jeudi 12 décembre 2024

CHRONIQUES DE LA FOSSE : FUNEBRARUM - THE SLEEP OF MORBID DREAMS (2009)


Porté depuis 1999 par le chanteur Daryl Kahan, seul membre d'origine encore présent aujourd'hui, Funebrarum entra dans une nouvelle dimension en 2009 avec son deuxième opus, The Sleep of Morbid Dreams, qui sortit le 17 avril sur le label allemand Cyclone Empire. C'était en effet la première fois que la formation enregistrait un opus avec un second guitariste dans ses rangs, en l'occurrence Matt Medeiros, qui avait intégré l'effectif quatre ans plus tôt (il y demeurera en tout dix ans avant de rejoindre Ruinous). Cet ajout va provoquer un bouleversement considérable dans le processus créatif de Funebrarum. Alors qu'en 2001 le groupe du New-Jersey nous gratifiait d'un death/doom lourd et lugubre sur son album inaugural, Beneath the Columns of Abandoned Gods, une autre direction était prise sur The Sleep of Morbid Dreams, huit ans plus tard, du fait de cette seconde guitare venant agrémenter les compositions.

Ainsi, du death aux accents doomy des débuts, Funbrarum embrassait soudainement de plus vastes territoires se reflétant dans le prisme d'un death metal de facture plus classique, très vieille école dans son apparence et tourné aussi bien vers le style typiquement américain qu'européen, en particulier scandinave. Le combo s'essayait ainsi avec succès à des rythmiques beaucoup plus rapides, comme sur des morceaux tels que Beyond Recognition (avec son approche très punk/hardcore dans sa conception) ou Grave Reaper (fortement inspiré par le death suédois du début des années 90). Globalement les influences étaient d'ailleurs assez variées. Sur Perish Beneath par exemple, ou encore sur Incineration of Mortal Flesh, des groupes comme Incantation ou Rottrevore n'étaient jamais loin, sans oublier bien sûr les sommités du Grand Nord européen que sont Abhorrence, Demigod, Grave et Undergang. En brassant plus large que sur leur opus de 2001, les américains, on le ressent à l'écoute, ouvraient un large champ de possibilités.

Des possibilités qui leur permettent d'expérimenter certaines choses et d'élaborer des compositions plus exigeantes et vraiment remarquables à l'écoute. La présence du clavier sur Cursed Eternity est un petit plus qui n'est pas là que pour faire joli. C'est un choix judicieux qui rend l'expérience plus sombre et horrifique que sur des titres plus classiques. Totalement en confiance et sûr de sa force, Funebrarum se permet même d'achever l'album par deux longues plages titanesques, Nex Monumentum et Among the Exiled, dont l'atmosphère écrasante et la richesse de la créativité impressionnent. Les changements de rythme sur Among the Exiled sont autant de monts et de collines que l'auditeur doit gravir à la force des bras et révélant une complexité dans les structures que l'on commence à appréhender après plusieurs écoutes attentives. 

The Sleep of Morbid Dreams est un album impressionnant dans la discographie pas si étoffée de Funebrarum, le groupe ne comptant que cet opus et celui de 2001 à son actif, auxquels il faut ajouter des démos et un dernier EP daté de 2016, un an après que le groupe ait subi une recomposition en profondeur avec notamment l'arrivée du prolifique musicien Charles Koryn (Ascended Dead, Decrepisy, Chthonic Decay). Des remous qui n'empêchent pas cette solide formation US d'être à la pointe du death old school encore aujourd'hui.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire