dimanche 21 décembre 2025

LE COIN DES DÉMOS (21/12/25)


Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de metal extrême tapis dans les profondeurs de l'underground.

Bone Abduction - Afarensis (2025) :
Du death metal préhistorique ? J'en ai vu défiler des étiquettes mais, je dois dire que celle-ci est pour le moins intrigante. Nos lointains ancêtres poussaient-ils la chansonnette au fin fond de leurs cavernes en alignant les riffs de guitares ? Bon, soyons sérieux un instant. Il s'agit tout simplement ici d'un groupe originaire de Los Angeles et qui a décidé d'explorer le thème de la préhistoire par le prisme du death metal. Concrètement, cela nous donne trois morceaux dont les paroles se réfèrent directement aux premiers hommes ayant foulé le sol de cette planète (c'est d'ailleurs plutôt bien écrit soit dit en passant), tandis qu'au niveau de l'instrumentation, on se situe dans du death au rythme très lourd, écrasant, parfois proche du doom metal, avec en petit bonus une flûte tribale qui se fait entendre au début et à la fin de la démo. Le plus fort dans l'histoire est que j'ai vraiment été convaincu par ce groupe sortant de l'ordinaire. Jetez-y une oreille (ou deux) à l'occasion.

Carnelian Idol - Spiritual Revanchism (2025) :
Nous voici plongé dans la radicalité du black metal nord-américain sur cette première démo de Carnelian Idol, projet derrière lequel se cache un artiste du nom d'Arch Usurper qui fait partie d'un conglomérat appelé "Eastern Black Metal Inner Circle". Pour résumer ici l'esprit du truc, vous trouverez sur cette démo des morceaux d'une rare violence, ancrés dans le black metal le plus extrême et le plus malfaisant qui soit et qui ferait presque passer les nordiques pour des enfants de chœur. L'écoute s'avère difficile, notamment en raison de la qualité très rugueuse (et certainement voulu) de l'enregistrement. Cependant, l'ambiance malsaine, brutale et décharnée du raw black metal est là, ce qui rend finalement cet objet digne d'être écouté. À vous de voir.

Carcinus - Meat Grinding Death (2025) :
On reste dans le graveleux avec Carcinus, groupe fondé l'année dernière à Kuala Lumpur, en Malaisie, et qui nous propose sur cette démo un death bien orienté vieille école aux accents doom. Le son qui en ressort est, en toute logique, lourd et étouffant, et enregistré avec les moyens du bord, ce dont vous allez très rapidement vous rendre en compte à l'écoute, l'ensemble sonnant en effet très crasseux, avec une basse exagérément mise en avant par rapport aux autres instruments, la voix finissant par se noyer dans cette masse informe. Attention, je ne dirais pas pour autant que tout est à jeter, bien au contraire. La fidélité du groupe à l'esprit old school est étonnamment bien restituée malgré la bouillie qui nous est servie. Nous allons par conséquent leur laisser une petite chance.

Execrion - Sulphurous Throne of Perdition (2025) :
Nous avons là la seconde des quatre démos (dans l'ordre chronologique) que ce groupe espagnol a sorti cette année (auxquelles on ajoutera un EP paru en septembre). Ces deux artistes originaires de Santander, qui possèdent de nombreux projets parallèles, œuvrent ici pour un death metal de la vieille école très bien exécuté, puissant et vindicatif (écoutez notamment le morceau Temple of Abyssic Goat pour vous faire une idée). Si je devais adresser un seul bémol à cet ouvrage, ce serait à l'encontre du chant abusivement poussé dans des tonalités très graves (avec un son probablement retravaillé) au point qu'on se demande si le vocaliste n'a pas attrapé une rhinopharyngite. Dommage car, à part cet écueil, l'ensemble tourne bien.

Hatred Creation - Desecration of the Sacred Corpse (2025) :
Je me suis pris d'une soudaine affection pour ce groupe dont le style n'est pas sans me rappeler la scène death metal qui émergea de Floride dans les années 80. D'ailleurs, ça tombe bien puisque Hatred Creation est originaire de Jacksonville, ceci expliquant sans doute cela. Toute l'irrévérence, la malfaisance et la noirceur de cette scène se retrouve sur les quatre morceaux que contient cette excellente démo, sous la forme d'un hommage vibrant à la vieille école du death metal américain. Une grande réussite qui, je l'espère, en appellera d'autres.

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