Né il y a environ dix ans à Santiago du Chili, Devs Mortvorvm était longtemps demeuré dans les ombres avant qu'il ne finisse par surgir ce mois-ci avec un premier EP dans sa besace intitulé The Oldest Crypt, que le label indépendant polonais Ancient Sounds of Madness productions dévoile aujourd'hui au format cassette dans une édition limitée à cinquante copies seulement. Le secret était bien gardé et c'est au grand jour qu'il apparaît maintenant, ces chiliens n'y allant pas de main morte avec leur blackened death/doom pestilentiel et ténébreux à vous glacer le sang dans les veines. N'espérez pas trouver un atome d'espoir ou de rédemption ici, c'est perdu d'avance.
dimanche 24 novembre 2024
RITUAL FOG - SLIMEBLADE
Plus que quelques jours à patienter avant la parution du premier album de Ritual Fog, But Merely Flesh (que nous évoquions déjà dans cet article). Le label Transcending Obscurity Records ouvrira les vannes le 29 novembre afin de faire découvrir au monde entier le death old school de ces gars de Memphis, Tennessee. En attendant, un nouveau single extrait de l'opus, Slimeblade, est dévoilé, histoire de bien se mettre dans l'ambiance.
LE COIN DES DÉMOS (24/11/24)
Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.
Malignant Altar - Retribution of Jealous Gods (2019) :
Officiellement séparé en 2022, Malignant Altar avait pourtant tout pour faire une carrière exemplaire. Le talent bien sûr mais aussi, de fortes individualités comme le guitariste Joshua Bokemeyer (Church of Disgust, ex-Necrofier) ainsi que des membres du groupe Oceans of Slumber (Mat V. Aleman, Beau Beasley et Dobber Beverly, ce dernier y officiant toujours aujourd'hui contrairement aux deux autres). Avant qu'il ne laisse un témoignage inoubliable de son passage avec l'album Realms of Exquisite Morbidity en 2021, le combo de Houston fit paraître deux démos dont Retribution of Jealous Gods en mars 2019, sur laquelle Malignant Altar prenait un malin plaisir à nous torturer l'esprit avec son death old school putride et très sombre où se télescopaient diverses influences venant de Morbid Angel, Cianide, Incantation, Bolt Thrower ou encore Fetid. Une démo de toute beauté qui préfigurait sans doute ce qu'allait être deux ans plus tard le seul et unique album studio de la formation, paru chez Dark Descent Records.
Traumfresser - III (Nithstang Productions, 2024) :
Derrière cette entité maléfique se cache un mystérieux artiste américain qui semble avoir enregistré sur un vieux magnétophone les pensées obscures de son âme tourmentée. Beaucoup d'entre vous n'apprécieront sans doute pas les sept morceaux qui composent cette démo en critiquant sa qualité sonore déplorable (certainement voulu) et pourtant, il se passe quelque chose. L'artiste parvient à créer des sentiers labyrinthiques sur lesquels l'auditeur s'égare, entre le black metal très rude de Grave Spotting, le dungeon synth mélancolique et désespéré d'Isabel et le black'n'roll endiablé de Psychological Sadism. Au final, et c'est là que réside la surprise, cette démo à l'apparence repoussante de prime abord révèle une véritable identité, celle d'un musicien à l'esprit dérangé.
Astriferous - Raise High the Scepter of Indulgence (2019) :
Avec en son sein des membres de Perishing, Candarian et Umbra Conscentia, pas étonnant qu'Astriferous ait frappé un gros coup sur cette première démo datée de 2019. Tout est noir et obscur comme dans un puits, tout n'est que désolation et perdition sur ces trois morceaux de death lourd et méphitique écrasant tout sur son passage. Un vrai travail de fond qui allait donner quelques quatre ans plus tard un très bon album, Pulsations from the Black Orb.
Cryogenic - Mystic Resonance of Glacial Time (Terror from Hell Records, 2024) :
Ne soyez pas surpris si ce groupe vous fait songer parfois à Asphodelus à l'écoute de cette démo puisque l'un de ses membres, Jari Filppu, fait partie de la prestigieuse formation death/doom finlandaise née en 2012 sous le nom de Cemetery Fog. Attention néanmoins car, là où Asphodelus puise beaucoup dans un doom mélodique et progressif à la Katatonia des débuts, Cryogenic s'aventure sur des terres beaucoup plus sombres en pratiquant du death/doom plus orienté vers le black. L'expérience est ici enrichissante pour les auditeurs peu familiers du genre, notamment sur les majestueux monolithes que sont Celestial Mist ou Mystic Resonance of Fading Age. Nul doute que ce projet scandinave nous prépare de belles choses pour la suite.
Stagnant - Demo 2024 (2024) :
Actif depuis 2021 dans sa base de l'Illinois, où il a vu le jour, Stagnant est là pour nous rappeler que le death metal a une longue histoire dont les générations de fans ont su entretenir les braises au fil du temps. Le groupe s'est donc tout simplement fixé pour objectif sur cette démo d'apporter sa contribution pour que la flamme continue de briller. Le death metal old school simple, efficace et authentique qu'il pratique ici en est un témoignage des plus vibrants.
samedi 23 novembre 2024
ANAL STABWOUND - DIRGE OF WOODWORMS
Anal Stabwound est le projet solo d'un jeune artiste américain de dix-neuf ans du nom de Nikhil Talwalkar et qui fut fondé en 2018 dans le Connecticut. Oui, 2018. Ça veut dire que le gars était encore tout jeunot lorsqu'il s'est lancé et qu'il n'avait que seize ans lorsque son premier album, The Visceral Sovereign, est paru en 2021 sur le label Inherited Suffering Records. Signé aujourd'hui chez New Standard Elite, il vient de dévoiler un nouveau titre, Dirge of Woodworms, qui va figurer sur un futur EP 6 titres, Enshrining the Many-Fingered Grasp, dont la date de sortie est encore à préciser. L'artiste multi-instrumentiste, aidé par trois musiciens lorsqu'il se produit sur scène, officie dans un brutal death metal moderne et technique qui a de quoi impressionner pour quelqu'un d'aussi jeune. On n'a donc pas affaire à un amateur, qu'on se le dise.
NEKROPSALMS - REDUCING GODS TO DUST
Nekropsalms est un projet qui fut lancé l'année dernière par deux musiciens brésiliens, Vinicius Transgressor, guitariste du groupe Difuntor (dont nous parlions dans cet article) et Douglas Chaves. Le duo n'a pas perdu de temps puisque la même année, il sortait son premier opus sur le label Headbanger's Behavior. Un an plus tard, le revoilà déjà avec son second méfait, The Devil Never Reveals Himself in Vain, qui paraît sur le même label. Le death pratiqué par ce groupe est très vieille école. On peut y sentir des influences venant de diverses sphères du genre allant de Vader à Necrovore en passant par Immolation, Dead Congregation et Morbid Angel. Les connaisseurs ne devraient par conséquent pas être trop dépaysés.
HORSE BUTCHER - PENDUNCULAR HALLUCINOSIS
Après avoir mis en pause indéfinie leur groupe de blackened death Hissing, avec lequel ils ont sorti deux albums, Zach Wise et Joe O'Malley ont décidé de se lancer dans un projet très différent du nom de Horse Butcher. Le combo américain dévoilera son premier EP éponyme le 20 décembre prochain chez Sentient Ruin Laboratories. La bonne nouvelle est que l'on peut déjà s'en faire un aperçu avec Penduncular Hallucinosis, morceau direct et rugueux s'inscrivant dans une veine très deathgrind à la Disgorge, Impetigo et Pissgrave pour les références utiles. Vous savez maintenant à quoi vous attendre.
vendredi 22 novembre 2024
MORBID VISIONZ - REMNANTS OF DEATH
Depuis sa base de Little Rock dans l'Arkansas, Morbid Visionz fait vrombir les guitares et trembler les fûts depuis 2021, année de sa fondation. Le jeune groupe est de retour ce mois-ci avec un nouvel EP, Remnants of Death, qui sort via le label Maggot Stomp. C'est l'occasion, pour ceux qui ne les connaîtraient pas, de découvrir le death old school bien charpenté de ces américains qui s'inspirent aussi bien de l'école scandinave que de celle de leurs glorieux aînés du pays de l'Oncle Sam.
PUTRID VOMIT CHRIST - DISSECTING AN INCESTUOUS DREAM
Ce n'est pas tous les jours qu'on voit des groupes de death metal débarquer du Vietnam. Profitons de l'occasion qui nous est offerte pour faire un peu plus ample connaissance avec Putrid Vomit Christ. Derrière ce nom très poétique se cachent deux artistes originaires de Hanoï qui ont décidé de se lancer dans le grand bain du metal extrême cette année en proposant un death/doom très traditionnel dans son approche. L'expérience d'écoute demeure captivante sur l'imposant single Dissecting an Incestuous Dream, extrait de leur démo Perpetual Intercourse qui doit normalement paraître le 6 décembre. Cerise sur le gâteau, un label, et pas n'importe lequel, Godz ov War Productions, va se charger d'éditer l'objet au format cassette. On peut dire que ça commence plutôt pas mal pour le duo vietnamien.
NECROGILISTIC ANOMALY - PROVERBS OF PROFANE INTENT
Cela fait un peu plus de dix ans que Necrogilistic Anomaly sévit sur la scène brutal death metal américaine. Basé à Houston, le groupe a récemment dévoilé son premier EP, Proverbs of Profane Intent, dont le label Comatose Music assure la promotion en attendant la suite. Et oui car, le combo n'a pas l'intention de s'arrêter là. Il prépare activement un autre EP pour le début de l'année prochaine, ainsi qu'un album prévu pour courant 2025. Vous n'échapperez donc pas à leur death brutal dans la grande tradition du genre.
jeudi 21 novembre 2024
LE CULTE DE L'UNDERGROUND : TETRALOGY OF DEATH VOL. 2 / SADISM / DESTRUCTION
EXTREMELY ROTTEN PRODUCTIONS MET LE DEATH DANOIS À L'HONNEUR.
Fondé à Copenhague en 2011, Extremely Rotten Productions a toujours soutenu avec ferveur les groupes death metal de la scène danoise qui fut longtemps en retrait derrière ses imposants voisins suédois, finlandais et norvégien avant d'acquérir tardivement ses lettres de noblesse. À titre personnel, je ne remercierai jamais assez ce label de m'avoir fait découvrir Deiquisitor, dont le dernier album en date, Apotheosis, sorti l'année dernière, m'a captivé. Bien que ce combo ne figure pas sur le nouveau split proposé par le label, on se jette tout de même à corps perdu, et à nos risques et périls, dans ce second chapitre de Tetralogy of Death, dont le but est tout simplement de faire découvrir aux auditeurs quatre groupes contemporains de la scène death du Danemark. Le label s'est appliqué à choisir des formations à l'identité forte ayant chacune leur propre vision et leur propre rendu du death metal. Ascendency, par exemple, offre un mélange subtil de death et de black dévoilant une ambiance très sombre sur A Purifying Flame. Avec dans ses rangs des membres ou ex-membres de Septage, Phrenelith et Hyperdontia, on pouvait s'attendre forcément à quelque chose de très inspiré. Chaotian nous entraîne sur des terres encore plus hostiles avec le terrifiant Vectors of Pestilence (Circles of Ubiquitous Mutilation). Leur death chaotique et méphitique est comme un cauchemar qui prend vie devant nos yeux à l'image de ce que le trio proposait déjà sur son sulfureux album Effigies of Obsolescence sorti en 2022. Septage arrive ensuite avec Sewage Spa, morceau le plus court du split, sur lequel le groupe récemment séparé fait montre de tout son étalage dans le deathgrind le plus insolent et crasseux qui soit. Ceux qui ont écouté l'album Septic Worship (Intolerant Spree of Infesting Forms) savent de quoi je parle. On termine enfin avec un petit bijou signé Sequestrum, groupe dans lequel on retrouve des membres de Phrenelith, Undergang et Chaotian (tiens donc), qui nous dévoile un Harvesting the Body Farm d'une grande profondeur, lourd et puissant, aux vocaux terrifiants et s'achevant pas un solo de guitare aux allures cosmiques. Précision importante : chaque groupe a enregistré pour l'occasion un morceau inédit ne figurant sur aucun autre disque, cela va de soit. Si vous avez un esprit curieux et avide de découverte, cette mini-compilation, que Extremely Rotten Productions sort en partenariat avec Night Shroud Records, label du Colorado, devrait satisfaire à vos besoins.
HAMMERHEART RECORDS RÉÉDITE "TRIBULATED BELLS" DE SADISM.
Sadism n'a sans doute rien montré d'aussi beau que ses premières années (d'une longue carrière débutée en 1988 sous le nom de Black Vomit) avec ses deux premières démos, Perdition of Souls et From the Perpetual Dark, sans oublier Tribulated Bells, bien sûr, premier opus des chiliens paru en 1992 chez Toxic Records, sur lequel sévissait Ricardo Roberts et Juan Pablo Donoso (Pentagram Chile) qu'il est important de citer puisque les deux lascars sont toujours dans l'aventure trente-cinq ans plus tard. Tribulated Bells était et demeure encore aujourd'hui un des plus beaux sommets d'irrévérence à l'ordre établi. Opus chaotique par excellence, habité d'une haine et d'une terreur sans nom, il était la quintessence du death et du thrash, le mariage parfait entre les deux genres et le symbole d'une époque en mutation quand le death metal était dans une phase de créativité très intense. Sa réédition à partir du 24 janvier de l'année prochaine par le label néerlandais Hammerheart Records est donc une excellente initiative qu'on ne peut que saluer, d'autant plus que les petits plats ont été mis dans les grands avec une parution en vinyle (couleur noir ou vert, au choix), plus un double CD qui, en plus de l'album, contient les deux démos classiques du combo de Santiago, citées plus haut et parues respectivement en 1989 et 1991, plus l'EP Darkside sorti en 1993 juste après Tribulated Bells. Violent, brutal, classique de chez classique, c'est la vieille école du death sud-américain qui nous éclate à la tronche ici.
DESTRUCTION DÉVOILERA SON NOUVEL ALBUM, "BIRTH OF MALICE", EN MARS 2025.
On ne présente plus Destruction, légende vivante du thrash metal née en 1983 et dont l'aventure se poursuit aujourd'hui grâce à un inépuisable Marcel Schirmer, qui aura cinquante-huit ans le mois prochain et qui demeure le seul membre originel et fondateur de l'entité du Bade-Wurtemberg. Destruction, c'est dix-sept albums studio, tous en l'honneur du thrash le plus sincère qui soit, et bientôt dix-huit puisque le combo allemand va rempiler le 7 mars de l'année prochaine avec Birth of Malice. Je ne vais pas vous cacher que j'éprouve une certaine appréhension car, bien évidemment, quand je pense à Destruction, je me souviens des années 80 et des brûlots incendiaires, des purs chef-d'œuvre de thrash metal que sont Infernal Overkill, Eternal Devastation (mon favori, paru en 1986) et Release from Agony. Je me demande légitimement où va Destruction aujourd'hui, si la flamme est toujours là, même si je sais pertinemment qu'on est dans une sorte de revival des vieux groupes thrash en ce moment avec, par exemple, Sacrifice, une autre institution, qui prépare aussi son retour. De plus, le clip que Destruction vient de dévoiler pour le morceau du même nom, extrait de ce nouvel album, tend à ne pas me rassurer, tant je trouve le niveau bien en-deçà de ce que le combo proposait avant. Mais bon, le lineup ayant beaucoup évolué et le temps ayant fait son œuvre, il faudra sans doute ne pas s'attendre à quelque chose de miraculeux. Saluons néanmoins le fait que Destruction soit toujours là aujourd'hui, prêt à remonter sur le ring.
CHRONIQUES DE LA FOSSE : BLASPHEMATORY - THE LOWER CATACOMBS (2022)
Né en 2018 dans le New-Jersey, sous l'impulsion de Chris Demydenko (Disma, Mausoleum) et Joe Aversario (Altar of Gore), Blasphematory s'est toujours évertué à pratiquer consciencieusement un death old school brut de décoffrage, décision qui l'a amené vers une certaine notoriété même si les profondeurs de l'underground demeurent toujours son refuge. Dans ces ténèbres environnantes, le groupe a puisé son inspiration en fouillant dans les pourritures les plus viles du monde, ce qu'il leur a valu l'attention de labels indépendants tels que Nihil Verum Nisi Mors (qui fit paraître leur premier EP, Depths of the Obscurity, en février 2019 puis, l'album du même nom quelques mois plus tard) et Nuclear Winter Productions (qui géra la sortie de The Lower Catacombs en mai 2022, et dont il sera question ici).
The Lower Catacombs fut révélé alors que le guitariste Tom Deceiver (du groupe Altar of Gore lui aussi) venait de compléter l'effectif. Pour ceux qui sont familiers d'Altar of Gore (dont nous discutions ici), l'influence du groupe se fait ressentir sur ces sept compositions. On y retrouve en effet les mêmes attraits blasphématoires et horrifiques de cette entité avec ce death profond, malsain, sombre et irrésistiblement attiré vers les contrées délétères du black metal que Blasphematory explore avec minutie sur des morceaux comme Flooded Graves, Key to the Furnace, ou encore le remarquable morceau d'ouverture, Cruciform Shadows, pièce maîtresse de cet album, qui dérive en territoire death scandinave grâce à des éléments mélodiques très obscurs issus de l'école suédoise de la fin des années 80 et du début des années 90. Globalement d'ailleurs, la Scandinavie est bien présente sur ce disque avec une inspiration pouvant provenir de Demigod, Gorement ou Abhorrence, tandis que du côté des influences américaines, on ira plutôt chercher vers Morpheus Descends ou Funebrarum.
Cependant, ces influences peuvent également dériver vers quelque chose de plus pernicieux, plus scélérat et même plus profond quand le groupe décide de prendre son temps sur des morceaux plus longs. Leur death s'insinue alors en territoire doom sur The Corruption of Saints, et ce avec une certaine réussite, avant que l'album ne s'achève par un single éponyme au rythme syncopé, écrasant et taillé dans le roc, plus proche d'Incantation dans sa démarche stylistique. Ajoutez les vocaux gutturaux et caverneux de Joe Aversario et vous avez là un album qui n'a jamais aussi bien porté son nom.
PANDEMIC - SANTA MUERTE
Pandemic aura dix de carrière l'année prochaine et pour se préparer à fêter comme il se doit cet événement, le combo polonais nous fait le plus beau des cadeaux en choisissant le 20 décembre prochain, à quelques jours de Noël, pour la parution de son second opus, Phantoms, seulement un an et demi après le précédent. Le label allemand Dying Victims Productions gérera les éditions CD et vinyle de cet opus sur lequel Pandemic va nous faire admirer une nouvelle fois toute sa dextérité dans la pratique du thrash/speed mélodique et technique. Un effort dont vous pouvez écouter dès maintenant les premières retombées avec ce gros banger qu'est le single Santa Muerte.
mercredi 20 novembre 2024
DECREPID - LUST FOR DEATH
Groupe ayant versé à ses origines en 2005 dans le thrash metal, Decrepid mit du temps à trouver son identité et un lineup stable au point que le groupe vola en éclat avant de renaître en 2008. À partir de là, les londoniens ont embrassé la voie obscure du death morbide et putride de la vieille école, si bien que cette noirceur s'est progressivement emparée de leurs albums, atteignant la quasi perfection sur Osseous Empire, leur opus de 2015, mon préféré à titre personnel. Revoici cette année le combo avec un EP récemment paru chez Cult Never Dies, Lust for Death, sur lequel Decrepid emprunte de nouveau ces sentiers sinueux où la mort, la colère et les ténèbres règnent au dessus de tout.
mardi 19 novembre 2024
CONDOLENCE - DYING
Voici une histoire comme tant d'autres sur la scène death metal mais, dont la saveur est particulière. Condolence est fondé en 1989 dans l'ouest des Pays-Bas, à une période où le death néerlandais est en plein boum. Le groupe enregistre alors une démo 4 titres qui sort en 1990 puis... plus rien. L'année suivante, Condolence se dissout dans les limbes, laissant derrière lui un travail inachevé avec des dizaines de morceaux dont le processus de création est soudainement interrompu. En 2014, un petit miracle se produit. Marc Ouwendijk, chanteur du groupe de 90 à 91, se met dans la tête que tout ce travail ne doit pas demeurer dans la poussière. Il ressort sa guitare et sa basse, embauche un batteur, un guitariste, un vocaliste et fait renaître Condolence de ses cendres. Quelques morceaux parus sur la démo de 1990 sont retravaillés, tandis que ceux qui n'étaient qu'au stade de l'écriture sont enregistrés. Le résultat de ce boulot colossal donne aujourd'hui un album à part entière, Dying, composé de treize titres dont une reprise du groupe death/doom Sempiternal Deathreign, pour une sortie programmée le 29 novembre chez Raw Skull Recordz et Into It Records. Un disque qui, forcément, sent à plein nez le death de la vieille école, tel qu'il était pratiqué à la fin des années 80.
CRYPTIC ECHOES - CRYPTIC ECHOES
Né dans la belle région de Carinthie, en Autriche, à la frontière avec l'Italie et la Slovénie, Cryptic Echoes n'a pas l'intention de vous servir de guide pour vous faire découvrir de beaux châteaux. Le combo est plutôt là pour vous donner des cauchemars avec son gros death/doom lourd et suffocant qui vous est servi sur ce premier EP éponyme contenant six morceaux et paru sur le label Morbid Chapel Records dont la solide réputation n'est plus à faire.
