lundi 22 décembre 2025

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 38


Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.

Severance - Procreation (1990) :
Dès le début de l'âge d'or du death metal, en 1990, la scène underground de l'État américain du Texas acquiert une solide réputation grâce à la forte densité de groupes qui en émergent et dont nous en évoquions certains dans cet article dédié. Né dans la bourgade de McAllen, au sud de San Antonio, tout près de la frontière avec le Mexique, en 1989, sous le nom de Rest in Pain, Severance balançait en janvier 1990 sa première démo, Procreation. Le quintette y dévoilait trois morceaux tous d'une durée supérieure à cinq minutes, solidement ancrés dans un death metal primal, lourd et abrasif, soutenus par d'incandescents solos de guitares à se damner. Le groupe représentait avec maestria cette fameuse scène texane reconnaissable entre toutes qui avait la particularité de proposer une approche directe et frontale du death metal par son versant le plus lourd et le plus malsain. Cette première réussite allait permettre au groupe de s'extirper de la masse et de sortir trois albums, le premier datant de 2001, le dernier de 2017. Aux dernières nouvelles, il est toujours en activité aujourd'hui, Jaime Perez, le batteur, étant le dernier membre originel, le groupe ayant connu une dizaine de changements de lineup.

Absurdus - Flames (1994) :
Il va sans doute me falloir du temps pour me remettre de cette démo tant j'ai été décontenancé par son contenu. Cela débute par un court morceau d'une minute trente qui s'apparente à du punk hardcore. Puis, l'on passe par toutes le sensations sur les trois titres suivants où se télescopent thrash metal, death metal mélodique, punk rock et même heavy rock, le tout sous une alternance déroutante de chant clair et de chant death. C'est d'ailleurs la direction (celle du heavy rock) que prendra plus tard ce groupe finlandais ne faisant rien comme les autres, allant même jusqu'à changer de nom en l'an 2000 pour adopter celui de Pandemonium Outcasts. À croire que ce groupe atypique n'était décidément pas fait pour le metal extrême. Quel curieux objet !

Morbicus - Sadistic Immolation (1994) :
Il s'agit de la quatrième démo de ce groupe mexicain fondé en 1990 près de la frontière avec l'État du Texas et qui, après s'être séparé six ans plus tard, s'est reformé à la surprise générale en 2011 sous l'impulsion de deux de ses membres d'origine, dont le vocaliste et guitariste Uriel Aguillon qui œuvre également au sein du groupe Putred (dont l'album paru cette année figure parmi les trente albums favoris de Ravage Cérébral en 2025). Morbicus n'était pas là pour tailler la bavette lorsque Sadistic Immolation est paru le 25 octobre 1994. Le groupe latino pratiquait un death radical, porté un chant si guttural qu'il en paraissait effrayant, le tout étant fortement influencé par des sommités comme Slayer, Terrorizer et Napalm Death, ce qui pouvait donner parfois un aspect deathgrind à l'ensemble, notamment sur un morceau comme Eternal Restless. De la brutalité, en veux-tu, en voilà.

Maelstrom - Resting in the Pantheon (1990) :
J'ai adoré cette démo dès les premiers accords du morceau d'ouverture, Thrill Under the Domes, comme si je savais d'emblée que j'allais passer un bon moment. Ce fut le cas de bout en bout, grâce à ce groupe espagnol originaire de Saragosse où il naquit en 1989 et qui, durant ces quelques années d'existence (la séparation se produisit en 1994) acquit une certaine notoriété locale. Il faut dire que le death pratiqué sur Resting in the Pantheon ne s'embarrassait pas d'artifice. C'était du death old school jusqu'à la moelle, franc du collier et très inspiré par ce que les groupes latinos savaient faire le mieux à cette époque. Je pense notamment à des formations d'envergure comme Mystifier, Mutilator, Anal Vomit ou pourquoi pas, dans une moindre mesure, Sarcofago. J'aurai l'occasion de reparler de Maelstrom dans un article qui leur sera consacré pour la rubrique le Culte de l'underground. En attendant, régalez vous !

Voici un des premiers groupes de metal extrême à faire son apparition en Finlande, au cours de l'année 1988. Parue en janvier de l'année suivante, cette démo ultra énergique contenait pas moins de huit morceaux, la plupart tournant autour des deux minutes et orientés vers un death thrash à la Sadus ou Hellwitch (ceux des débuts), même si j'aurais envie de dire que Protected Illusion (nom étrange que voilà, tout comme l'est le titre de cette démo) penche plus vers le thrash que vers le death. Un thrash que je me verrais bien écouter à fond dans les oreilles en dévalant les rues sur un skateboard (encore faudrait-il que je sache en faire). Un disque plaisant et abordable qui devrait, en toute logique, combler les fans de thrash metal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire