Humble serviteur d'un black metal sincère et authentique depuis plus de quinze ans (à l'époque où il s'appelait encore Blackhorned Wargoat puis Ravnsvart), Drudensang est réapparu cette année avec un nouvel EP, Geysterzvvang, édité par le label berlinois Folter Records, spécialiste des arts noirs. Dans un clip à l'ambiance cinématique conçu pour le morceau Blutkreys Teufeley, les bavarois démontrent une nouvelle fois leur aisance dans la pratique épurée d'un black mélodique aux accents mystiques. Un très beau clip que vous pouvez visionner ci-dessous.
lundi 27 octobre 2025
CHRONIQUES DE LA FOSSE : MORBIFIC - BLOOD OF THE ABNORMAL FLESH (2025)
Selon la définition la plus courante, on entend par "underground" toute production culturelle et artistique à caractère expérimental, située en marge des courants dominants et diffusée par des circuits indépendants des circuits commerciaux ordinaires. Dans le domaine musical, ces circuits peuvent être très variés, allant de la musique électronique à la musique classique dite contemporaine (en incluant toutes les sous-divisions que ces mouvements comportent) au metal. Ce site étant essentiellement consacré au metal extrême en général et au death metal en particulier, posons-nous la question suivante : à partir de quand peut-on dire qu'un groupe ou un album de death metal est underground ? Des éléments de réponse sont bien entendu contenus dans la définition même de l'underground évoquée quelques lignes plus haut. Mais, ce serait céder à la facilité de s'arrêter au contenu d'un concept en se contentant d'énumérer ses caractères, le death metal underground possédant une identité lui étant propre qui dépasse le simple cadre de ce qui revêt une nature expérimentale. Au-delà de l'aspect purement sonore de la chose, tout est également question d'ambiance et de la façon avec laquelle celle-ci est structurée.
Morbific propose justement une ligne directrice nous permettant de mieux définir ce qu'est l'essence même du death metal underground, autrement dit, d'appréhender, de toucher du doigt ces éléments dont on ne soupçonne pas l'existence au premier abord car, cachés dans des structures, comme la mystérieuse matière noire indétectable qui compose quatre-vingt dix pour cents de l'univers. Depuis, Kitee, petite ville de l'est de la Finlande peuplée de moins de dix milles habitants, située à quatre cents bornes d'Helsinki, à la frontière avec l'imposant voisin russe, Morbific s'évertue depuis cinq ans à explorer les couloirs sombres de l'underground. Mieux encore, le trio fondé en 2020 par les frères Väkeväinen (Olli et Onni) et Jusa Janhonen (membre de Sadistic Drive) semble vouloir en redéfinir le genre. Dès son premier album, Ominous Seep of Putridity, sorti en 2021, Morbific développait les bases de son death horrifique, posé sur les fondations de la vieille école du style mais, avec une approche néanmoins différente résultant d'une instrumentation très lourde, au rythme volontairement brisé que portait un chant guttural très profond, comme provenant des tripes ou du fond d'un caveau suintant la boue et la pestilence, pour reprendre des termes plus imagés et plus typiques. Un an plus tard, sur Squirm Beyond the Mortal Realm, le groupe allait reprendre exactement la même formule, le tout dans une ambiance encore plus glauque, ce qui allait lui valoir l'attrait du label espagnol Memento Mori qui se chargea d'éditer la galette.
