D'abord un peu d'histoire. Mercyless fait partie des premiers groupes de death metal français à avoir percé dans les années 80 avec Massacra, Agressor et Loudblast. Eh oui, il ne faut pas oublier que nous aussi avons vécu notre âge d'or du death metal en ces temps reculés même si le black metal allait par la suite faire parler de lui avec l'émergence des Légions Noires. Né en 1987 à Mulhouse sous le nom de Merciless (avec un "i") avant qu'il ne remplace le "i" par un "y" en 1991 pour éviter tout amalgame avec le groupe suédois du même nom, le premier lineup était alors constitué de Max Otero (chant, guitare), Stéphane Viard (guitare), Boris Mandavis (basse) et Gerald Guenzi (batterie) lorsque la première démo, Immortal Harmonies, surgit en 1988. Je ne vais pas refaire ici toute l'histoire de Mercyless, qui serait trop longue à raconter, si ce n'est insister sur deux points : le premier étant une forte période d'activité discographique pendant dix ans, de 1991 à 2001, la première vie du groupe en quelque sorte, durant laquelle sortent quatre albums dont le monstrueusement addictif Abject Offerings, en juin 1992 chez Restless Records, véritable album pilier que les passionnés n'ont pas oublié. La séparation eut lieu en 2001 alors que les membres du groupe semblaient désireux d'explorer de nouveaux territoires musicaux très éloignés du death metal. Le deuxième point sur lequel insister est un événement se produisant dix ans plus tard, en 2011, lorsque Max et Stéphane décident de sortir la bête de la naphtaline. Avec Matthieu Merklen à la basse et Laurent Michalak à la batterie, la formation retrouve le chemin des studios et enregistre son cinquième album, Unholy Black Splendor, qui paraît le 18 octobre 2013 sur le label provençal Trendkill Recordings.
C'est cet album, plus un autre dont je parlerai ensuite, qui va bénéficier d'une réédition le 30 janvier prochain chez Osmose Productions au format CD, vinyle et cassette, rien que ça. Pourquoi cet album en particulier ? Tout simplement parce qu'il est une pierre angulaire du groupe. C'était l'album du retour, de la résurrection, l'album du triomphe mais aussi, du retour aux sources pour Mercyless puisqu'on y retrouve tout ce qui faisait l'essence même de la formation tricolore lorsque Abject Offerings était paru vingt ans plus tôt. L'envie était toujours là malgré les longues années de séparation et la folle course du temps, dans un moment inoubliable gravé dans le death metal le plus pur, le death des grandes traditions, avec ce son tellement enraciné dans les années 90 qu'on n'aurait jamais cru une telle chose possible. Et pourtant, Mercyless l'a fait, en mettant l'art et la manière. Un exploit qui méritait une nouvelle vie pour cet album technique, puissant, vicieux où de multiples courants se croisent, allant de Pestilence à Obituary en passant par Massacre et Possessed.
L'autre bonne surprise nous vient de la réédition de Pathetic Divinity, toujours chez Osmose Productions, album qui fêtera l'année prochaine ses dix ans d'existence, originellement paru en octobre 2016 chez Kaotoxin Records et qui se voit remasterisé également en CD, vinyle et cassette pour un lancement prévu le 26 décembre de cette année. Le lineup était demeuré quasi inchangé à l'époque où le groupe s'était mis à travailler sur ce disque, hormis l'arrivée de Gautier Merklen à la guitare, le frère de Matthieu. Là encore, on parle d'un opus majeur du death metal français, n'ayons pas peur de le dire. On y retrouve en effet tous les ingrédients qui avaient fait le succès de Unholy Black Splendor, avec toujours cette énergie, cette envie, cette rigueur, cette remarquable qualité technique offrant un rendu d'une puissance rarement égalée. Considéré comme un album culte, Pathetic Divinity s'est démarqué en étant un hommage vibrant à l'esprit du death metal old school du début des années 90. Vous aurez du mal à trouver œuvre plus sincère que celle-ci par un groupe français. Bref, si vous manquez d'idées pour les fêtes de fin d'année à quelques jours de l'échéance et que vous avez des amis métalleux autour de vous, ou dans votre famille, pourquoi pas, Osmose Productions vous propose une alternative des plus intéressantes.


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire