Né en janvier 2015, Ravage Cérébral fête ce mois-ci son dixième anniversaire. Dans un précédent article, nous étions montés dans une machine à remonter le temps qui nous avait déposés dix ans en arrière pour voir quels étaient les meilleurs albums de death metal sortis durant cette période. Nous renouvelons ce petit jeu avec, cette fois-ci, une sélection de dix démos marquantes qui ont secoué 2015. Il s'agit d'une sélection sans ordre particulier et pour laquelle chacun sera bien entendu libre de se faire sa propre idée.
Ripping Death - Tales of the Ripper (date de parution : 1er décembre 2015, Iron Bonehead Productions) :
Commençons avec un petit bijou d'irrévérence signé par ce groupe comportant des vétérans de la scène underground transalpine appartenant ou ayant appartenu à des formations comme Baphomet's Blood, Prophets of Doom et In League With Satan. Sur cette démo inaugurale, seule pièce de leur discographie à ce jour, les italiens convoquent autour d'une même table Hellhammer, Repulsion et Cianide en pratiquant comme il faut un death/thrash tout droit sorti des années 80. Les perles s'enchaînent pendant treize minutes dans une atmosphère joyeusement fétide et satanique. Le groupe serait toujours en activité aujourd'hui même s'il n'a plus rien fait paraître depuis.
Phrenelith - Veiled Verses (date de parution : 4 septembre 2015, Extremely Rotten Productions) :
Les danois, qui vont sortir leur troisième album studio le 7 février prochain pour ce qui s'annonce d'ores et déjà comme un des gros événements de ce début d'année, ne rigolaient pas il y a dix ans. Leur style lourd et écrasant était déjà reconnaissable sur cette démo massive dont le style n'était pas sans rappeler ce que la Scandinavie pouvait faire de mieux à la fin des années 80 en matière de death metal. Le groupe imposait sa griffe au monde entier, deux ans avant la parution de son premier opus.
Venefixion - Defixio (date de parution : 18 octobre 2015, Iron Bonehead Productions) :
Débarquant de sa Bretagne natale, le groupe français frappait un grand coup sur cette toute première démo bâtie sur du death/thrash brutal et très inspiré, et sur laquelle se croisaient, au hasard des morceaux, Autopsy, Morbid Angel, Massacre, Repulsion et Vomitory. Le côté traditionnel des compositions, desquelles se dégageait une puissance phénoménale, donnait à cette démo un charme qu'elle n'a pas perdu dix ans plus tard. Le groupe confirmera six ans après avec un premier album plus que réussi qui n'a toujours pas donné suite depuis sa sortie.
Scorched - Scorched (date de parution : 2 juin 2015, Unspeakable Axe Records) :
Tout premier témoignage discographique du groupe du Delaware, les sept morceaux de cette démo étaient d'une justesse incroyable, old school jusqu'à l'os et surtout avec un sens du groove absolument remarquable, chaque single étant un hit à lui seul nous replongeant au début des années 90. Un véritable travail d'orfèvre dans tous les domaines, aussi bien le chant que les instruments, avec notamment de prodigieuses guitares risquant de provoquer de gros headbangs à vous décoller la tête.
Negative Vortex - Tomb Absolute (date de parution : 1er février 2015, indépendant) :
Impressionnant death old school de ce groupe californien qui pouvait aisément dévier vers le doom ou le blackened death selon les morceaux et ponctué par des changements de rythme avec des parties parfois un peu plus techniques et superbement conçues. L'exécution est sérieuse, très appliquée et nous maintient en apnée du début à la fin. Un album du même nom a suivi huit ans plus tard sur le label Sentient Ruin Laboratories.
Reputdeath - The Return of the Living Dead (date de parution : 19 octobre 2015, indépendant) :
Nous avons ici un groupe malaisien actif depuis 2009, fan de films d'horreur vintage et qui a tout simplement voulu transmettre sa passion sur cette petite démo sans prétention très inspirée du groupe Autopsy, notamment celui des débuts. Certes, l'objet n'apportait pas grand chose de nouveau mais, il possédait tout de même un certain attrait pour tout aficionado de death metal old school à l'ambiance horrifique et putride. On se laisse donc facilement bercer par cette démo qui avait le mérite d'aller droit au but.
Urdun - Horror and Gore (date de parution : 12 juin 2015, indépendant) :
On reste dans les thèmes horrifiques avec cette démo particulièrement perverse de gros death de la vieille école dégoulinant de mauvaises intentions et qui sent fort sous les aisselles, de la part de ce groupe en provenance d'Islande. Sans surprise, ces gars s'inspiraient librement de la scène scandinave des années 90, surtout finlandaise, bien que l'on pouvait aussi sentir d'autres influences en provenance des États-Unis avec Autopsy et Necrophagia, par exemple. La recette produisait en tout cas son petit effet sur cette démo qui est la seule de ce groupe tellement underground qu'il n'a toujours pas sorti d'album depuis sa fondation en 2013.
Violent Scum - Festering in Endless Decay (date de parution : 10 novembre 2015, indépendant) :
Qui dit Chili dit death metal de bonne qualité, obligatoirement. Violent Scum n'échappait pas à cette règle sur cette démo 3 titres, la toute première du groupe, d'une indéniable qualité. Un chant parfaitement contrôlé et régulier, très vieille école dans les intonations, porté par d'impeccables riffs, brûlants comme de l'acide, avec un sens du groove qui fait très bien l'affaire ici. Bref, l'Amérique du Sud comme on l'aime.
Cruel Fate - Cruel Fate (date de parution : 10 octobre 2015, indépendant) :
Direction le Canada avec la toute première démo de ce groupe québécois qui proposait ici du death mid-tempo de facture classique agrémenté de subites accélérations qui pouvaient nous emmener vers un son plus thrash. On sent d'ailleurs que les glorieux aînés ne sont pas loin sur ce disque qui nous fait indubitablement songer au Sarkasm des débuts. Le groupe a depuis sorti deux albums, dont le dernier date de 2023 et sur lequel le chant est en français.
Ossuary - Cremation Ritual (date de parution : 3 septembre 2015, indépendant) :
Nous n'allions pas terminer sans ce que l'on peut considérer comme étant l'une des plus grandes démos de death metal de l'année 2015, disons-le clairement. Premier acte discographique du groupe fondé à Madison la même année, première pierre angulaire et premier chef-d'œuvre sur lequel les limites étaient repoussées vers ce que le death avait de plus viscéral, de plus profond, de plus instinctif. C'était le genre d'expérience durant laquelle vous sentiez les ténèbres vous envelopper au moment où vous espériez voir la lumière au bout du tunnel, Izzi Plunkett, la chanteuse, convoquant les esprits à chacune des ses funestes incantations, telle une messagère de mort. Cette démo était l'essence même d'un death metal puisé à la source, un death véritablement incarné et authentique qu'on pourrait presque toucher du doigt.
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