Chaque Lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Vader - Morbid Reich (Carnage Records, 1990) :
Deux ans avant le début de ses années Earache Records durant lesquelles va paraître sa pièce maîtresse, pierre angulaire de la scène death metal européenne, The Ultimate Incantation, Vader annonce ce que sera son premier opus en publiant Morbid Reich, sa démo la plus réussie. On peut même aller plus loin en disant que Morbid Reich frôlait la perfection absolue avec ces morceaux devenus légendaires que sont Chaos, The Final Massacre (ici enregistré dans une version plus death que l'original figurant sur la démo Necrolust paru en 1989), tandis que Vicious Circle et Breath of Centuries montrait les atomes crochus que le groupe polonais entretenait encore avec le thrash, même si on notait sur cette démo une évolution importante du chant de ce cher Piotr Pawel Wiwczarek (toujours présent aujourd'hui alors qu'approche le cap de la soixantaine), qui délaissait les aigus pour adopter des vocalises plus basses. Au final, Morbid Reich constitue encore de nos jours un passage obligé (presque un rite) pour tout fan de death qui se respecte.
Massacre - Aggressive Tyrant (1986) :
Le groupe de Tampa eut une année 1986 prolifique avec pas moins de trois démos publiées, dont celle qui bâtit leur légende, Aggressive Tyrant, la toute première. D'une durée de dix minutes environ pour un total de trois morceaux, la démo préfigurait ce que Kam Lee (chant), Rick Rozz (guitare), Terry Butler (basse) et Bill Andrews (batterie) accompliront cinq ans plus tard sur From Beyond, l'album qui les a propulsés, paru chez Earache Records avec sa pochette reconnaissable entre toutes signée Ed Repka. En terme de contenu, Aggressive Tyrant possédait toutes les qualités d'un bon disque de death de la scène floridienne de l'époque avec trois morceaux corrosifs, méchants, malsains et annonciateurs de changements majeurs dans le domaine du metal extrême, sur lesquels Massacre imposait sa griffe inimitable. La suite appartient à l'histoire.
Carnage - Infestation of Evil (1989) :
Bien des groupes de death metal se sont appelés Carnage mais, le meilleur de tous était sans conteste celui en provenance de Suède, bien que sa durée de vie fut hélas très courte, de 1988 à 1990. En 1989, le combo dispose d'un lineup très costaud pour concevoir sa seconde démo, Infestation of Evil. Imaginez dans un même groupe Johan Liiva au chant (qui fut de 1995 à 2000 le chanteur d'Arch Enemy), Johnny Dordevic à la basse (brièvement chanteur d'Entombed en 1991 et 1992), Fred Estby à la batterie (toujours membre de Dismember aujourd'hui et qui l'était déjà en 89) et un certain Michael Amott à la guitare (faut-il encore présenter le membre fondateur du groupe Arch Enemy ?). Oui c'est avec cette dream team qu'est enregistrée Infestation of Evil qui contenait deux morceaux de pur death sans concession dont la Suède connaissait si bien la recette. Avec les gros projets que ces gars avaient à l'époque, pas étonnant que Carnage n'ait pas tenu longtemps. Fichu destin.
Anathemized - Disdain (Baron Records, 1994) :
Dans les années 90, la Pologne n'avait vraiment rien à envier aux autres pays européens en matière de death metal. Toujours en activité aujourd'hui sous le nom de Wardust qui officie dans le death mélodique, Anathemized était plutôt dans un trip death mid-tempo avec un chant très profond et des compositions travaillées jusque dans les moins interstices. Il en résultait un petit chef-d'œuvre nommé Disdain, deuxième démo du groupe, quelque part entre Sinister, Dismember, Entombed et le Pestilence des débuts.
Legion - EON (Killer Records, 1995) :
La Pologne, encore et toujours, avec Legion. Sur cette première démo datée de 1995, le groupe proposait une approche assez similaire à celle de leurs collègues d'Anathemized avec du death très sombre fait de changements de rythme qui pouvaient parfois emmener le groupe aux frontières du doom. Néanmoins, dans l'esprit, chacun des huit morceaux de la galette étaient très inspirés de la scène suédoise qui était alors au sommet de son art. Dommage que le groupe se soit éteint dans une certaine indifférence après la parution de sa dernière démo en 1997.
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