Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.
On dit souvent que l'union fait la force. Ce dicton prend tout son sens avec Death Pulsation. Forgé en 2024 à Stockholm par des membres de Malakhim et Encryptment, deux redoutables entités qui hantent depuis dix ans les bas-fonds de l'underground suédois, le quatuor signe pour Caligari Records une première démo cataclysmique contenant trois morceaux repoussant les limites de la nuisance sonore, le terme "nuisance" n'étant pas péjoratif, comprenez bien mais, l'apanage d'un groupe donnant l'impression de maîtriser avec beaucoup de sérieux la violence pourtant extrême qui ressort de ses compositions.
La démo commence sans le moindre avertissement par Thunderous Pulse, morceau au rythme effréné conviant au banquet Napalm Death, Terrorizer, Brutal Truth et Nasum, rien que ça. Cette convergence des influences, aussi rugueuse qu'un produit abrasif, pose les bases d'un death metal intransigeant où s'entremêlent thrash, grind et punk. Un tendance qui se confirme sur le titre suivant, Eater of Stars, qui durant un peu plus de trois minutes, assène durement les coups sous la ceinture en s'inspirant du travail accompli par certains membres du groupe avec Encryptment, que nous citions plus haut. Par ailleurs, et Death Pulsation ne s'en cacherait sans doute pas, l'on ressent au fil de l'écoute l'attractivité que peuvent exercer des spécialistes du death/grindcore comme Concrete Winds ou pourquoi pas, histoire de pousser un peu plus loin, Antichrist Siege Machine et Pissgrave. Voilà qui vous pose définitivement le décor. Cependant, le combo scandinave ne se contente pas de conduire à tombeau ouvert. Dans sa propension à déchaîner les enfers, il parvient à créer des détours labyrinthiques qu'un morceau comme Death Salvation laisse entrevoir juste avant sa conclusion, offrant ainsi une ouverture presque salvatrice vers un blackened death metal qui ne manque pas d'allure. C'est dans cette volonté d'ouverture vers des territoires plus sombres que le quatuor atteint un niveau d'excellence lui faisant tutoyer les sommets. Ainsi, de ce chaos primitif naît un ordre relatif conçu comme unique porte de sortie à un auditeur qui, durant dix minutes, en prend pour son grade.
Grâce à l'expérience de ses musiciens, Death Pulsation propose un premier essai d'une incontestable solidité qui, bien que très court (ce sera là notre seul regret), s'inscrit parmi les démos les plus intenses et les plus extrêmes qu'il nous ait été donné d'entendre depuis le début de l'année. Gageons que la formation n'en restera pas là et que la suite est attendue avec une certaine angoisse.
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