Pour Blood of the Abnormal Flesh, leur dernière offrande en date parue au printemps dernier par le biais d'une collaboration entre Memento Mori et Me Saco Un Ojo Records, les Nordiens ont cette fois-ci pris le temps de faire mariner leurs compositions. Un peu plus de deux ans de gestation ont été nécessaires avant que la recette ne soit sortie du four. Il en résulte onze morceaux imprégnés d'un death méphitique qui demande à l'auditeur des capacités mentales d'une irréprochable solidité tant l'écoute de cet album est une redoutable épreuve pour le commun des mortels. Dès le premier morceau, Smut Club (For the Chosen Scum), on prend conscience que les dès sont déjà jetés et que la partie s'annonce rude. Riffs robustes, basse très grasse, chant d'outre-tombe, la structure alambiquée du morceau révèle un rythme saccadé fait de contournements et de twists capables de désarçonner les metalleux les plus aguerris. Comme beaucoup de ses aînés originaires de Finlande, Morbific prend un malin plaisir à casser le rythme pour mieux nous surprendre, d'autres morceaux comme Menagerie of Grotesque Trophies ou Crusading Necrotization en étant révélateurs. À cela s'ajoute des élans d'inspiration que le trio va puiser chez de légendaires formations comme Deteriorot, Grave ou Rottrevore (influences que l'on retrouve notamment sur des morceaux chaotiques comme Panspermic Blight et Promethean Mutilation), sans oublier les combos finnois qui firent la renommée du pays il y a trente ans tels que Disgrace ou Funebre (dont l'impact se ressent sur Womb of Deathless Deterioration (Trapped in the Essence of Putrescence) et Slithering Decay, petit bijou d'impertinence old school refermant l'opus). Mais, c'est surtout sur l'abrasif Hydraulic Slaughter, morceau désinvolte et arrogant directement en hommage aux vieux codes du death de la fin des années 80, que l'on sent cette très présente influence nordique, finlandaise en particulier. Enfin, on n'oubliera pas d'ajouter à ce recueil cryptique et malfaisant l'étonnante qualité de la production pour quelque chose d'aussi underground (comme quoi, les deux peuvent très bien s'agencer), ainsi que le superbe artwork, travail à saluer, de l'artiste Chase Slaker, guitariste de Mortiferum et de Caustic Wound, qui avait déjà apporté sa contribution sur les deux précédents albums du combo.
Comprenez bien, au final, que Blood of the Abnormal Flesh n'est pas que le résultat d'un réseau d'influences s'appuyant sur la vieille école du death. C'est aussi le fruit d'un travail profond et sincère, tant au niveau de l'instrumentation que des paroles (prenez surtout le temps de les lire attentivement pour vous faire idée précise) qui a permis à Morbific de sonder les profondeurs les plus obscures de l'underground, comme rarement un groupe de death l'avait fait jusqu'à maintenant (sans doute pas depuis les années 90, en tout cas). Il en résulte un album titanesque aux ramifications abyssales, redéfinissant la structure même de ce qu'est l'underground et s'inscrivant sans aucun doute parmi les meilleurs opus parus cette année.
CHRONIQUES DE LA FOSSE : MANTIEL - ODES PAST & MYSTICISM FROM THE SOUTHERN LANDS (2024)
La branche "ambient" du black metal continue d'attirer les curieux de par sa particularité à rendre le black plus accueillant, pourrait-on dire. Si la formule a tendance à tourner en rond, elle n'en demeure pas moins intéressante lorsque l'ambient et le "raw" black metal, c'est-à-dire le black pur et dur tel qu'il était pratiqué au début des années 90, sous l'influence grandissante de la Norvège, se rencontrent. On peut alors obtenir un subtil dosage balançant avec fragilité entre l'ambiance atmosphérique teintée de mysticisme et d'amertume du black ambient et la rage, les hymnes guerriers, les psaumes sataniques du raw black metal. Il faut juste savoir trouver l'équilibre précaire entre les deux afin d'obtenir une mixture susceptible de tenir la distance.
Propulsé en 2018 par un artiste multi-instrumentiste possédant de nombreux projets parallèles, du nom de Lord Valtgryftåke, Mantiel (que l'on nommera ici sous la dénomination de Mánþiel), s'évertue depuis ses débuts à perpétuer la tradition du genre au travers d'albums qui sont autant de chapitres renfermant des odes sombres et occultes en hommage à l'art noir. Hyperactif, ce chilien a déjà sorti sept albums, dont deux l'année dernière en comptant celui dont il est question ici, Odes Past & Mysticism From the Southern Lands, que le label lituanien Inferna Profundus Records, spécialiste du black underground, a édité. Mánþiel ne cherche pas à réinventer les choses. Son truc, ce sont de longs morceaux approchant ou dépassant les dix minutes, comme de longs et sinueux chemins que le promeneur solitaire arpente par les matins brumeux d'automne, avec pour seuls compagnons les arbres dénudés se dressant tels des spectres figés par le froid. D'un point de vue musical, l'artiste excelle dans la pratique d'un black de la vieille école, aussi radical que glacial, dans lequel il incorpore des éléments mélodiques qui donnent ce côté ambient. Il plante le décor sur un premier morceau au chorus entêtant, Old Sacred Monasteries (Monument of Dead in the Grave) en dosant très bien l'ambient et le black dans une rage contenue, avant que le titre suivant, Nocturnal Palace of the Funeral Circle ne se conclue par une longue plage de clavier mélancolique, tel un poème adressé à la nature ou aux esprits mystiques peuplant les forêts. Si la ritournelle peut éventuellement virer à l'ennui sur Remained a Ghost Forever, dont la longueur (plus de douze minutes) et la répétitivité peuvent lasser, l'homme sait se reprendre en convoquant les entités maléfiques sur le remarquable Ravens of Perpetual Hymns dont les riffs tranchants renouent avec un black plus brutal, plus viscéral. Un changement de cap bienvenu avant un Emissaries of the Past (Ancient Ruins 1675) qui conclut le disque mollement, par une plage instrumentale et acoustique dont l'artiste aurait sans doute pu se passer.
Qu'à cela ne tienne, Odes Past & Mysticism from the Southern Lands contient tous les ingrédients qui permettent d'en faire un album de black metal ambient que les vrais amateurs du style sauront sans doute apprécier, tandis que les néophytes, se perdront, par curiosité, sur ces sentiers serpentant à travers les insondables ténèbres.
INTO THE CRYPT : MORTIFEROTH - ... TO THE ABYSS
Ah tiens, au fait, ça vous est venu comment la passion du death metal ? Qu'est-ce qui a allumé la mèche ? Pour ma part, ce fut un long cheminement, bien qu'assez naturel en y réfléchissant bien. Adolescent, j'écoutais du grunge puis, quand j'en ai eu marre du grunge, je suis rentré dans une période punk rock qui a peut-être duré un ou deux ans, aussi loin que je me souvienne, avant d'écouter du thrash metal. C'est après ça que les éléments ont commencé à s'agencer. Le thrash m'a naturellement amené vers le death et le black avant que le death metal ne prenne une place importante dans ma vie, qu'il occupe toujours aujourd'hui. Morbid Angel, Massacre, Obituary furent mes premiers gros chocs émotionnels. Puis vinrent Immolation, Incantation et la scène européenne bien sûr, scandinave en particulier, avec Dismember et Grave. Avec le recul et la maturité qui fait de moi aujourd'hui le vieux briscard de cinquante balais que je suis (que ça passe vite), je me rends compte que rien ne me rend plus heureux que d'écouter du death metal old school. C'est comme l'effet d'une drogue dont je ne peux me passer. Ma dépendance à la vieille école est telle que je n'écoute quasiment plus que ça aujourd'hui, à de très rares exceptions. Le plus drôle dans l'histoire, c'est qu'il m'arrive encore de tomber sur des pépites, des groupes dont je ne soupçonnais pas l'existence et qui viennent alimenter ma collection et approfondir un peu plus mes connaissances sur l'histoire du death metal. Mortiferoth est de ceux-là.