REFLEXOR - FROZEN IMBECILES
Reflexor a déjà une carrière longue de dix-huit ans derrière lui. D'abord appelé Crush Hatred entre 2006 et 2009, le combo né en Allemagne connut quelques changements de lineup après avoir opté pour sa nouvelle identité. Ces modifications n'ont pas entraîné de bouleversement pour autant au niveau musical puisque le quintette, qui compte un album à son actif paru en 2018, s'évertue à pratiquer un thrash metal old school qui lui sied à merveille et que l'on peut entendre sur Frozen Imbeciles, nouvel EP qui vient de paraître.
lundi 18 novembre 2024
LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 24
Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Dead - Far Beyond Your Imagination (1991) :
Ce drôle de projet fondé en 1990 à Nuremberg, qui disparut un temps avant de renaître d'entre les morts en 2004 (leur dernier album en date est de 2017) semble très porté sur des sujets comme le sexe et la pornographie. Vous en conviendrez en découvrant les pochettes de certains de leurs opus. Sur un point de vue purement musical, la formation était à fond dans le death dès cette première démo parue en 1991, avec un goût très prononcé pour le grind. La mixture proposée ici va peut-être sembler indigeste pour certains, cependant, elle est l'archétype d'un grindcore très primitif, typique de l'époque, alors que le death rentrait dans sa période la plus créative. L'objet n'en demeure pas moins curieux et intéressant sur bien des points malgré l'aspect répulsif qu'il suggère au premier abord, signe d'un groupe qui ne se prenait sans doute pas vraiment au sérieux.
Delirium - Amputation (1989) :
Arrivé en plein boum de la scène death metal néerlandaise, en provenance de Hollande-Septentrionale, Delirium allait lâcher un gros pavé en 1989 avec cette démo 4 titres d'une qualité remarquable, imprégnée d'un death superbement exécuté, sans détour, très inspiré de Celtic Frost, Obituary, Asphyx et bien sûr Thanatos, par qui tout a commencé dans ce pays. Le groupe allait hélas s'éclipser aussi vite qu'il avait surgi après la sortie d'un unique album en 1990.
Pestigore - Within the Dark Mist (1991) :
Fondé en 1990, ce groupe finlandais a surtout été actif entre 1991 et 1992 avec pas moins de quatre démos publiées dont celle-ci, qui fut la première. En un tout petit peu plus de huit minutes, le quintette ne s'embarrassait pas de choses superflues en décidant de frapper délibérément sous la ceinture avec son death franc du collier, crasseux, direct et primal. Certes, cette manière de jouer était déjà très répandue à l'époque, et donc sans surprise mais, cela avait au moins le mérite d'adresser un message clair, à savoir que de tels groupes n'étaient pas là pour amuser la galerie. Bref, c'était le death dans toute sa terrifiante splendeur.
Decerebration - Pure Hatred (Melomane Records, 1994) :
On ne redira jamais assez à quel point la scène canadienne, notamment québécoise, a su apporter au fil du temps sa pierre à l'édifice du death. Decerebration a apporté la sienne il y a trente ans, lorsque paraissait Pure Hatred, première démo pleine jusqu'à la gueule, onze morceaux en tout pour près de quarante minutes d'écoute, soit l'équivalent d'un LP. La formation exprimait ici son goût pour un death conçu dans un aspect brutal, escaladé par des versants abrupts qui, sur certains morceaux, laissaient transparaître des séquences plus techniques où les guitares et la basse pouvaient s'exprimer en toute liberté. C'était du bon death, très bien modelé et vraiment créatif malgré son apparence primitive. Ne passez surtout pas à côté de cette démo.
Phlegethon - Neutral Forest (1990) :
Voici un groupe dont le style ne s'apprivoise pas facilement. C'est un peu comme si l'on était dans un musée et que l'on s'arrêtait devant l'œuvre d'un peintre afin de prendre le temps de l'étudier et de s'en imprégner. Cette démo, la deuxième de ce combo finnois, produit le même effet. Certains céderont sans doute à la facilité en disant que c'est du death/thrash, un genre de mix entre Funebre et Depravity, deux formations finlandaises de renom, avec peut-être un soupçon du Darkthrone du tout début, et même du Darkthrone plus récent. Pourquoi pas mais, ce qu'il faut dire surtout, c'est que ce groupe a une façon bien à lui de faire les choses par une approche poétique et contemplative dans l'écriture des paroles, voire quasi littéraire. Si vous prenez le temps qu'il faut pour écouter cette démo, sans être dérangé, vous allez en ressortir éblouis.
LE CULTE DE L'UNDERGROUND : CHRIS BARNES, LES ANNÉES THRASH
Avant ses débuts avec Cannibal Corpse en 1988, dont il deviendra le vocaliste, Chris Barnes était déjà impliqué dans la scène metal extrême locale de sa ville de naissance, Buffalo, dans l'état de New-York, où il vit le jour en 1967. L'artiste n'a pas encore vingt ans lorsqu'il cofonde au milieu des années 80 un groupe du nom de Satan's Angel avec Rich Ziegler à la basse, Bob Rusay à la guitare et Paul Mazurkiewicz à la batterie, ces deux derniers finissant par s'allier à Barnes en 1988 pour devenir qui vous savez... Satan's Angel ne se produit qu'une fois sur scène en décembre 1985, dans un petit concert au cours duquel le groupe reprit des morceaux de Celtic Frost et Accept, avant de changer de nom l'année suivante pour devenir Tirant Sin. Cependant, Chris Barnes décide de ne pas poursuivre l'aventure et se lance dans un nouveau projet baptisé Leviathan, épaulé par les musiciens Mike Green, Angelo LoCoco, Greg St. John (qui fera un passage plus tard chez Malevolent Creation) et Jeff Juszkiewicz (qui passera lui aussi par Malevolent Creation). S'en suit en 1987 une démo remarquable, Legions of the Undead.
D'une durée de dix-sept minutes, la démo se compose de quatre morceaux ancrés dans un thrash metal rapide et violent, flirtant avec le punk/hardcore. On y entend notamment, et c'est l'un des faits les plus marquants de Legions of the Undead, un Chris Barnes dont les vocalises sont encore très éloignées de ce qu'il proposera plus tard avec Cannibal Corpse, le chanteur adoptant ici les intonations caractéristiques du thrash/speed, criardes, aiguës et résolument enracinées dans un punk corrosif et très typé. Cela fait de Legions of the Undead une pièce de choix, un trésor unique, pourrait-on dire, dans le développement de la scène américaine de cette époque. Le groupe va d'ailleurs rester très actif au cours de l'année 1987 puisqu'une autre démo paraît à peine quelques mois plus tard, dans la même veine que la précédente, dont les cinq morceaux sont enregistrés lors de répétitions. Avant que l'élan ne se brise subitement en 1988, Leviathan apparaît une dernière fois sur un split album orchestré par le magazine Metal Forces, dont nous aurons l'occasion de parler dans un futur article.
