mercredi 29 janvier 2025

LE CULTE DE L'UNDERGOUND : CES ALBUMS DE DEATH METAL PARMI LES PLUS BRUTAUX ET OUTRAGEANTS DES ANNÉES 90 (PARTIE 1 : 1990-92)


Historiquement, on peut situer la période la plus prolifique du death metal dans les années 90, notamment celle allant de 1990 à 1995 durant laquelle des parutions majeures ont eu lieu. En dresser la liste ici serait beaucoup trop long. Dans le même temps, et même après 1995, des groupes d'une rare brutalité ont fait parler d'eux en sortant des albums dépassant largement les limites de la décence et qui, aujourd'hui, font encore l'objet d'un véritable culte de la part des amateurs de death metal underground. Des disques si dérangeants et outrageants, si violents et si directs dans leur approche musicale que les écouter est une épreuve redoutable même pour des auditeurs habitués au metal dit extrême. Ravage Cérébral propose, dans le cadre de sa rubrique Le culte de l'underground, de vous faire revisiter cette période en dévoilant une liste d'albums de death metal durs, crus et bestiaux parus durant cette période. Ce dossier sera divisé en trois parties :
  1. 1990-92
  2. 1993-95
  3. 1996-99
Nous commençons dès maintenant par la période allant de 1990 à 1992. Soyez donc prêts pour un ramonage en profondeur des conduits auditifs.

Cancer - To the Gory End (Vinyl Solution, 1990) :


Précurseur de la scène metal extrême britannique, le groupe originaire de Telford, qui possédait alors un lineup de folie avec John Walker au chant et à la guitare (toujours présent aujourd'hui), Ian Buchanan à la basse et Carl Stokes à la batterie, s'était alloué les services de Scott Burns qui mixa ce premier opus à la pochette de légende (basée sur une scène du film Dawn of the Dead sorti en 1978) au célèbre Morrisound Studios. Cancer signait un véritable coup de maître avec son death directement alimenté par un thrash très brutal sur lequel le combo allait bâtir sa réputation.

Impetigo - Ultimo Mondo Cannibale (Wild Rags Records, 1990) :


Premier album, premier coup de pied dans les testicules (il y en aura d'autres) pour le groupe né en 1987 à Bloomington, Illinois. Un monument gore de pure folie, dépravé, décadent et profondément irrespectueux, véritable doigt d'honneur lancé à la face du monde. Indémodable et impérissable, ce disque constitue encore de nos jours une référence absolue du deathgrind dans la plus pure tradition du genre. Les plus sensibles ne pourront résister à cet assaut d'une rare violence qu'est cet album culte.

Merciless - The Awakening (Deathlike Silence Productions, 1990) :


Les européens n'étaient bien entendu pas en reste en matière de musique extrême au début des années 90, en particulier les scandinaves. En provenance de sa Suède natale où il naquit en 1984, Merciless accoucha six ans plus tard d'un premier album remarquablement abouti, chapeauté par le label Deathlike Silence Productions tenu par un certain Euronymous. Sur ce disque haineux, le quatuor vomissait ses hymnes guerriers et anti-religieux en délivrant un death/thrash sulfureux et subversif comme s'il était craché par les goulots de l'enfer. Une première œuvre majeure, véritable pièce maîtresse du groupe.

Nuclear Death - Bride of Insect (Wild Rags Records, 1990) :


Un disque important à plus d'un titre. D'une part parce qu'il est toujours considéré de nos jours comme l'une des œuvres majeures de l'époque dans le domaine du deathgrind, d'autre part parce que sa charismatique chanteuse, Lori Bravo (qui était également bassiste) fut tout simplement parmi les toutes premières voix féminines du metal extrême. Ce premier opus ultra violent et sans la moindre pitié était l'alliance parfaite du death metal et du grindcore auquel le groupe ajoutait des sonorités thrash et punk qui rendaient les morceaux encore plus brutaux. Un album à jamais dans la légende.

