Ah tiens, au fait, ça vous est venu comment la passion du death metal ? Qu'est-ce qui a allumé la mèche ? Pour ma part, ce fut un long cheminement, bien qu'assez naturel en y réfléchissant bien. Adolescent, j'écoutais du grunge puis, quand j'en ai eu marre du grunge, je suis rentré dans une période punk rock qui a peut-être duré un ou deux ans, aussi loin que je me souvienne, avant d'écouter du thrash metal. C'est après ça que les éléments ont commencé à s'agencer. Le thrash m'a naturellement amené vers le death et le black avant que le death metal ne prenne une place importante dans ma vie, qu'il occupe toujours aujourd'hui. Morbid Angel, Massacre, Obituary furent mes premiers gros chocs émotionnels. Puis vinrent Immolation, Incantation et la scène européenne bien sûr, scandinave en particulier, avec Dismember et Grave. Avec le recul et la maturité qui fait de moi aujourd'hui le vieux briscard de cinquante balais que je suis (que ça passe vite), je me rends compte que rien ne me rend plus heureux que d'écouter du death metal old school. C'est comme l'effet d'une drogue dont je ne peux me passer. Ma dépendance à la vieille école est telle que je n'écoute quasiment plus que ça aujourd'hui, à de très rares exceptions. Le plus drôle dans l'histoire, c'est qu'il m'arrive encore de tomber sur des pépites, des groupes dont je ne soupçonnais pas l'existence et qui viennent alimenter ma collection et approfondir un peu plus mes connaissances sur l'histoire du death metal. Mortiferoth est de ceux-là.
Bien qu'il ait dix ans d'existence au compteur, ce groupe ne figure pas parmi les plus connus de la scène death metal de la côte est des États-Unis. Fondé en 2015 dans le quartier du Queens, à New-York, Mortiferoth, qui compte dans ses rangs le musicien Brian Hobbie, ex-Internal Bleeding et qui accompagna un temps Vital Remains sur scène, n'a encore sorti aucun album à ce jour, les gars étant plutôt du genre à traîner dans les bas-fonds de l'underground de Big Apple. Depuis, le trio n'a pas chômé. En 2021, il s'est associé avec un petit label indépendant du nom de Hail Shitar Records, basé à New-York, sur lequel il fit paraître son premier EP, Fatal Spiritual Failures. Sans doute boosté par cette collaboration, le groupe eut la bonne idée, la même année, d'éditer sous forme de compilation en version CD ses trois premières démos parues respectivement en 2017, 2019 et 2020 dans la plus grande confidentialité. Puis, il retrouva le label Hail Shitar Records qui publia en 2023 son dernier méfait en date, ... To the Abyss, un EP 5 titres qu'on peut toujours se procurer en vinyle ou cassette en passant par le Bandcamp de la formation.
Si j'ai vraiment accroché à ce groupe, c'est pour la simple et bonne raison que le style qu'il pratique s'apparente à la scène old school du tout début des années 90 sous forme d'un hommage non dissimulé à tous les combos de légende qui sévissaient à cette époque. Si vous prenez le dernier EP en date, par exemple, vous y entendrez des morceaux brut de décoffrage qui ne font pas dans la demi-mesure, agrémentés de riffs saignants, d'une base rythmique percutante et de solos de guitares assassins à vous retourner le cerveau, convoquant les vieux démons du death de la grande époque. Bref, si le death authentique est la seule chose qui vous fait vibrer en ce monde, Mortiferoth ne peut que vous plaire. Vous allez donc me faire le plaisir de les soutenir comme il se doit en les écoutant et en faisant passer le mot autour de vous. Reste à espérer que l'aventure se poursuive et que les new-yorkais aient encore de belles choses à nous proposer dans un futur proche.


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