Malgré le brûlot incendiaire que fut Legions of the Undead, Leviathan s'éclipse en 1988. Deux de ses membres, Chris Barnes et Mike Green, choisissent l'hypothèse Tirant Sin afin de rebondir. Le moment est plutôt bien choisi puisque le combo restait sur des échecs avec deux chanteurs, Bill Gurgol et Dennis John Glinski (qu'on retrouvera chez Putrefest et Carnal Dissection). Barnes retrouve donc ses compères du temps de Satan's Angel, Ziegler, Rusay et Mazurkiewicz. Tout ce petit monde, avec Joe Morelli à la guitare qui a rejoint Tirant Sin en 1987, se met à travailler sur une nouvelle démo, Mutant Supremacy, qui voit le jour en 88. Deux morceaux y sont proposés, plus un instrumental. Tirant Sin est intéressant à plus d'un titre car, le style musical diffère de celui de Leviathan avec un son plus lourd, plus sombre et moins rapide, on peut même dire plus death bien que l'énergie du thrash soit toujours présente. On sent d'ailleurs une évolution dans le chant de Chris Barnes qui, bien que toujours aussi criard, se fait plus profond, plus malsain et plus menaçant. Nul doute que nous avions sur cette démo les prémices de Cannibal Corpse, sous l'influence grandissante de Barnes, Rusay et Mazurkiewicz. Pas étonnant que la même année, les trois lascars aient décidé de claquer la porte pour fonder la toute première mouture du légendaire groupe avec Jack Owen et Alex Webster. La suite appartient à l'histoire.
MUTAGENIC HOST - INCOMPREHENSIBLE METHODS OF SLAUGHTER
Des bas-fonds les plus obscurs et insalubres de la Perfide Albion, une nouvelle entité génétiquement modifiée s'apprête à surgir. Nouveau venu sur la scène death metal européenne, Mutagenic Host libérera ses parasites pestilentiels le 3 janvier prochain avec l'album The Diseased Machine via les labels Memento Mori, Gurgling Gore et Dry Cough Records. Au programme de ces réjouissances, du death lourd et malsain qui ne s'embarrasse pas de fioritures et qui va droit au but. En attendant cette date, le combo londonien dévoile son jeu sur le morceau Incomprehensible Methods of Slaughter.
dimanche 17 novembre 2024
CHRONIQUES DE LA FOSSE : SKULMAGOT - SKULLED TO DEATH (2018)
Certains groupes de death metal vont vous dire que telle ou telle formation a été pour eux une influence majeure pour la conception d'un album. D'autres, en revanche, n'auront pas besoin de le faire tant il sera aisé pour l'auditeur de savoir vers quelle source d'inspiration ils se sont tournés, rien qu'à l'écoute. C'est l'évidence même des choses chez Skulmagot, nous allons y revenir mais, d'abord commençons par les présentations d'usage. Deux copains d'Helsinki, Jaakko Forsman et Ulti-Make, ont fondé le groupe au début de l'année 2015 dans les bas-fonds de la capitale finlandaise. Les deux gars avaient déjà une solide expérience derrière eux puisque le premier avait fait partie en 1999 d'un groupe de death metal de la scène locale appelé Buried Alive, tandis que le second a passé dix ans, entre 2004 et 2014, avec un combo du nom de Tukkanuotta qui a sorti quatre EPs et dont il était le vocaliste.
En octobre 2015, Skulmagot se lance dans l'arène en dévoilant un EP entièrement auto-produit, Fascinated by Disgust. Le groupe y plante un décor simple sur fond de death metal old school à la Cannibal Corpse, période The Bleeding, dont les influences sont facilement reconnaissables sur ce premier essai discographique. Vous imaginez bien que les fans inconditionnels de la légendaire formation de Buffalo vont faire à cet EP un accueil chaleureux qui va permettre à Skulmagot de se faire un nom. Il n'en fallait pas plus aux finlandais pour se remettre au travail. Sous l'impulsion d'un label hongrois dont ils obtiennent le soutien, Old Skull Productions, ils dévoilent trois ans plus tard leur premier opus, Skulled to Death.
N'y allons pas par quatre chemins. Du premier au dernier morceau (l'album en compte huit en tout pour une durée totale d'écoute estimée à environ trente minutes), Skulled to Death sent le Cannibal Corpse à plein nez, à tel point que plusieurs compositions, comme Cum Culprit, par exemple, ou encore Furnace Tan et Terror Barn, nous ramène vraiment au CC des débuts, période Eaten Back to Life, Butchered at Birth, Tomb of the Mutilated et bien sûr The Bleeding, sans doute la plus grosse influence des finlandais, comme précisé plus haut. D'une manière plus générale, Skulmagot ne cache pas son admiration pour le death metal américain des années 90 et 2000, pas seulement Cannibal Corpse mais aussi, Torture Rack, pour des influences plus récentes, des morceaux comme Old Boy ou Body Varial Error pouvant évoquer dans leur approche le groupe de Portland, période 2015, sur l'album Barbaric Persecution. Ce sentiment est bien entendu renforcé par les thématiques abordées par le duo d'Helsinki, allant de la mort à la torture, en passant par le cannibalisme et autres thèmes horrifiques réjouissants.
Les plus exigeants verront sans doute dans cet album quelque chose qui sent le réchauffé et se diront que l'écouter fut plus une perte de temps qu'autre chose. Personnellement, je ne vois pas les choses de cette façon. Le fait que le groupe ait ouvertement revendiqué ses influences, sans faire de détour, est pour moi une preuve de sagesse et d'authenticité qui rend Skulled to Death remarquable à l'écoute sans pour autant en faire un chef-d'œuvre absolu du death metal old school. C'est là tout simplement la marque d'un groupe avant tout respectueux du genre et de ceux qui ont été pour lui une grande source d'inspiration, ce qui semble au bout du compte largement suffisant pour faire de Skulled to Death un opus attractif dont vous auriez tort de passer à côté.
DEATHRITE - FLAMES LICKING FEVER
Deathrite fêtera ses quinze ans d'existence l'année prochaine. La progression du groupe allemand basé à Dresde fut assez fulgurante avec cinq albums à son actif en comptant Flames Licking Fever qui vient de paraître via War Anthem Records et Into Endless Chaos Records. Rien qu'à la pochette de l'album, vous savez que vous allez mettre les pieds dans un univers assez particulier. En effet, Deathrite ne fait pas du death metal comme on a coutume d'entendre. Le quintette aime beaucoup ajouter des sonorités venant du punk dans ses compositions, tout en parvenant à trouver son inspiration du côté de formations émérites comme Entombed, Black Breath ou pourquoi pas Celtic Frost. Un mélange qui a de quoi détonner sur cet opus de haute volée qui confirme le talent indéniable d'un groupe s'affranchissant des codes.
LE COIN DES DÉMOS (17/11/24)
Chaque dimanche, Ravage Cérébral ouvre les portes de l'enfer et s'enfonce dans les bas-fonds les plus insalubres pour y rechercher des groupes récents de death metal tapis dans les profondeurs de l'underground.
Blastard - Demo 2024 (2024) :
Nouveau venu sur la scène metal extrême européenne, Blastard est le projet parallèle de Lars Ennsen et Manuel Schaub, tous deux membres de l'entité black metal Ultha (Ennsen officiant également chez Sun Worship). On est ici dans un trip très différent avec un style qui s'apparente à du death metal hardcore pouvant se rapprocher du thrash et du grindcore. Un vrai télescopage d'influences qui donne à cette petite démo 3 titres un côté "fouillis" pas vraiment inspiré et manquant cruellement de flamme. Une écoute dont on se dispensera aisément.