Bien qu'il ait dix ans d'existence au compteur, ce groupe ne figure pas parmi les plus connus de la scène death metal de la côte est des États-Unis. Fondé en 2015 dans le quartier du Queens, à New-York, Mortiferoth, qui compte dans ses rangs le musicien Brian Hobbie, ex-Internal Bleeding et qui accompagna un temps Vital Remains sur scène, n'a encore sorti aucun album à ce jour, les gars étant plutôt du genre à traîner dans les bas-fonds de l'underground de Big Apple. Depuis, le trio n'a pas chômé. En 2021, il s'est associé avec un petit label indépendant du nom de Hail Shitar Records, basé à New-York, sur lequel il fit paraître son premier EP, Fatal Spiritual Failures. Sans doute boosté par cette collaboration, le groupe eut la bonne idée, la même année, d'éditer sous forme de compilation en version CD ses trois premières démos parues respectivement en 2017, 2019 et 2020 dans la plus grande confidentialité. Puis, il retrouva le label Hail Shitar Records qui publia en 2023 son dernier méfait en date, ... To the Abyss, un EP 5 titres qu'on peut toujours se procurer en vinyle ou cassette en passant par le Bandcamp de la formation.
Si j'ai vraiment accroché à ce groupe, c'est pour la simple et bonne raison que le style qu'il pratique s'apparente à la scène old school du tout début des années 90 sous forme d'un hommage non dissimulé à tous les combos de légende qui sévissaient à cette époque. Si vous prenez le dernier EP en date, par exemple, vous y entendrez des morceaux brut de décoffrage qui ne font pas dans la demi-mesure, agrémentés de riffs saignants, d'une base rythmique percutante et de solos de guitares assassins à vous retourner le cerveau, convoquant les vieux démons du death de la grande époque. Bref, si le death authentique est la seule chose qui vous fait vibrer en ce monde, Mortiferoth ne peut que vous plaire. Vous allez donc me faire le plaisir de les soutenir comme il se doit en les écoutant et en faisant passer le mot autour de vous. Reste à espérer que l'aventure se poursuive et que les new-yorkais aient encore de belles choses à nous proposer dans un futur proche.
TENEBRO - IMPICCATA
Il est donc acté, et nous en sommes particulièrement ravis, cela va de soi, que Tenebro va sortir le 12 décembre prochain son troisième album studio. Intitulé Una Lama d'Argento, l'opus, qui sera édité en CD, vinyle et cassette par le label romain Time To Kill Records, sera un hommage au réalisateur Dario Argento à qui l'on doit quelques chefs-d'œuvre du cinéma d'épouvante tels que Suspiria, Inferno ou Ténèbres. Pas surprenant donc, de la part d'un groupe demeurant très attaché depuis ses débuts il y a vingt-cinq ans au cinéma d'horreur des années 70 et 80. Tenebro nous offre un aperçu de ce nouveau chapitre avec Impiccata, morceau s'inscrivant dans la veine death old school horrifique qui a fait sa réputation.
samedi 25 octobre 2025
INTO THE CRYPT : DEAD AEON MIST
Mon admiration sans bornes pour la scène death metal transalpine m'a amené récemment sur les pas de Dead Aeon Mist, groupe originaire de Modène, sorti de terre en 2024. Première chose importante à savoir avant d'aller plus loin. Le trio compte dans ses rangs Daniele Lupidi et Massimiliano Elia. Si ces noms ne vous disent rien, c'est dommage pour vous car vous passez à côté d'un des plus grands groupes de death metal italien que ce monde ait porté, j'ai nommé Valgrind, dont les deux lascars sont membres. Fondé à Bologne en 1996, Valgrind est une légende vivante, une institution, un pilier de la scène metal extrême transalpine. Par conséquent, si vous n'avez encore rien écouté d'eux jusqu'à maintenant, il va falloir sérieusement penser à effectuer une mise à jour.
Mais, revenons à nos moutons. En comparaison à son glorieux aîné, Dead Aeon Mist se situe dans une veine plus death/doom à l'ambiance cryptique, les trois morceaux composant cette première démo éponyme ayant chacun des attraits qui leur sont propres. Demon Sultan of Chaos dégage une formidable impression de puissance portée par des riffs écrasants qui vous collent des frissons dès l'introduction avant que le rythme ne s'accélère subitement. Un rythme que le trio sait parfaitement contrôler dans ses cassures. Tantôt rapide, tantôt plus lent, le groupe joue avec nos nerfs, répétant cette méthode avec une certaine maestria sur le titanesque Through A Merciless Eternity, dont la créativité laisse pantois. Puis, la démo s'achève sur un As Dust Ascends plus court, déferlant comme un torrent en furie, agrémenté ça et là d'une guitare aux sonorités parfois cosmiques.
L'alchimie entre death et doom atteint un niveau remarquable sur cette démo certes très courte mais, qui laisse tout de même le temps à l'auditeur de s'imprégner de l'ambiance cauchemardesque qui règne, ancrée dans un monde lovecraftien qui, à n'en pas douter, va ravir au plus haut point les amateurs du genre. Sachez que cette démo a été éditée au format cassette audio en septembre dernier par le label milanais Unholy Domain Records (à cent copies seulement) pour la modeste somme de huit euros. Chaudement recommandé en préparation des froides soirées d'automne qui s'annoncent.
LE CULTE DE L'UNDERGROUND : LES ROIS DU NORD OU L'ÉMERGENCE DU DEATH METAL DANS LE WISCONSIN
Si historiquement les deux principaux épicentres de la naissance du death metal aux États-Unis se situent en Floride et en Californie, il ne faut pas oublier l'expansion qui s'ensuivit dans d'autres états, comme le Texas, par exemple, que nous avions évoqué dans cet article. Alors, pourquoi choisir ici le Wisconsin plutôt qu'un autre, état du nord réputé pour ses hivers très rudes et sa célèbre équipe de football américain, les Packers de Green Bay ? Deux raisons à cela, la première étant que la scène death metal du Wisconsin refait parler d'elle en ce moment grâce à des groupes comme Morta Skuld, vétéran de la scène qui a sorti un album de fort bonne facture l'an dernier (Creation Undone, Peaceville Records) et Ossuary dont le premier opus, paru au printemps de cette année (Abhorrent Worship, Me Saco Un Ojo Records) va sans doute figurer en bonne place dans les traditionnels bilans de fin d'année, sans oublier bien sûr les autres formations qui font vivre la scène du Wisconsin comme Jungle Rot, Ruin Dweller ou Outer Graves, pour n'en citer que quelques-unes ; quant à la seconde raison, il apparaît, au regard des archives dont nous disposons, que le Wisconsin a bien connu une période d'émergence du death metal que l'on peut situer au début des années 90, certes plus discrète que ne fut cette même période dans les états américains cités plus haut mais, suffisamment intéressante pour que l'on prenne le temps de s'y attarder. Nous avons pour cela sélectionné quatre groupes, disparus depuis longtemps mais, dont l'itinéraire mérite de se pencher sur leur cas.
Morbid Corpses vit le jour en 1987 à Kenosha, ville située dans le sud-est du Wisconsin. Il faut attendre l'année 1991 pour que le trio, alors composé de Mark Death au chant et à la basse, Dave Desecration à la guitare et Paul Bearer à la batterie, sorte sa première démo, Demonstration of Devastation. On y découvre quatre morceaux furieux typiquement ancrés dans le style death/thrash maléfique et brutal qui sévissait encore à l'époque, même si le genre allait finir de se faire ingurgiter par le death pur et dur déferlant des côtes est et ouest. Néanmoins, les compères savaient y faire pour déchaîner les enfers bien que l'année suivante, ils allaient tirer leur révérence sur une ultime démo, Rise, avant que Dave, le guitariste, n'aille faire un tour chez Evil Incarnate.
