Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Funeral - Demo 1996 (1996) :
En 1995, lorsque le groupe Autopsy décide de se séparer (ils se réuniront quatorze ans plus tard), Eric Cutler, le guitariste, se lance dans un nouveau projet baptisé Funeral, dans la ville d'Antioch en Californie. Avec le chanteur et guitariste Aaron Gustafson, le bassiste Steve DiGiorgio (Testament, Act of Denial) et le batteur John Schafer (toujours en activité aujourd'hui avec Hexx, légendaire formation power/thrash fondée en 1978), il enregistre une démo 6 titres qui voit le jour en août 1996. Le résultat donne un death metal extrêmement malsain et corrosif alternant les parties rapides et les passages plus lents presque doomy avec un arrière-goût du Dying Fetus des premiers jours qui aurait fait la bringue avec Immolation. Bref, du pur death, non frelaté, tout ce qu'il y avait à l'époque de plus primitif et animal, au point qu'on ne s'en remet toujours pas aujourd'hui.
Morpheus - Corpse Under Glass (1992) :
On touche ici à un mythe du death metal new-yorkais, un mythe toujours bien vivant aujourd'hui sous le nom de Morpheus Descends, même si le groupe n'a plus rien enregistré depuis 2015. Après le départ du chanteur Craig Campbell, c'est Jeff Reimer (venu du groupe death/thrash Mutilation et qui connaîtra un triste destin en 2005 en mourant d'une overdose à l'âge de trente-cinq ans) qui prend le relais au micro. Ces vocaux gutturaux sont impressionnants sur cette démo révélée début 1992, la seconde du groupe après Accelerated Decrepitude l'année précédente. Quant aux instruments, c'est une puissance redoutable qui se met en marche tel un régiment en mode offensif, avec des guitares cisaillant telles des scies circulaires. Morpheus savait y faire pour déchaîner les enfers avec son gros death putride et vindicatif. Cette démo se classe parmi les meilleures de l'époque, et peut-être même de tous les temps, n'ayons pas peur des mots.
Gorefest - Tangled in Gore (1989) :
Du temps de sa grandeur, Gorefest aura connu des années 90 prolifiques durant lesquelles le groupe néerlandais a acquis une notoriété mondiale grâce à un triptyque d'albums particulièrement savoureux, Mindloss, False et Erase. L'on sentait de toute façon dès le départ que le combo possédait un énorme potentiel. Cela est tout de suite devenu un constat sur leur toute première démo, Tangled in Gore, paru en décembre 1989, sur laquelle figurait notamment un morceau d'anthologie, Putrid Stench of Human Remains, hymne death metal à part entière à ranger parmi les plus grandes compositions créées dans ce style. Gorefest ne s'embêtait pas, on le sait bien, à faire des détours. Leur seul et unique but était de faire du death metal à l'état brut, sans frelater quoi que soit, bref, du death qui venait des tripes. Cette démo en était un exemple marquant, si bien qu'elle demeure encore de nos jours une des pièces les marquantes du genre malgré son ancienneté.
Convulse - Resuscitation of Evilness (1990) :
Devenu sur le tard un groupe de death metal progressif, Convulse était à ses débuts, en 1990, un pur combo de death qui pratiquait le style dans la plus grande tradition scandinave. Sur cette démo parue en décembre de la même année, les finlandais semblaient très inspirés, sans doute portés par la vague déferlante en provenance de Suède qui allait assouvir l'Europe entière. D'une remarquable solidité, les quatre morceaux composant Resuscitation of Evilness possédaient chacun une empreinte marquant l'auditeur au fer rouge. C'était à la fois quelque chose d'agressif mais, remarquablement ordonné, tant au niveau du chant que des sections rythmiques. Pas révolutionnaire, sans doute mais, réellement habité par une entité maléfique cachée dans l'ombre. Deux après la parution de ce brûlot, une autre entité, celle de la mort, viendra prendre le guitariste du groupe, Jani Kuhanen, à seulement vingt ans.
Disgrace - Inside the Labyrinth of Depression (1990) :
Rééditée en décembre 2022 au format vinyle par les bonnes grâces du label Xtreem Music, cette démo des finlandais est un objet intemporel qu'on réécoute aujourd'hui avec la même saveur. Il faut dire que ces mecs étaient tellement bons, à tel point que la presse spécialisée de l'époque les avaient déjà encensés lorsque leur première démo, Beyond the Immortalized Existence, était parue (on en parlait dans un précédent épisode). Que dire de plus, c'était du très beau death scandinave, tout simplement, sculpté dans le bloc et d'une exceptionnelle justesse, comme on peut l'entendre sur cette superbe démo 4 titres.
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