Moho - Demo XXIV (2024) :
Venu d'Argentine, ce trio propose un death très sombre, à l'ambiance particulièrement malsaine et lorgnant vers l'horrifique. Chantés dans la langue de Cervantès, les quatre morceaux révèlent des sources d'inspiration venant aussi bien du doom que du black avec un son à la fois rugueux et old school dont certaines sections peuvent éventuellement rappeler Mortiferum. Concluant pour un premier essai.
Altar of Gore - Infinite Visions of Violence (2022) :
Deux ans après la sortie de son premier album, Obscure and Obscene Gods, en 2020, Altar of Gore faisait paraître cette petite démo sans prétention contenant quatre morceaux dont une reprise du titre Aggressor de Hellhammer. Le duo du New-Jersey confirmait son attachement à un blackened death violent, blasphématoire et ténébreux, dont les blast beats continuent de terroriser les chaumières aujourd'hui. Écouter Altar of Gore est un redoutable défi qui demande du courage et de la patience. Cette démo en constitue un exemple parfait.
Ossuary - Supreme Degradation (2019) :
Difficile de faire plus underground que le groupe du Wisconsin qui fêtera l'année prochaine ses dix ans de carrière alors qu'il n'a encore à ce jour jamais sorti d'album. Parmi les rares témoignages discographiques dont il nous a fait l'offrande jusqu'à présent, le trio a notamment laissé dans son sillage cette démo datée de 2019 contenant quatre morceaux d'un death habité par toutes les créatures les plus viles que comptent les dimensions infernales. La force de ce groupe, emmené par sa chanteuse Izzi Plunkett, réside dans sa remarquable capacité à descendre très profond dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine pour y extraire l'essence même d'un death metal des plus authentiques qui ne pardonne pas la faiblesse. Une grande démo par un grand groupe qui mérite toutes les louanges du monde pour ce qu'il apporte à la scène.
Autophagy - Demo (2018) :
Retour à des choses plus terre à terre avec ce groupe de Portland dans l'Oregon qui proposait ici son enregistrement inaugural, quatre ans avant la parution de leur excellent album, Bacteriophage, chez Pulverised Records. Le quatuor était alors déjà solidement ancré dans un death old school à la sauce suédoise, à tel point qu'il proposait sur cette démo une reprise de Supposed to Rot de Nihilist, un des tous premiers groupes de death scandinave. Beaucoup diront sans doute que cette démo ne révèle rien de surprenant, à juste titre. Pourtant, la dévotion du groupe à l'égard de cette école produit son petit charme.
samedi 16 novembre 2024
TO THE WORMS - FLESH FEAST / FORAGE FOR THE WORMS
Ne vous faites pas d'illusion. Quand le temps sera venu de rendre l'âme, vous finirez en festin pour les vers de terre. C'est en tout cas le message sans équivoque que nous fait passer To The Worms sur son nouvel EP 2 titres Flesh Feast / Forage for the Worms. Ce trio suédois originaire de Stockholm, où il fut fondé en 2018, délivre un death metal old school assez particulier puisqu'il va puiser son inspiration aussi bien dans le thrash que le stoner rock. Ainsi, l'on se retrouve avec deux singles à l'approche assez différente, Flesh Feast étant vraiment un hommage aux vétérans du death de la fin des années 80, tandis que Forage for the Worms affiche un tempo plus heavy et groovy. Un groupe qui sort de l'ordinaire comparé aux nombreuses formations suédoises de death metal.
NECRODEATH - STORYTELLERS OF LIES
À quoi va ressembler le nouvel album de Necrodeath ? Arimortis aura en tout cas une saveur particulière puisqu'il s'agit du dernier album, le quatorzième en tout, de la légendaire formation blackened death/thrash génoise qui raccrochera définitivement l'année prochaine à l'issue d'une tournée d'adieux, après quarante ans de carrière (une aventure débutée en 1984 sous le nom de Ghostrider). Le batteur Marco Pesenti, toujours d'attaque, demeure le dernier membre originel du combo transalpin à bientôt soixante ans. Necrodeath semble quoi qu'il en soit être en forme olympique à l'écoute de l'irrévérencieux Storytellers of Lies, morceau extrait de cet ultime opus dont la sortie est prévue pour le 17 janvier prochain via Time to Kill Records.
PRIMAL CODE - OPAQUE FIXATION
À l'heure où ces lignes sont rédigées, Opaque Fixation, premier album de Primal Code, vient tout juste de paraître. Le label Relapse Records a mis le grappin sur ce groupe basé à Chicago, sentant que celui-ci avait sans doute du potentiel. C'est vrai qu'à l'écoute, le trio, qui comprend dans ses rangs un bassiste brièvement passé par Nachmystium, Abigail Williams et Wolves in the Trone Room et dont les thèmes récurrents sont la guerre, le rôle néfaste de la technologie et la fin des temps, sait y faire pour trancher dans le vif à coups de riffs guerriers et saignants, taillés dans le death metal le plus vindicatif qui soit. Le morceau intitulé Extinction pourrait à lui seul vous convaincre de vous procurer cet opus.
vendredi 15 novembre 2024
IMMORTAL FORM - GOD OF FILTH (THE PLAGUEBEARER)
Immortal Form sera-t-il l'une des bonnes surprises de cette fin d'année ? Après avoir publié une démo l'été dernier, la jeune formation de Washington, DC. met la dernière touche à un EP, Ashes of a Fallen World, qui devrait paraître incessamment sous peu et dont on peut découvrir un premier aperçu avec God of Filth (The Plaguebearer), excellent morceau de death old school irrévérencieux et authentique. On va donc logiquement surveiller la suite avec attention.
ECOCIDE - OF ENDLESS DECAY
Malgré deux séparations en 2015 et 2020, Ecocide, figure importante de la scène death/thrash néerlandaise moderne, a trouvé la force de se reformer en 2023. S'en est suivi un album, Metamorphosis, puis l'embauche cette année de deux nouveaux guitaristes, venus renforcer l'effectif avant la parution de Of Endless Decay, nouvel EP du groupe. Un EP sur lequel Ecocide confirme un changement d'orientation majeur dans son style musical puisque, tout en n'oubliant pas l'esprit old school du death/thrash qu'il pratique depuis ses débuts à Haarlem en 2012, le combo adopte un son résolument plus moderne auquel s'ajoute une bonne dose de hardcore. Ecocide poursuit donc sa mutation et nous verrons sans doute au fil du temps vers où cela les mènera.
