mardi 18 mars 2025

INTO THE CRYPT : DISBURIAL - DAWN OF ANCIENT HORRORS


Bien des groupes mériteraient d'avoir plus de reconnaissance. Si je devais en dresser une liste, croyez bien que Disburial y figurerait. Fondé en 2018 à Quito, capitale de l'Équateur, ce trio sud-américain, errant dans les profondeurs obscures de l'underground, compte deux EPs à son actif, ainsi qu'une compilation sur laquelle on retrouve les deux EPs en question plus deux morceaux inédits et une reprise de Drowned du groupe Entombed figurant à l'origine sur un sampler édité par le magazine Cvlt Nation en 2020. C'est en décembre 2018 que Disburial dévoile Dawn of Ancient Horrors, son tout premier ouvrage, via le label Sounds of Satan Productions. À l'intérieur, on découvre trois morceaux d'un death metal à caractère horrifique qui n'est pas sans rappeler Autopsy. Rien de nouveau sous les tropiques, me direz-vous, et pourtant, ils se passe des choses intéressantes sur cet EP. Dans un remarquable exercice de style que certains rechigneraient à faire sans doute par peur de se vautrer royalement, le trio équatorien ne se contente pas de reproduire bêtement les codes du death metal old school. Il en capture l'essence pour la restituer telle quelle, brut, non frelatée et exposée dans toute sa radicalité.

Disons-le clairement, il n'est pas donné à tout le monde de réaliser ce genre de prodige. Faire du death metal old school de nos jours est loin d'être une sinécure quand on est un groupe jeune (je ne parle évidemment pas des sommités du genre et autres vétérans de la scène toujours en activité et maîtrisant le sujet à la perfection). Pour tous les groupes de la nouvelle génération, désireux avant tout de reprendre le flambeau en rendant hommage aux anciens, il n'est pas des plus aisé de trouver la bonne carburation. Cet aspect radical, sombre et délétère du vrai death metal underground, tel que pratiqué aux origines du genre, ne s'acquiert pas en imitant machinalement les aînés. Il faut savoir chercher dans les détails, fouiller dans les interstices et adopter une méthode de travail allant à l'encontre de ce que la production moderne propose aujourd'hui. En gros, il faut faire du vieux mais, sans le dénaturer, sans en édulcorer l'expression, avec juste ce qu'il faut de sagesse, de maîtrise, pour en garder toute la saveur d'origine. Ce travail complexe et tentaculaire, Disburial l'effectue avec brio, sans aller dans la surenchère, en s'appuyant sur les influences lui venant de Massacre et d'Autopsy (comme nous le disions plus haut) auxquelles s'ajoute un remarquable et respectueux effort de préserver un son authentique et profondément ancré dans l'histoire du death metal.

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