Natif de Milwaukee, Phantasm aurait sans doute pu devenir un très grand groupe si des problèmes de lineup n'avaient pas miné le moral des troupes. Dès sa première démo, Lycanthropy, parue en 1990, soit deux ans après sa fondation, le groupe, qui n'est alors composé que de deux membres, Tony Brandt (chant, batterie) et Scott McKillop (guitare, basse), frappe un gros coup en pratiquant un death brut de décoffrage et sans la moindre concession qui pouvait évoquer à l'écoute un mélange savant entre Autopsy, Impetigo, Master et Rottrevore, rien que ça. Il est de plus important de préciser que les deux acolytes allaient intégrer la même année une des figures de proue du death de l'époque dans le Wisconsin, j'ai nommé Dr. Shrinker.
Restons à Milwaukee avec Mortal Dread, combo formé en 1989, mort en 1993 et qui ne laissa pour seule trace de son passage sur Terre qu'une démo, Rancid Disembowelment (1990), et quelle démo ! Vingt minutes de pur death metal sans artifice, aux riffs cinglants comme des coups de fouet, avec un chant démoniaque de Todd Klug, accompagné à la base rythmique par des membres de Phantasm et Dr. Shrinker (comme on se retrouve). Dommage que l'aventure ait tourné court car, l'on sentait sur cette démo un incontestable potentiel qui aurait pu emmener ce groupe très loin.
C'est à Appleton, à environ cent cinquante kilomètres au nord de Milwaukee, que le groupe Experiment Fear naquit en 1989. Deux ans plus tard, une démo inaugurale de sept morceaux, Choir Invisible, que beaucoup considèrent encore aujourd'hui comme une pièce de collection, fut éditée. Pourquoi un tel engouement ? Tout simplement parce qu'en plus de pratiquer un death d'une remarquable qualité qui n'était pas sans rappeler le Deicide des débuts (notamment celui de la période Amon), le combo possédait dans ses rangs un pur joyau, un tout jeune guitariste du nom de Jeff Loomis, qui allait bien plus tard partir à l'aventure avec Nevermore et Arch Enemy, et qui n'avait alors pas encore vingt ans au moment où cette démo paraissait. À l'écoute, la patte du gars était déjà reconnaissable entre toutes et prometteuse d'un avenir radieux. Bien sûr, Loomis n'était pas la seule raison de ce succès. C'est tout le quatuor qui participait généreusement à l'effort sur ces sept morceaux de death authentique que les puristes apprécieront à leur juste valeur.
vendredi 24 octobre 2025
PRIMAL SCOURGE - CAVALRY OF THE DAMNED
Jamais avare de découvertes toutes plus intéressantes les unes que les autres, le label Iron Fortress Records continue de nous épater en mettant en avant Primal Scourge, groupe basé à Knoxville dans le Tennessee. Après un EP paru au début de l'année 2024, ces américains sortiront le 14 novembre sur support physique et digital leur premier album, End of Eden. Un rendez-vous qu'on ne voudrait pas manquer, tant Primal Scourge impressionne sur Cavalry of the Damned, morceau colossal de death metal mid-tempo dans la plus pure tradition du genre, extrait de l'opus à venir.
FUNERAL VOMIT - ALTARS OF DOOM
Formé il y a cinq ans durant la pandémie de Covid, Funeral Vomit a beaucoup progressé depuis puisque le groupe colombien peut compter sur le soutien du label madrilène Xtreem Music sur lequel il fit paraître en 2023 son premier opus, le très remarqué Monumental Putrescence. C'est sur cette même maison de disques que sera dévoilé le 19 décembre le second effort du combo, Upheaval of Necromancy, dont on peut savourer un aperçu avec Altars of Doom, morceau aux relents putrides solidement ancré dans un death metal bestial puisant sa force dans la vieille école du genre.
VIDÉO : NECROFELONY - PORPHYRIC HEMOPHILIA
Issu de la prolifique scène underground de Philadelphie de laquelle il émergea en 2024, Necrofelony a commencé par se montrer sur deux démos parues la même année. On retrouve aujourd'hui le quatuor sur un EP auto-produit tout juste sorti, Porphyric Hemophilia, le tout agrémenté d'un clip pour le morceau du même nom. Pas la peine de vous faire un dessin, l'artwork ainsi que l'ambiance dans la vidéo se suffisant à eux-mêmes, nous sommes face à un groupe qui fait dans un death old school avec des éléments venant du BDM et du slamming. La recette s'avère plutôt efficace ici.