Mortification - Mortification (Intense Records, 1991) :


Les australiens frappaient un grand coup sur ce premier album éponyme sur lequel était libéré un death/thrash metal cinglant et agressif, porté notamment par les vocaux terrifiants de Steve Rowe, bien épaulé par une base rythmique écrasante et soutenue. Le truc assez drôle dans l'histoire est que le groupe, toujours actif aujourd'hui même s'il n'a plus sorti de LP depuis dix ans, est profondément ancré dans le christianisme. Sur quelques photos officielles, on voit ainsi les membres prendre la pose dans des églises. Et pourtant, dites-vous bien que cet opus était l'un des plus brutaux de l'année 1991.

Sarcofago - The Laws of Scourge (Cogumelo Records, 1991) :


L'alcool, la luxure, la dépression, le suicide, la mort, la religion, Satan, Sarcofago a touché à peu près à tous les thèmes sociétaux dits sensibles durant son existence en n'hésitant pas à sortir un crachat vulgaire à la face de la bien-pensance qui en fit un groupe controversé. Les psaumes blasphématoires du combo brésilien franchissaient un cap supplémentaire dans l'indécence sur ce deuxième album parfois surprenant (les mélodies de Prelude to a Suicide et de Little Julie) mais, ce n'était que le masque qui cachait le visage d'un groupe brutal maniant à la perfection la mixture de death, de thrash et de black metal qui était sa marque de fabrique. Impossible de sortir indemne d'un ouvrage aussi colossal.

Sadistik Exekution - The Magus (Vampire Records, 1991) :


Si Sarcofago était déjà fort en matière d'excentricité, Sadistik Exekution n'avait sans doute rien à lui envier. Fondé à Sydney en 1986 et considéré à juste titre comme étant parmi les premiers groupes australs de metal extrême, le combo lança en 1991 une bombe incendiaire avec The Magus, son premier album. L'irrévérence, la violence et la dépravation étaient les sceaux de ce quatuor qui versait dans un blackened death/thrash abordé par son versant le plus brutal et le plus extrême. Le groupe n'hésitait pas un instant à piétiner allègrement tout ce qui passait à sa portée.

Morpheus Descends - Ritual of Infinity (JL America, 1992) :


Premier et unique album du groupe de Middletown paru juste après sa première résurrection (il y en eut d'autres par la suite), d'une agressivité sans précédent car, il s'agissait ici d'un death metal sculpté dans la roche, dont les fondations étaient bâties sur une impressionnante section rythmique que les vocaux rageurs du regretté Jeff Reimer soutenaient avec autorité. C'était du death qui suintait la saleté, la méchanceté et l'insalubrité, impitoyable et macabre.

Brutal Truth - Extreme Conditions Demand Extreme Responses (Earache Records, 1992) :


Que dire, si ce n'est qu'il s'agit d'un des albums les plus marquants de l'époque dans le deathgrind, j'aurais même presque envie de dire toute catégorie confondue. Un disque de pure brutalité et de violence qui a charpenté l'histoire du death metal et qui a fait du groupe de New-York un des plus grands de tous les temps. Aucun temps mort ne vient interrompre ce premier opus ravageur, pierre angulaire de la musique extrême à tel point qu'on a le sentiment qu'il n'a pas pris une ride plus de trente ans plus tard. Du très grand art par des maîtres du genre qui ont toujours su demeurer fidèles à leurs valeurs.

Fleshcrawl - Descend into the Absurd (Black Mark Productions, 1992) :


Le groupe bavarois se livrait à un remarquable exercice de style sur ce premier album édifiant, enveloppé d'une noirceur opérant une pression écrasante, comme si l'auditeur était précipité dans les abysses de l'océan. Agrémenté d'un doom horrifique et infâme, le death metal de Fleshcrawl n'en devenait que plus brutal et oppressant sur des morceaux dépassant tous les cinq minutes et soutenus par d'imposantes structures monolithiques à vous donner des frayeurs incontrôlables. Une œuvre puissante et rarement égalée.

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