lundi 3 mars 2025

LES ARCHIVES DE LA CRYPTE - ÉPISODE 35


Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.

Necrotic Disgorgement - Promo 2012 (2012) :
Huit ans après la sortie de son premier album, Suffocated in Shrinkwrap, devenu un classique du brutal death metal, le groupe de Columbus, Ohio, qui avait subi d'incessants changements de lineup au début des années 2000, revenait avec cette démo promotionnelle préfigurant ce qu'allait être Documentaries of Dementia, second opus qui allait paraître en 2013 chez Comatose Music. On pouvait entendre sur ce CD deux morceaux d'une irréprochable solidité, ancrés dans un pur BDM de tradition et agrémenté de quelques parties plus techniques sur lesquelles les talents de guitariste de Tony Tipton (Regurgitation, Horrific Demise) et Ben Deskins (co-fondateur de Regurgitation avec Tipton) étaient mis en avant. Toujours en activité aujourd'hui après plus de vingt ans de carrière (Deskins étant le seul membre originel), Necrotic Disgorgement peut être considéré comme l'un des fers de lance de la scène brutal death metal américaine.

Buried Beneath - ...and This Too Shall Pass Away (1994) :
Né à Rochester dans l'État de New-York, Buried Beneath ne vécut que trois petites années avant de traverser le Styx en 1995. Marqué par des problèmes de stabilité en raison de changements d'effectifs, le groupe eut tout de même un moment de plénitude sur cette extraordinaire démo parue en avril 1994, sur laquelle était pratiqué un blackened death metal d'une qualité remarquable, intense et atmosphérique. Les longues compositions, dont pas une n'était inférieure à une durée de cinq minutes, possédaient des structures dédaléennes d'une rare complexité invitant au voyage introspectif. L'on pouvait ainsi s'égarer facilement, tout en gardant les sens en éveil, sur de splendides morceaux comme Spectrum of Impurity ou Wallowing in Misery avec son introduction hantée. Du blackened death maîtrisé de bout en bout, sombre et contemplatif, comme on aimerait en entendre plus souvent.

Accursed - A Curse Called Life... (1994) :
Deux petites années. C'est le temps que vécut ce groupe énigmatique originaire du Wisconsin, temps durant lequel il put tout de même enregistrer un album déroutant, Meditations Among the Tombs, paru en octobre 1995 chez Visceral Productions. Oui, déroutant, c'est l'adjectif qui convient sans doute le mieux pour qualifier Accursed qui ne faisait pas du death metal ordinaire, c'est le moins qu'on puisse dire. Très intériorisée et pouvant même se transformer en une sorte d'expérience métaphysique, leur musique s'apparentait à un mélange de death et de black dont on pouvait saisir toutes les subtilités sur cette démo faite de multiples sentiers. Construits sur un rythme syncopé aux charpentes ramifiés, les quatre morceaux dégageaient une ambiance très spéciale tenant presque du gothique. Avant-gardiste pour son époque, Accursed n'eut hélas pas le temps nécessaire d'élargir son spectre musical, l'aventure s'étant brusquement arrêtée après la sortie de Meditations Among the Tombs.

Corpus Mortale - Corpus Mortale (1995) :
Avant de s'engager dans la voie d'un brutal death metal sans concession, le groupe danois fondé à Copenhague en 1993 était plus axé sur un death typiquement scandinave, alliant l'énergie et la majesté du son suédois à celui plus gras et tourmenté de la Finlande. Le mixage des deux est ici poussé à son paroxysme sur six morceaux courts à l'ossature pimpante dont la lourdeur peut impressionner l'auditeur, même le plus aguerri. Corpus Mortale signait une démo inaugurale d'une impeccable étoffe, trois ans avant la sortie de son premier album, Spiritism. Plus de trente ans après ses débuts, le groupe demeure en activité, bien que Martin Rosendhal, chanteur et bassiste, en soit le seul et unique membre.

Ce groupe né à Philadelphie en 1990, et dont faisait partie le vocaliste Jack Gannon (qui passera un peu plus tard chez Deteriorate et Goreaphobia) n'a laissé que cette démo comme unique preuve de son passage sur notre bonne vieille terre. Cemetery Earth ne s'embarrassait pas de fioritures en pratiquant un death cryptique, lugubre et ténébreux, porté par une section rythmique très lourde pouvant offrir un rendu suffocant et malsain pas si éloigné du death/doom. Sur ces quatre morceaux au fort caractère, une impression horrifique était prégnante, de même qu'un fort sentiment anti-religieux. Dommage que le groupe n'ait pu poursuivre son exploration car, le potentiel était clairement là.

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