Chaque lundi, Ravage Cérébral explore les profondeurs les plus obscures et malsaines de la scène death metal underground en évoquant la mémoire de groupes disparus, oubliés, ressuscités ou toujours en activité depuis leurs débuts.
Sadus - D.T.P. (1987) :
Sadus aura quarante ans d'existence l'année prochaine. Malgré les tempes grisonnantes et la course folle du temps qui s'écoule inexorablement, le groupe californien est toujours emmené aujourd'hui par ses deux figures de proue, Darren Travis et Jon Allen. Au début de l'année 1987, ils étaient accompagnés de Steve DiGiorgio à la basse et Rob Moore à la guitare, formant ainsi un des lineups les plus redoutables de l'époque sur la scène metal extrême. Une scène qu'ils allaient marquer de leur empreinte en février de la même année lorsque parut leur première démo, D.T.P. Leur death/thrash ultra violent et bourrin allait faire date sur des morceaux passés à la postérité comme Torture, Twisted Face et surtout Fight or Die, hymne thrash se vautrant dans un death insalubre et refoulant du bec qui dévoilait ouvertement les atomes crochus entre les deux genres. Cette démo constitue encore aujourd'hui un témoignage à tout jamais gravé dans l'histoire.
Devastation - A Creation of Ripping Death (1986) :
Au milieu des années 80, le death metal n'en est encore qu'à ses balbutiements alors que le thrash est entré dans son âge d'or. En 1986, un groupe venu de Chicago prend la tangente en dévoilant un brûlot explosif contenant quatre morceaux remarquables dans leur construction, loin des registres habituels du thrash qu'on écoutait à l'époque. Tout le monde ignorait encore que cette démo était l'une des toutes premières conçue pour le death metal. Il en reste aujourd'hui des souvenirs inoubliables pour les auditeurs qui l'ont entendu pour la première fois, notamment le morceau d'ouverture, le bien nommé Devastation, avec son intro demeurant encore dans la légende presque quarante ans plus tard. De là à dire que le quatuor de l'Illinois était précurseur du genre, il n'y a qu'un pas.
Deceased - Birth by Radiation (1988) :
Bien avant qu'il ne lorgne vers un son plus heavy metal dans les structures de ses morceaux, Deceased, déjà emmené à cette lointaine époque par sa figure charismatique King Fowley, pratiquait du gros death metal bien baveux et saignant à souhait. Sur cette deuxième démo parue en novembre 1988, le groupe d'Arlington dévoilait pas moins de huit titres dont certains allaient faire date dans l'histoire du genre, comme Worship the Coffin, Hallucinating Mutants, Immune to Burial ou encore le superbe titre de clôture Deformed Tomorrows, avec son long solo instrumental et sur lequel on sentait que le combo était désireux de prendre une direction différente de celle empruntée par les autres groupes death metal de l'époque. Ce choix de la différence allait permettre à Deceased de trouver sa nouvelle identité qu'il a toujours su garder depuis. Cette démo est une pièce de collection à elle seule.
Merciless - Realm of the Dark (1988) :
Après une première démo parue en 1987, Merciless dévoile quatre nouveaux morceaux l'année suivante sur Realm of the Dark, proposant un matériel extrêmement corrosif et tranchant dans la grande tradition du death/thrash qui se pratiquait couramment durant cette période très riche musicalement sur la scène metal. Deux ans avant la parution de The Awakening, son premier album, le groupe suédois se faisait déjà un nom grâce à des morceaux devenus intemporels tels que Realm of the Dark et Souls of the Dead dont il ressortait un côté morbide et malfaisant qui faisait vraiment de la formation scandinave une figure imposante du genre vers la fin des années 80. Âmes sensibles s'abstenir.
Obscurity - Ovations to Death (1986) :
Ces suédois originaires de Malmö, un des fiefs du death metal pur et dur dans les années 80, ont pris tout le monde de court lorsque cette première démo est parue. Après une intro sur la marche funèbre de Chopin sur le morceau Across the Holocaust, le combo nous entraîne dans une journée apocalyptique en proposant des titres (six en tout) à la croisée des chemins entre death, thrash et black. Le chant y est maléfique, la basse vrombissante, l'ambiance glauque et délétère, si bien que nous tenons là sans doute un des premiers disques sur lequel la relation entre death et black était aussi rapprochée. Ovations to Death aurait de nos jours une place de choix dans un musée de la musique tant cela semblait précurseur de quelque chose.
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