Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Dead - Far Beyond Your Imagination (1991) :
Ce drôle de projet fondé en 1990 à Nuremberg, qui disparut un temps avant de renaître d'entre les morts en 2004 (leur dernier album en date est de 2017) semble très porté sur des sujets comme le sexe et la pornographie. Vous en conviendrez en découvrant les pochettes de certains de leurs opus. Sur un point de vue purement musical, la formation était à fond dans le death dès cette première démo parue en 1991, avec un goût très prononcé pour le grind. La mixture proposée ici va peut-être sembler indigeste pour certains, cependant, elle est l'archétype d'un grindcore très primitif, typique de l'époque, alors que le death rentrait dans sa période la plus créative. L'objet n'en demeure pas moins curieux et intéressant sur bien des points malgré l'aspect répulsif qu'il suggère au premier abord, signe d'un groupe qui ne se prenait sans doute pas vraiment au sérieux.
Delirium - Amputation (1989) :
Arrivé en plein boum de la scène death metal néerlandaise, en provenance de Hollande-Septentrionale, Delirium allait lâcher un gros pavé en 1989 avec cette démo 4 titres d'une qualité remarquable, imprégnée d'un death superbement exécuté, sans détour, très inspiré de Celtic Frost, Obituary, Asphyx et bien sûr Thanatos, par qui tout a commencé dans ce pays. Le groupe allait hélas s'éclipser aussi vite qu'il avait surgi après la sortie d'un unique album en 1990.
Pestigore - Within the Dark Mist (1991) :
Fondé en 1990, ce groupe finlandais a surtout été actif entre 1991 et 1992 avec pas moins de quatre démos publiées dont celle-ci, qui fut la première. En un tout petit peu plus de huit minutes, le quintette ne s'embarrassait pas de choses superflues en décidant de frapper délibérément sous la ceinture avec son death franc du collier, crasseux, direct et primal. Certes, cette manière de jouer était déjà très répandue à l'époque, et donc sans surprise mais, cela avait au moins le mérite d'adresser un message clair, à savoir que de tels groupes n'étaient pas là pour amuser la galerie. Bref, c'était le death dans toute sa terrifiante splendeur.
Decerebration - Pure Hatred (Melomane Records, 1994) :
On ne redira jamais assez à quel point la scène canadienne, notamment québécoise, a su apporter au fil du temps sa pierre à l'édifice du death. Decerebration a apporté la sienne il y a trente ans, lorsque paraissait Pure Hatred, première démo pleine jusqu'à la gueule, onze morceaux en tout pour près de quarante minutes d'écoute, soit l'équivalent d'un LP. La formation exprimait ici son goût pour un death conçu dans un aspect brutal, escaladé par des versants abrupts qui, sur certains morceaux, laissaient transparaître des séquences plus techniques où les guitares et la basse pouvaient s'exprimer en toute liberté. C'était du bon death, très bien modelé et vraiment créatif malgré son apparence primitive. Ne passez surtout pas à côté de cette démo.
Phlegethon - Neutral Forest (1990) :
Voici un groupe dont le style ne s'apprivoise pas facilement. C'est un peu comme si l'on était dans un musée et que l'on s'arrêtait devant l'œuvre d'un peintre afin de prendre le temps de l'étudier et de s'en imprégner. Cette démo, la deuxième de ce combo finnois, produit le même effet. Certains céderont sans doute à la facilité en disant que c'est du death/thrash, un genre de mix entre Funebre et Depravity, deux formations finlandaises de renom, avec peut-être un soupçon du Darkthrone du tout début, et même du Darkthrone plus récent. Pourquoi pas mais, ce qu'il faut dire surtout, c'est que ce groupe a une façon bien à lui de faire les choses par une approche poétique et contemplative dans l'écriture des paroles, voire quasi littéraire. Si vous prenez le temps qu'il faut pour écouter cette démo, sans être dérangé, vous allez en ressortir éblouis.
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