Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Blood Feast - Face Fate (New Renaissance Records, 1987) :
Si le thrash metal devient très populaire à partir de 1984, c'est surtout en 1987 qu'une bascule importante s'opère avec d'une part la parution d'albums majeurs comme Among the Living d'Anthrax, The Legacy de Testament (premier album des californiens) et, d'autre part, la percée de groupes donnant naissance au death metal, comme Possessed ou Death. Dans ce foisonnement de sorties, nombreux sont les groupes qui se noient dans la masse. Ainsi, Blood Feast, qui est toujours en activité aujourd'hui (les gars du New-Jersey ont sorti le mois dernier leur quatrième album studio, Infinite Evolution), n'ont acquis que tardivement leurs lettres de noblesse, alors que 1987 fut pourtant une année bien remplie pour eux avec un album, Kill For Pleasure, suivi d'un EP 4 titres, Face Fate, sur lequel Gary Markovitch excellait au chant, tandis que les sections rythmiques étaient aussi vrombissantes qu'un régiment d'infanterie. Cet EP, qui se réécoute aujourd'hui avec un plaisir intact, montre à quel point Blood Feast était cruellement sous-estimé.
Protakill - Protakill (1994) :
Ce trio de Chicago n'a laissé qu'une démo 4 titres de son bref passage sur cette terre mais, quelle démo. En plein âge d'or du death metal (cette période de créativité intense qui va de 1990 à 1995), Protakill s'installe avec aisance dans la filière rugueuse avec un style qui rappelle beaucoup Immolation, voire la période pré-Immolation à la Rigor Mortis. Du grand ouvrage, hélas seul témoignage discographique de ce groupe.
Fracture - Avulsion (Warhead Records, 1995) :
À une époque où la scène death metal australienne était encore assez confidentielle comparée aux mastodontes américains et scandinaves, Fracture, groupe de Melbourne, parvint à se démarquer avec cette première démo qui proposait un death brut de décoffrage et extrêmement malsain, le tout renforcé par un son crasseux donnant un effet encore plus sombre à l'ensemble. Après un EP paru trois ans plus tard, le groupe disparut corps et âme de manière très subite.
Mortal Slaughter - Destiny (Carnage Records, 1992) :
Après une démo parue en 1990, Mortal Slaughter passe à la vitesse supérieure deux ans plus tard en dévoilant son premier album, Destiny. Le combo polonais y montre de remarquables facultés en pratiquant un death lugubre qui pourrait encore aujourd'hui servir parfaitement de bande-son pour des films d'horreur. Si l'instrumentation est très solide dans toutes les sections, c'est ici le chant, très bas, qui impressionne et qui sied idéalement au style développé sur cet album d'une durée de quarante minutes pour sept morceaux.
Devourment - Impaled (Corpse Gristle Records, 1997) :
En plein essor du brutal death metal, Devourment déboule de son Texas natal armé d'un brûlot, Impaled, première démo du groupe toujours actif aujourd'hui. En trois morceaux, le quintette imposait sa loi avec du BDM franc du collier, authentique, rude et implacable, renforcé par le chant incroyable du regretté Wayne Knupp (qui décéda dix ans après ce petit chef-d'œuvre). Si vous recherchez la perfection dans ce style musical, vous la toucherez du doigt avec cette démo.
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