Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de metal extrême tapis dans les profondeurs de l'underground.
Mevrtre - Mevrtre (2025) :
Fondé par deux artistes corses, ce mystérieux projet né à Ajaccio dévoile sur sa première démo quatre morceaux profondément enracinés dans un black metal radical up tempo qui va sans doute rappeler à beaucoup le style que pratiquaient les groupes français ayant appartenu aux fameuses Légions Noires des années 90. On retrouve ainsi des influences venant aussi bien de Vlad Tepes que de Bélkètre ou Mütiilation, soit du black sous son aspect le plus vampirique mais aussi, le plus punk de par la rapidité qui s'exerce dans l'instrumentation. Un bel hommage aux anciens, en somme, très bien restitué sur des morceaux comme Corroded, Movldy, Rotting Candles ou Les Révélations dv Baldaqvin. Les amateurs de raw black metal ne seront pas déçus.
Karyorrhexis - Graven Odes (2025) :
Ce groupe australien né à Melbourne en 2020, et dans lequel évolue notamment Brandon Gawith, batteur de Cemetery Urn, propose sur cette démo du blackened death metal bien conçu, articulé sur de solides compositions aux multiples reflets, pouvant amener à la contemplation et au thème récurrent de la guerre. Ainsi, les intervalles plus élaborés et énigmatiques, entre death doom et war metal, sont très intéressants, révélant des trésors d'ingéniosité parfois bluesy sur certains riffs de guitares. L'ambiance sombre et monotone qui se dégage de l'ensemble est le petit plus qui rend cette démo passionnante à plus d'un titre, tout cela gravitant autour d'un style finalement très old school dans sa structure. À écouter séance tenante pour ceux qui voudraient sortir des sentiers battus.
Superstition - Surging Throng of Evil's Might (2018) :
Ce groupe mexicain s'avère déroutant à plus d'un titre sur cette première démo datée de janvier 2018 (un album est ensuite paru l'année suivante, le seul à ce jour) en pratiquant un death maquillé en black metal. Certes, dès la première écoute, l'on sent la puissance écrasante et suffocante du death metal abyssal pratiqué par des formations connues telles que Preadatory Light, Cruciamentum ou Ossuary. Mais, il y a aussi dans tout cela quelque chose de plus diabolique, de plus lugubre qui hante les compositions et qui va alors rapprocher Superstition de groupes plus enclins au blackened death ou au black radical comme Mortem, Funeral Chant ou Grave Miasma. Le rendu demeure, quoi qu'il en soit, fabuleux sur les quatre morceaux partagés ici, avec cette impression constante de naviguer entre deux eaux.
Sépulcre - Ascent Through Morbid Transcendance (2020) :
Alors qu'un nouveau disque se fait désespérément attendre (il faut dire que ce sacré Kev Desecrator est très occupé avec ses multiples projets, notamment Venefixion, Profanation et Deströyer 666), il est toujours bon de se replonger dans les débuts de Sépulcre, groupe fondé en Bretagne en 2012 sous le nom de Demonic Oath avant d'opter pour cette identité huit ans plus tard. Sur cette démo inaugurale, le combo montrait déjà un solide potentiel en proposant un death typiquement old school, digne des fondements du genre et essentiellement tourné vers les années 90. La tension est extrême sur chaque morceau, se développant dans une ambiance malfaisante, délétère, portée par des rythmiques barbares et un chant guttural à glacer le sang. Bref, un superbe death de la vieille école, fidèle à ses racines, par un des meilleurs groupes français. On attend maintenant une suite à Cursed Ways of Sheol, l'EP paru en 2022.
Inaudible Dialect - Demo (2025) :
Terminons par une curiosité que vous allez soit apprécier, soit détester avec ce projet énigmatique derrière lequel se cache un artiste un peu touche-à-tout s'adonnant à des mélanges aussi bizarres que déroutants. Pour simplifier les choses, disons que globalement nous avons plutôt affaire à du brutal slam death metal mélangé à du goregrind avec un peu de breakdown et une bonne louche de sonorités électroniques qui feraient presque songer à de la techno hardcore. J'ignore si l'artiste qui est derrière tout ça était sous acide au moment où il a composé cette mixture mais, au final, c'est peut-être vous qui risquez de vous retrouver à naviguer au hasard dans les dimensions parallèles que ce type parvient à ouvrir. Vous l'aurez compris, c'est bel et bien à un objet musical non identifié auquel nous sommes confrontés ici.

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