KNURLING - DYING ISN'T REAL
Projet solo d'un artiste américain nommé Tyler Coverstone, guitariste d'un obscur groupe de death/sludge du nom de Swamp, Knurling va débarquer dans votre vie de la façon la plus radicale qui soit, en entrant chez vous en défonçant la porte. L'entité va proposer le 22 novembre son premier EP, sans titre, via le label Frozen Screams Imprint, dont on peut déjà se régaler d'une sympathique entrée sous la forme du single Dying isn't Real, brûlot incandescent de pur deathgrind qui va réduire en poudre chacun des os qui constituent votre corps. Tout est dit.
jeudi 14 novembre 2024
CHRONIQUES DE LA FOSSE : AGATHISMA - ADVERSARIAL REALITY (2024)
Projet solo de l'artiste multi-instrumentiste Meilki Darmawan, basé à Jakarta en Indonésie, Agathisma débarque avec Adversarial Reality, premier album sur lequel le musicien a tout fait quasiment seul (enregistrement, mixage, mastering), à l'exception de l'artwork pour lequel il s'est fait aider par un artiste du nom de Necro Frost, qui a déjà travaillé avec des formations comme Ashen Tomb, Carcinoid et Leviathan. Long de trente minutes pour un total de six morceaux, l'opus constitue une expérience éprouvante mentalement, sous la forme d'une descente aux enfers s'appuyant sur du death metal caverneux à l'ambiance malsaine.
Cela a beau être le tout premier essai discographique de l'artiste, ce dernier sait y faire pour façonner des paysages de désolation, dont une lune blafarde éclaire timidement quelques aspérités, à l'image de la pochette. Vile Presence est une ouverture offrant une remarquable entrée en matière avec son introduction au clavier avant qu'une instrumentation écrasante ne vienne s'imposer. Revenant par la suite sur Horrendous Ritual et Morbid Symptoms, les deux morceaux les plus longs de l'album, le clavier est un ajout de choix qui joue son rôle pour accentuer l'ambiance horrifique qui se dégage de l'œuvre. L'on sent un artiste impliqué, capable de varier le tempo à sa convenance, rapide, oppressant et cadencé sur Eternal Desolation, Blatant Persecution et le précité Vile Presence, plus lent et scélérat sur les compositions plus longues, pouvant flirter avec le doom. Sur Horrendous Ritual par exemple, les passages plus calmes sont en réalité autant de pièges savamment dosés dévoilant des sentiers labyrinthiques sur lesquels l'on se perd par inadvertance. La lourdeur de la guitare et de la batterie viennent renforcer le côté malfaisant de ce disque, même si, à quelques rares moments, l'on se fait surprendre par quelques sonorités plus mélodiques et bien inspirées.
Cette inspiration, l'artiste indonésien va la chercher essentiellement chez des formations bien connues de la frange expérimentale et avant-gardiste du death metal. On y reconnaît beaucoup les visions apocalyptiques et dystopiques des espagnols d'Altarage, l'horreur abstraite et occulte de Portal, le blackened death/doom oppressant d'Abyssal, la rage d'Ulcerate ou encore les couloirs sombres nés dans l'esprit dépressif et tourmenté de Jef Stuart Whitehead, tête pensante de Leviathan. Autant d'influences que le musicien et compositeur convoque dans des psaumes à la gloire des ténèbres, prononcés sous une forme gutturale dans un style caverneux caractéristique, surtout là pour achever les derniers résistants. Le tout forme un ensemble cohérent, particulièrement glacial et dénué de toute forme d'espoir. Ainsi, Morbid Symptoms s'achève sur un constat direct et très simple par la phrase Strap in and enjoy the Chaos. Ceux qui espéraient (un espoir de fou) voir le bout du tunnel en sont pour leurs frais.
On l'aura compris, Adversarial Reality n'est pas là pour amuser la galerie. L'album, qui révèle bien des complexités, se garde bien de montrer tous les chemins sinueux qu'il possède à tel point qu'une seconde, peut-être même une troisième écoute, s'avéreront nécessaires afin d'en saisir toutes les subtilités (à condition de trouver le courage d'y retourner). L'expérience d'écoute revêt un aspect terrifiant qui aurait pu agir comme un repoussoir, ce qui n'est finalement pas le cas tant l'on se sent transporté dans ce monde de souffrance et de terreur sourde. Cet album ne serait-il pas au final un reflet putride de l'humanité et de la ruine qui l'attend ? C'est probable. Si tel est le cas, Agathisma réussit alors un coup d'essai qui s'apparente ici à un coup de maître.
PUTRED - NECROMANTIE
On commence à bien se familiariser avec Putred qui nous avait envoyé du lourd l'hiver dernier avec Repulsie Post-Mortem, album brut de décroffrage, nécrotique à souhait, paru chez Carvernous Records. Bonne nouvelle, le groupe originaire de Transylvanie revient en début d'année prochaine, le 20 janvier pour être précis, avec un second opus, Megalit al Putrefacției, qui sera édité par Memento Mori pour la version CD, Tenebrous Aberrations Productions pour le vinyle, ainsi que Iron Fortress Records (distribution américaine) et Dan's Crypt Records (distribution européenne) pour la cassette, dont on peut déjà savourer un avant-goût avec le morceau intitulé Necromanție, savoureuse petite pièce de death old school à l'odeur fétide.
VIDÉO : THE RED MASS RITUAL - SOMETIMES DEAD IS BETTER
Basé à New-York, The Red Mass Ritual a dévoilé récemment son premier EP, Burgundy Horror, sur lequel on retrouve notamment le morceau intitulé Sometimes Dead is Better, pour lequel un clip horrifique à la façon des vieux films muets a été tourné. Dans ce court-métrage bien sympathique, le groupe est confronté à une femme zombie vengeresse dont la tombe a été profanée. C'est l'occasion d'écouter le melodeath old school bien calibré de ce combo américain qui, à l'heure qu'il est, n'est pas signé sur un label.
mercredi 13 novembre 2024
MORBID CROSS - DENIED SALVATION
Voilà quinze ans que Morbid Cross porte fièrement sa croix, écumant les scènes pour assouvir les foules de son thrash metal blasphématoire. Dernièrement, lors des festivités d'Halloween, le combo du New-Jersey, qui compte deux albums à son actif parus respectivement en 2019 et 2022, a sorti un petit EP intitulé Denied Salvation, contenant quatre morceaux inédits qui sont autant de psaumes dédiés aux créatures les plus méphitiques du mondes des ténèbres, à la fin des temps et à la destruction de l'humanité. Un programme fort réjouissant venant d'un groupe qui maîtrise toujours aussi bien son sujet depuis sa naissance en 2009.
BACK FROM DEATH - ENSLAVING THE DEAD
Fondé en 2009 à Los Angeles avant de s'installer plus tard à Portland, dans l'Oregon, Back From Death est un groupe expérimenté dont les membres participent activement à divers projets comme Carnal Deity, Truculence et Idolatrous. D'ailleurs, on retrouve sur le premier album de ces américains, Enslaving the Dead, diverses influences venant de ces groupes avec un death oscillant entre brutalité, groove, technicité et mélodie. Un mélange détonant qui fait de ce tout premier opus (mieux vaut tard que jamais) une pièce de choix pour tous ceux qui savent apprécier le death old school sincère et bien conçu.
VIRTUAL ANNIHILATION - WORLD OF TERROR
Depuis l'état américain de Géorgie où il a été fondé il y a plusieurs années, Virtual Annihilation pratique un death old school teinté de grind. L'entreprise semble être familiale puisqu'on y retrouve Ty et Tyler Peacock, deux membres d'une même famille, qui se sont d'ailleurs occupés de la production du nouvel EP World of Terror paru au début du mois, tandis que le chanteur, Jeret McMurray, a géré les logos. Un vrai travail d'équipe donc, qui mérite d'être salué.
mardi 12 novembre 2024
LE CULTE DE L'UNDERGROUND : MUTILATED / MESTEMA / NECROSIC
LA PETITE TOUCHE FRANÇAISE.
