont l'album paru cette année, Dreadful Seizures, est une pièce de premier choix), pas étonnant que Rigorist se soit fait rapidement remarquer sur sa première démo. Les trois morceaux qui la composent dégagent une puissance phénoménale en proposant du death évoquant beaucoup les premiers essais discographiques de combos réputés comme Incantation (sur Lobotomy, par exemple) ou Immolation (quelle tuerie absolue que Disciplined Suicide). La Hongrie serait-elle en train d'acquérir ses lettres de noblesse sur le grand échiquier du death ? Ça en prend sérieusement le chemin.

Pile of Skulls - Abhorrence (2024) :
Nous sommes ici sur un énième projet de l'inépuisable Rogga Johansson, artiste aux mille visages qui fait partie des personnalités charismatiques de la scène death metal. J'aurais envie de dire, à l'écoute de cette démo, qu'il s'agit sans doute du projet de trop ou de la goutte d'eau qui fait déborder le vase, tant les morceaux proposés souffrent d'un manque d'inspiration à tel point qu'ils se ressemblent tous. C'est un peu comme si l'on écoutait le même single décliné sur des rythmiques tantôt rapides, tantôt plus lentes, avec des transitions qui ne fonctionnent pas du tout et qui ont été posées là simplement pour colmater les brèches. Ce cher Rogga, malgré tout le respect que j'ai pour lui, devrait arrêter une bonne fois pour toutes de nous prendre pour des billes.

Vér - S/T (2024) :
Retour en Hongrie avec cette nouvelle formation en provenance de Budapest dans laquelle on retrouve des artistes expérimentés, membres de groupes comme Iron Steel, Retorsion ou Drünken Bastards. Le quintette navigue ici sur des eaux agitées en optant pour un death lourd et puissant qui exprime toutes ses qualités lorsque le tempo s'accélère, un morceau comme Kripta en étant le révélateur. D'inspiration plutôt scandinave, la démo nous fait revisiter les années 90 en proposant des moments qui rappellent un peu le Grave des débuts. Premier essai concluant.

Obscenum - Intercranial Existence (2024) :
Puisqu'il est question de death scandinave, Obscenum touche sa bille dans ce domaine. Les gars étant finlandais, cela facilite les choses. Là aussi, on tient une démo très ancrée dans le death de la vieille école du début des années 90, puissant, corrosif et malsain, sur trois morceaux très bien conçus recelant d'indéniables qualités dans les structures. On y appréciera notamment les guitares, volontairement mises en avant afin d'accentuer le côté écrasant des compositions. Dites-vous bien que le membre le plus âgé de ce groupe n'a que vingt-et-un ans et que deux autres sont encore mineurs. De quoi d'ores et déjà imposer le respect.

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