DEFAMATORY - DEGRADING BEING
Huit ans, c'est le temps qu'il a fallu attendre pour que Defamatory sorte de sa crypte. Revoilà le groupe de Medellin avec un nouvel album sous la main, Path of No Return (dont on peut admirer au passage le superbe artwork de l'artiste Julian Mortuus), pour une sortie prévue le 28 novembre via Awakening Records (leur précédent méfait, Premature Burial, était paru en 2017 sur l'obscur label Bizarre Death Distro). Dans une formule inchangée, le combo propose un death old school de facture classique, très typé Amérique du Sud, cela va de soi. Le mieux à faire pour vous en rendre compte est d'écouter sans plus attendre Degrading Being, morceau qui ouvre l'album.
samedi 18 octobre 2025
LOS COCHINOS - ETHYLOPHILIA
Douze ans après sa création, Los Cochinos ne dévie pas d'un parsec en demeurant fidèle au death old school et death'n'roll qui a construit sa réputation sur son nouvel opus, Ethylophilia, qui fait suite à Tequila Berserker, daté d'il y a cinq ans. Le combo russe continue de s'inspirer des déviances de l'âme humaine en s'attachant à toutes sortes de sujets comme l'alcoolisme, une nouvelle fois très présent sur cet album. Vous allez pouvoir vous en faire votre propre opinion sur le morceau intitulé Cool Sheriff Machete, que voici.
PITHY - AGONIZING PLEXUS
En provenance de Liverpool, Pithy délivre un death metal brutal très porté old school sur son premier album auto-produit, Agonizing Plexus, qui vient tout juste de paraître. Le groupe a beau avoir été formé récemment, il contient dans ses rangs des musiciens d'expérience comme Joe Mawdsley, ex-Crepitation, Chris Butterworth (Anoxide), Joe Mortimer (Bodysnatch) et Florent Duployer (Cenotaph), Butterworth ayant lui aussi fait partie de Crepitation, tandis que Mortimer y officie toujours. Nous n'avons pas affaire à une bande de débutants, c'est le moins qu'on puisse dire. Voici d'ailleurs un aperçu de leurs talents avec le morceau Paresthesia qui ouvre l'opus.
IMPERATHERIUM - GOG Y MAGOG
Fondé il y a trois ans à Medellin, Imperatherium propose sur son premier EP, Gog y Magog, un death de la vieille école emprunt d'occultisme, aux harmonies sombres et cryptiques. L'intégralité de cette noire offrande venue des bas-fonds les plus insalubres est disponible ci-dessous.
jeudi 16 octobre 2025
PLAYLIST : UN MAX DE DEATH VOL. 1
Tracklist :
Vomitile - Grim Obsessions.
Slaughterday - Terrified.
Liquid Rot - Fucked on a Tomb.
Vile Apparition - Decapitation Rites.
Brutal Torment - Homicidal Home Invasion.
Los Cochinos - Hangover Abyss.
Miasmic Serum - Serum of Life.
Piss on Christ - Savior Delusions.
Ephemeral - Abomination of Existence.
Axion - Xenomorph Possession.
Fessus - The Depths of Lividity.
Immurer - Testament to Cruelty.
Abysma - Possessed to Consume.
Ammonium - Flames of Dawn.
Grave Ghoul - Cathedral of Tombs.
Vomitgod - Maggot Throne.
Venomous Breath - Ruin.
Corpsefucker - Undying Thirst for Murder.
Sodomic Baptism - Posthumous Rebirth.
Blood Offer - Self Embalmed.
[LISTEN]

