On va dire les choses clairement. S'il y eut bien en France un engouement pour le death metal dont on peut situer les origines au cours de la seconde moitié des années 80, ce ne fut pas une vague déferlante comparable à celles que subirent les États-Unis ou la Suède durant la même période. Quand la musique disco a entamé son déclin à la fin des années 70, notre pays a commencé à se tourner vers les précurseurs de la musique électronique avant que la culture hip hop n'émerge quelques années plus tard. Avec cela, la variété française effectuait un tournant majeur, notamment sous l'influence de la pop et du rock qui allaient transfigurer le paysage musical dans l'hexagone avec comme aboutissement la création du Top 50. Le metal extrême s'est fatalement retrouvé noyé dans la masse malgré la popularité du thrash metal qui atteignait son apogée vers le milieu des années 80. Néanmoins, il y eut bien dans notre pays une émergence du death, à peu près à la même période, qu'il est important de ne pas négliger. Comme dans tous les styles musicaux, le death metal en France eut ses précurseurs. Si vous demandez à des spécialistes qui sont les pionniers du style, ils vous répondront sans doute Loudblast, Agressor, Massacra, No Return ou Mercyless, et ils ont bien raison. Cependant, si l'on prend le temps de fouiller un peu plus, on découvre assez vite que d'autres groupes français, dont la grande majorité ont disparu depuis longtemps, ont participé à cet effort. Ainsi, mes recherches m'ont amené à redécouvrir deux formations dont j'avais oublié l'existence, à commencer par Mutilated. Fondé à Bourg-en-Bresse en 1987 sur les cendres d'un projet death/thrash du nom de Mutilator, Mutilated débuta sous la forme d'un duo de musiciens composé de Michel Dumas et François Dauvergne. À eux deux, ils composèrent trois morceaux qu'ils inclurent dans une démo parue en juin 1988, intitulée Psychodeath Lunatics. Mutilated va alors se tailler une solide réputation de groupe français le plus extrême de l'époque et cette démo en fut sans aucun doute le révélateur. Dès les premières notes de The Crown of Death, on est entraîné dans un amplificateur de douleur par un Michel Dumas aux vocaux démoniaques, torturant sa guitare, tandis que François Dauvergne s'acharne comme un dément sur les fûts en envoyant des blast beats d'une rare violence qui viennent se loger dans le bas-ventre. Funerarium déferle ensuite comme une vague en furie avec sa rythmique très thrash portée par un solo de guitare de classe mondiale avant que Hysterical Corpse Dislocation n'achève les derniers survivants. Onze minutes au total d'un death cataclysmique ne cédant pas un pouce de terrain, blindé comme un char d'assaut de dernière génération et principal témoignage d'un groupe qui, bien que disparu trop tôt, n'en demeurait pas moins un fer de lance du death français de la fin des années 80.
Au cours de cette même année 1988, sept ans avant qu'ils ne posent leurs valises, pour un temps, chez Mercyless, Pierre Lopez et David Kempf cofondent un projet baptisé Mestema, à Illzach, dans l'agglomération mulhousienne. Avec deux autres artistes, ils dévoilent leur première démo, Horrifying Sight, en février 1990. Très porté sur les sujets politiques et sociétaux, le groupe s'emploie à entremêler death et thrash sur cinq morceaux redoutables d'efficacité dont les fondations reposent sur un chant guttural d'une exceptionnelle qualité, typiquement old school et renforcé par d'imposantes sections dans l'instrumentation, aussi bien chez les cordes qu'à la batterie, avec des séquences d'une technicité de haut vol (Dissilution, le morceau qui ouvre la démo, est une pièce de choix à vous faire décoller du sol). Comme chez Mutilated, on retrouvait chez Mestema cette impression de puissance écrasante, cette envie d'en découdre sans faire de concession et cette ambiance très malsaine que le thrash et le punk influençaient beaucoup. Dommage que le groupe ait fini par se disloquer dans une quasi indifférence deux ans après cette démo monumentale que l'on peut ranger parmi les compositions majeures de l'époque, dans les archives du death français.
NECROSIC, UN POTENTIEL GÂCHÉ.
Mutilated et Mestema étaient le reflet d'une époque de changement, celle des années 80. On imagine le chemin que les deux formations françaises auraient pu parcourir si leur carrière s'était inscrite dans la durée, ce qui ne fut pas le cas. Bien plus tard, aux États-Unis, Necrosic connut ce destin contrarié de carrière raccourcie. Fondée en 2013 à Oakland, Californie, la formation, qui vit passer dans ses rangs l'ex-Autopsy Frank Migliore et l'ex-Funeral John Schafer, allait être considérée comme ce qu'on a coutume d'appeler dans le milieu un "super-groupe". L'effectif était notamment composé de Charles Coryn, membre d'Ascended Dead, Erika Osterhout, impliquée en tant que bassiste dans Scolex, mais surtout Sean McGrath (très actif dans Ghoul et Impaled) et Eric Cutler cofondateur du groupe Autopsy. Pas étonnant, du coup, que le groupe californien mit près de trois ans à concevoir sa première œuvre musicale, l'EP Putrid Decimation, paru le 5 avril 2016 sur le label Nuclear War Now! Productions. Ce que l'on savait moins, en revanche, c'est que ce témoignage discographique, édité au format vinyle, allait être aussi le dernier du groupe avant que celui-ci ne devienne silencieux. Depuis, plus rien. Si aucune séparation n'a été officialisée, le statut de la formation américaine demeure inconnu. C'est là sans doute l'une des conséquences que d'être un "super-groupe". Chaque membre est tellement accaparé par d'autres projets qui lui semble plus important que tout ce qui vient en parallèle prend logiquement l'apparence d'un side project sur lequel on s'attarde moins. D'ailleurs, après la parution de Putrid Decimation, chacun s'est dirigé vers de nouveaux objectifs. Cutler s'est logiquement concentré sur son groupe de toujours, Autopsy, McGrath a continué avec Ghoul, dont il est toujours membre actif aujourd"hui, tandis que Charles Coryn et Erika Osterhout ont fini par rejoindre Chthonic Deity. Coryn s'est même impliqué dans Decrepisy et Funebrarum, alors que Osterhout a renforcé les rangs de Mortuous et Acephalix. Logiquement, je dirais même fatalement, Necrosic est passé au second plan. Une décision bien regrettable, un beau gâchis même car, Putrid Decimation avait vraiment de la gueule. Sur certains points, les quatre morceaux qui composent cet EP font beaucoup songer à un mélange entre Autopsy et Bolt Thrower. Squirming in your Guts, par exemple, est une superbe composition très inspirée du death metal de la vieille école, dont Putrid Decimation transpire par tous les pores. C'est du death solide, bien exécuté, conçu par des artistes qui se sont servis de toute leur expérience dans le milieu pour aboutir sur un travail sérieux et collectif. On ne peut donc être qu'atterré de voir une formation aussi prometteuse errer aujourd'hui quelque part entre les limbes et le purgatoire sans que l'on sache de quoi sera fait son avenir. Vu que huit ans se sont écoulés depuis cet enregistrement, l'humeur n'est pas à l'optimisme.