Ça fait toujours plaisir de voir revenir des groupes qui n'avaient plus donnés de nouvelles depuis un certain temps et pour lesquels on a toujours témoigné une profonde affection. Sepolcro et Funest virent le jour au début des années 2010 en Italie (Vérone pour le premier, Milan pour le second) et se sont toujours attachés depuis à déambuler dans les bas-fonds les plus obscurs de l'underground. Obscur, c'est justement l'adjectif qui caractérise le mieux ces deux formations tant le death metal qu'elles pratiquent se trouve plongé dans une ambiance sombre et oppressante, très inspirée musicalement par de solides combos comme Rottrevore, Ascended Dead ou Phrenelith pour Sepolcro, tandis que Funest va puiser son inspiration chez les vieux briscards suédois tels que Dismember, Grave et Interment. Bref, vous aurez compris que nous avons là deux valeurs sûres de la très active scène transalpine, ce qu'a compris le label milanais Unholy Domain Records, qui s'est dit qu'il était temps que ces deux groupes unissent leurs forces. Initiative d'autant plus bienvenue que Sepolcro compte notamment dans ses rangs un certain Hannes Grabstein, membre à part entière de Tenebro depuis 2019 et propriétaire du label Dismal Fate Records, alors que Funest peut compter sur la présence de Tommaso Volpe (Black Oath), Gianmarco Agosti (Valgrind), ainsi que deux membres de Morbus Grave, Eros Collado et Edison. Eh ouais, on peut dire que ça en impose.
Cette association est donc à saluer puisque cela fait quand même un moment qu'on était sans nouvelle majeure des deux groupes, au point qu'on était en droit de se demander si la bête respirait encore, surtout du côté de Funest, très discret depuis la parution de son premier et seul album à ce jour, le magnifique Desecrating Obscurity (Memento Mori), sorti en 2014, même si Unholy Domain Records édita une démo, Scorned Messiah, en 2017. Depuis cette période, les eaux étaient calmes. Quant à Sepolcro, il y eut bien l'EP Amorphous Mass en 2019 en temps que dernier signe de vie en date, via Unholy Domain également, précédé de trois démos parues en 2013 et 2018, le premier album se faisant toujours attendre alors que le combo a presque quinze ans d'existence, entrecoupée par deux années de séparation entre 2016 et 2018.
Les revoir tous deux au format split procure un grand plaisir, d'autant plus que les deux entités ne semblent avoir rien perdu de leur verve pestilentielle à souhait. Du cryptique, du malsain, de l'insalubre et des ambiances fondues dans les ténèbres les plus insondables, en veux-tu, en voilà, les deux groupes délivrant chacun deux morceaux inédits, aux rythmiques assassines, tourmentés et d'inspiration très lovecraftiennes. Si Sepolcro va comme d'habitude droit au but, en ne s'embarrassant pas de fioriture avec son death très direct et caverneux, le chemin emprunté par Funest est plus tortueux sur des morceaux plus longs proposant des détours obscurs par lesquels même les plus aguerris ne s'aventureraient sans doute pas. Le résultat de cette collaboration dépasse les attentes, comment pouvait-il en être autrement de la part de deux groupes aussi fidèles à leurs racines old school ?

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