Un œil. Un œil noir grand ouvert sur fond noir. Il faut d'ailleurs avoir l'œil pour le distinguer cet œil, à moins qu'il s'agisse en réalité d"un objet céleste, nébuleuse diffuse ou lointain quasar. Voici donc Detriment (à ne pas confondre avec plusieurs formations du même nom). Ce Detriment serait de Floride et pourrait être une entité à deux têtes, ou peut-être quatre, voire le projet d'une seule personne qui se serait démultiplié, c'est difficile à savoir tant l'ombre du mystère plane. D'une durée supérieure à sept minutes, le seul titre disponible à ce jour, Chalice, est tout aussi mystérieux que son ou ses créateurs. Le début est d'un calme inquiétant et puis, soudain, à partir d'une minute trente, une guitare angoissante et une voix qui l'est tout autant se font entendre, une voix comme sortie d'un tombeau. C'est au bout de deux minutes environ que la bête sort de sa grotte. Hideuse, répugnante, bavant d'écume, elle se jette sur nous et nous ravage avec une brutalité incontrôlable. Ce n'est qu'une minute avant la fin du morceau que le calme semble revenir. Mais un calme apparent. Au moment où l'on se sent flotter dans l'atmosphère, le semblant de mélodie qu'il nous a semblé percevoir s'en est allé, le titre s'interrompt brutalement et il ne reste que notre corps aplati au sol, incapable de bouger. C'était Dretiment.
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